mercredi 30 janvier 2008

A propos de la SG, Kerviel et les autres


Je ne vais pas trop m'étendre sur le sujet car certains le font mieux que moi (du style http://economistes.blogs.liberation.fr/chiffrage/2008/01/questions-sur-l.html ).


En gros, je crois à peu près à la thèse officielle, l'unique point d'ombre, ce sont les négligences éventuelles, que ce soit du middle et du back-office ou des supérieurs. Et les méthodes de Kerviel sont-elles généralisées? J'ai des doutes, mais l'enquête tranchera.


En fait j'en ai un peu ras le bol de toutes les théories du complot qui nous tombent dessus dès qu'un évènement extraordinaire se produit. Pourtant, ça arrive beaucoup plus fréquemment qu'on pourrait le penser ( cf Nassim Taleb, dans "le Hasard Sauvage", avec ses black swans). Rappelez-vous du 11 septembre et des théories foireuses de Thierry Meyssan (oui, je les ai lues, oui j'ai vu quelques vidéos sur youtube etc, et ça ne tient pas debout une seule seconde quand on y réfléchit ou qu'on s'intéresse un peu au sujet). En fait, certains (et il y en a pas mal j'ai l'impression) semblent avoir un complexe, et vivent très mal l'existence d'autre personnes qui ont plus de puissance/argent que d'autres, d'où une certaine rancoeur, voir une haine qui se développe. Peut-être est-ce dû aux inégalités et aux écarts de salaire parfois indécents qui existent, ou encore au manque de culture économique, ou à une méfiance excessive vis à vis de l'économie libre de marché, et de l'argent tout simplement. Tout le monde se sent obligé d'élaborer des théories absurdes sans rien connaître au domaine concerné. De la même manière qu'on ne s'improvise pas médecin du jour au lendemain, on ne s'improvise pas financier ou économiste non plus, il y a des études à faire, et beaucoup de choses à apprendre. OK, 5 Milliards d'euros envolés, c'est beaucoup, mais ce n'est pas une raison pour se mettre à raconter n'importe quoi.


Là où ça devient grave, c'est quand des économistes supposés brillants (du genre Elie Cohen) rejoignent ces thèses débiles. Bon, je sais bien que la macroéconomie n'a pas grand chose à voir avec la finance de marché, mais quand même, qui peut croire que la SG va réussir d'un coup de baguette magique à transférer des pertes dues aux subprimes (CDOs etc) en futures sur le DAX, et flouer tout le monde en dépit de toutes les instances de régulation des marchés, les commissaires aux comptes etc... Et je ne parle pas des retombées éventuelles en terme d'image. Je ne dis pas que Daniel Bouton doit être cru sur parole parce qu'il est PDG, des négligences, il y en a eu peut-être, mais une enquête va avoir lieu, et on aura rapidement des réponses.


Un petit mot sur nos amis hommes politiques, qui me désespèrent (presque) autant que les ptits gars dont j'ai parlé ci-dessus. Ségolène Royal décroche une fois de plus la palme du grotesque avec sa splendide remarque: "que les 7 milliards d'euros" (5 milliars du trader + 2 des subprimes américaines, ndlr) "soient remboursés aux familles qui sont plongées dans l'endettement". On savait déjà que l'économie n'était pas son point fort, mais toute personne ayant suivi ne serait-ce que quelques heures de cours sur le sujet se doit de l'interpeller bien fort en lui demandant (poliment, hein, même si c'est dur): "mais de quoi tu parles, quoi!". Bon, en fait, l'extrême-gauche a fait des remarques encore plus drôles, mais ils sont hors-catégorie.


Ah oui, et le gouvernement qui s'imagine avoir le pouvoir de décider qui dirige quelle entreprise privée, ou encore qui pourra se porter candidat au rachat éventuel de la SG va devoir aussi sérieusement se réveiller pour se confronter à la réalité (pas toute rose, OK) du monde économique actuel.


Bon, bah, ce fut un ptit coup de gueule bien sympathique.

Petites précisions sur les dossiers pour les facs US

Bon, je commence à avoir un ptit peu de recul après la réponse positive de Stanford (et d'autres qui ne sauraient tarder, ahah). Donc voici quelques précisions au ptit guide que j'avais fait il y a quelques semaines.

- Les scores au TOEFL: j'avais un peu peur que mon lamentable 19/30 à la partie speaking me désavantage (le stress, tout ça...). En fait, non, si on assure plus de 100, ça a l'air de passer sans problème.

-Au GRE. Il me semble de plus en plus indispensable de claquer le 800/800 à la partie quantitative, du moins si vous visez un master scientifique bien sûr. Même 790 peut être vu comme un inconvénient, qui peut être compensé toutefois. L'analytical wrting, on s'en fout, j'ai eu 3.5/6, et ça passe. Peut-être que mon bon score au verbal a compensé (610), mais je connais des gens admis chaque année avec des scores parfois même inférieurs à 400. Naturellement dans ce cas là il faut compenser quelque part.

