mercredi 2 janvier 2008

Ecole Polytechnique


Je vais vous parler un peu de mes études, puisque souvent, certains de mes amis peu familiers avec le systèmes des Grandes Ecoles me demandent de plus amples renseignements. Je suis actuellement en troisième année à l'Ecole Polytechnique (http://www.polytechnique.fr/ / http://www.polytechnique.edu/) , à Palaiseau, près de Paris (enfin près tu parles, de Châtelet à ma chambre en porte à porte c'est plutôt proche d'une heure en RER, notamment à cause d'un sympathique chemin forestier de 300 marches permettant de se rendre de la gare Lozère au campus, donc en voiture c'est mieux, quand ça roule bien du moins, on met alors moins de 20 minutes depuis Porte d'Italie ou Porte d'Orléans).

Enfin bref, l'Ecole Polytechnique, l'X de son surnom, si ça vous voulez creusez un peu, allez sur wikipedia comme tout le monde ( http://fr.wikipedia.org/wiki/École_polytechnique_(France) ).

J'y suis rentré après une classe préparatoire scientifique (2 ou 3 ans, 3 quand on se loupe un peu aux concours la première fois comme moi). J'étais en filière PC (physique-chimie, mais pas mal de maths quand-même). 400 élèves français sont admis chaque année, et 100 étrangers (majoritairement chinois, vietnamiens, marocains, tunisiens, brésiliens, roumains...).



Pour être admis, pour intégrer comme on dit, pas de secret, un concours pas facile (du genre 1 place pour 10 candidats), donc pas mal de boulot, de bon sens... être malin et avoir un peu de chance sans doute. Des écrits en mai, les résultats en juin, des oraux jusqu'en juillet, une visite médicale (eh oui!), les résultats finaux (je vous raconte pas la pression), et si on réussit, en général pas trop de questions dans le choix de l'école. En effet, les gens qui refusent l'X chaque année, il y en a 30 ou 40 seulement, et le plus souvent, ce sont des étudiants qui se destinent à la recherche et choisissent donc une Ecole Normale Supérieure (Ulm le plus souvent), ce qui est très louable. Mais je ferai sûrement à l'avenir un billet sur le choix des écoles en prépa, sachant qu'on doit souvent se décider rapidement et sur des critères faussés.

Cursus

Donc, l'X, youpi, la rentrée fin août, et pour certains la douche froide, car les X ont le statut militaire, d'où des avantages (la solde, des réductions avec la SNCF, un joli uniforme...) mais des inconvénients (notamment, 8 mois de service militaire la première année, même si c'est un très bon souvenir pour de nombreux élèves).

Une semaine d'apprentissage sur le campus des rudiments de la vie militaire, puis direction Barcelonnette, dans les Alpes, pour 3 semaines de formation militaire, de randonnées, de tir, de conférences un peu pénibles. Puis l'on choisit (ou on tente de choisir) son domaine de prédilection: armée de terre, de l'air, marine, gendarmerie, stage civil pour les planqués/gens normaux (selon le point de vue), voire commandos ou pompiers pour certains.

Pour votre serviteur, ce fut la police nationale, donc un peu planqué mais pas trop, avec des moments intéressants, et d'autres très chiants, mais avec l'avantage de ne pas me retrouver perdu dans une base au milieu du Tarn (et j'adore le Tarn, hein, mais pas 6 mois). Bien sûr, partir faire le tour du monde avec la marine, c'est tentant, mais s'il y a trop de demande, on sait jamais sur quoi on va tomber.

Après ces quelques mois assez uniques, mais qui représentent tout de même dans l'immédiat une perte de temps par rapport à nos amis centraliens par exemple, qui pourront par exemple profiter de l'avance qu'ils ont sur nous pour faire une année de césure en entreprise par exemple (mais bon, cette formation humaine et militaire comme ils disent, c'est parfois utile pour pipoter sur le leadership etc quand on postule pour des universités/entreprises anglo-saxonnes), retour sur le campus, pour un tronc commun de mise à niveau.

De courtes vacances, puis arrive une deuxième année assez longue, de fin août à mi-juillet: des cours scientifiques au choix mais pas tant que ça, des "humanités", des langues, des projets, des conférences, des soutenances, des cérémonies, du sport (golf pour moi) mais aussi évidemment des fêtes, soirées, bref une vie de jeune quand même. Et bien sûr, le 14 juillet, défilé sur les Champs-Elysées pour ceux qui souhaitent. Dans le même genre (évènement de prestige parfois un peu surranné mais qui fait plaisir quand même), le Bal de l'X à l'opéra Garnier ( http://www.baldelx.com/ ).

Donc, certes, en école d'ingé, on glande un peu avant de mettre un ptit coup de colier quelques jours avant les examens, MAIS: si on veut partir à l'étranger dans la suite de sa scolarité, il faudra donner toutes ses notes, et des résultats médiocres de pardonnent pas; et si à l'X on est intéressé par les Corps de l'Etat, (Mines, Ponts, Telecom...), les résultats de deuxième année sont les seuls qui importent (sans oublier la note de gueule donnée par les encadrants militaires, ah oui ça j'en ai pas parlé, mais on est un peu "materné" à l'X, par un chef de section sportive et un capitaine de compagnie, et plein d'obligations militaires un peu pénibles qui rendent la scolarité parfois un peu lourde). Mais là encore, j'y reviendra dans une prochain billet.

Stage ouvrier pendant l'été, classique dans les écoles d'ingé, mais là encore, après 4 ou 5 ans après le bac, on commence vraiment à avoir envie de travailler pour de vrai.

Troisième année, on commence enfin à se spécialiser, en choisissant un parcours d'approfondissement, mais on commence surtout à avoir la tête orientée vers notre futur: trouver un stage lors d' X-forum ou grâce à l'annuaire des anciens, faire ses dossiers pour la quatrième année (ça c'est long et fastidieux et j'en reparlerai plus tard) ...

Et dès avril prochain, l'X c'est fini, avec un stage de recherche (ou pas) de 3 à 5 mois, mais l'obligation pour avoir son diplôme de continuer ses études au moins 1 an et demi dont un stage: Corps de l'Etat (15-20% des étudiants), doctorat-PhD (10-15%), double diplôme dans une école d'ingénieurs partenaire comme les Mines, les Ponts, l'ENSAE, Supélec... (au total une quinzaine d'écoles, je dirais 25-30% des étudiants), master dans une université française (souvent en collaboration avec l'X, comme le fameux master El Karoui, 10-15% des élèves), ou master à l'étranger (25% des étudiants, dont les deux tiers aux USA).

Débouchés

Le salaire moyen des X qui débutent dans le monde du travail dépend assez largement du domaine, du lieu du poste etc, mais l'ordre de grandeur est de 35 à 45 k€ par an, brut, hors primes, sachant que la recherche paye moins, l'industrie dans le bas de la fourchette, le conseil et la banque dans le haut. A l'étranger, ce montant peut être une fois et demi supérieur, mais c'est aussi à rapporter au coût de la vie à Londres ou New York.

Les X qui ne poursuivent pas leurs études dans le cadre d'un doctorat travaillent au début de leur carrière pour moitié dans l'industrie (souvent en tant qu'ingénieur R&D avant d'évoluer assez vite vers des postes de management), à 30% dans les serives (audit-conseil 10%, finance 20%, la plupart en finance quantitative), et 20% dans l'administration (souvent dans le cadre d'un Corps).


à suivre....

3 commentaires:

Unknown a dit…

bonjour
alors si vous avez du temp je vx bien vs consulter sur ce sujet
envoie-moi un email said.sersify@gmail.com
bon continuation :)

Anonyme a dit…

BONJOUR !

JE DOIS RENDRE UN TRAVAIL DONT JE NE ME SORT PAS ......POURRIEZ VOUS M AIDER ? vous pouvez m ecrire à : rml77@hotmail.fr
VOICI LA QUESTION :
* Polytechnique est une école militaire, mais tend dans sa publicité, à l'occulter. Me fournir une ou deux preuves de cela et voir pourquoi ils le font.
merci
jph

Anonyme a dit…

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