-Le statement of purpose. J'ai l'intime conviction que c'est important et que ça peut faire la différence. Mais je ne sais pas vraiment ce que les comités d'admission recherchent. Sans doute: pourquoi on aime cette matière? en quoi on est vraiment bon dedans? en quoi on est brillant dans d'autres domaines (extra-curriculaire etc)? pourquoi telle formation dans telle université (citer quelques cours et profs phares, dire qu on a parlé avec des alumni du programme)? en quoi c est en relation avec notre projet pour plus tard? Bref, il y a de quoi faire, éviter les trucs originaux, c'est un risque un peu inutile.

-Le relevé de notes. Bon, désolé pour les redites, mais ça compte quand même beaucoup, le GPA global, et surtout dans les matières directement concernées. Envoyez en cours d'année des notes supplémentaires si nécessaire. Et n'hésitez pas à vous mettre un GPA de 4 pour la prépa.

-les lettres de recommendation. Bon, en France, tout le monde pense que c'est pipo. Pas du tout. Au contraire, ça fait souvent la différence. Sur 3 lettres, comptez deux profs qui ont enseigné une matière en lien avec votre programme. Plus c'est dithyrambique, mieux c'est. Plus le prof est connu, mieux c'est également. Quand un ponte dans son domaine dit "il est parmi les meilleurs, et vous devez le prendre dans votre master", ça aide. Parmi ces deux lettres, trouvez un encadrant qui vous connaît un peu mieux. Et pour la troisième, changez un peu, prenez une autre matière scientifique pour montrer votre ouverture d'esprit. Attention, il faut vraiment que ce soit une valeur ajoutée. Une recommendation professionnelle peut être un plus, mais là encore, il faut vraiment que les commentaires vous mettent en valeur. Evitez les trucs trop originaux, ça risque de vous handicaper plus qu'autre chose.

Bon, en fait j'ai l'impression de m'être pas mal répété par rapport à la dernière fois, mais si ça peut aider quelqu'un, sait-on jamais. Ah, et postulez tôt, vous serez fixés plus tôt. Et postulez encore plus tôt pour les éventuelles bourses (vraiment plus tôt).

Ca bouge un peu


Hier, primaires en Floride, pour du beurre chez les démocrates (mais bon Hillary s'impose, on sait jamais). Et surtout, Edwards se retire! Y a-t-il eu un deal passé avec l'un des candidats? Quid du report des voix? On le saura dans les jours qui viennent.

Et chez les républicains, ça commence à sentir bon pour John McCain. Victoire devant Romney, qui reste son adversaire principal. Et surtout, sacré rouste pour Giuliani, qui se retire, sans doute au profit de McCain. La vice-présidence se joue peut-être là. Mais la grande question est: comment un conservateur (anti-avortement par exemple) est assez "faucon" comme McCain peut-être aussi populaire, y compris chez les démocrates et les indépendants, au point de faire douter d'une victoire démocrate dans quelques mois? Réponse: son statut de vétéran du vietnam, son charisme, sa réputation d'intégrité, le fait qu'il a collaboré avec des démocrates pour la plupart des lois votées au sénat depuis 10 ans. Il est paraît-il assez proche d'Hillary, donc nous verrons (peut-être) des débats plutôt "cool".

Débats qui risquent d'être moins animés que ceux entre les futurs candidats à la vice-présidence. Car on pourrait très bien avoir Huckabee (eh oui, il faut bien que McCain convainque une partie de la base des républicains qui lui est hostile) vs Bayh, Richardson ou qui sait peut-être Obama. Là ça serait sacrément plus marrant.

Bon et une petite pensée pour Bloomberg qui voit ses rêves de Maison Blanche s'éloigner quelque peu.

dimanche 27 janvier 2008

Est-ce déjà joué?


Obama s'est facilement imposé hier en Caroline du Sud. Et j'entends déjà les superlatifs des journalistes et des blogueurs acquis à sa cause ( attention, hein, je n'ai rien contre Obama, je le préfère à de nombreux autres candidats, et je suis le premier à dire que son programme est proche de celui de Clinton finalement, mais je n'aime pas trop l'aveuglement). OK, il y a une large avance, mais c'était prévu par les sondages. En des termes financiers, le "marché" (ici les électeurs) avait déjà intégré cette information au "cours" (la probabilité de victoire) d'Obama. Du moins, c'est mon opinion (et donc ça vaut ce que ça vaut, c'est-à-dire pas grand chose). Bref, ce bel unanimisme me rappelle la course à la Maison Blanche de 2004, avec le manque de clairvoyance flagrant des journalistes, français notamment, sur la société américaine. Je me souviens encore de cette journaliste de Canal Plus pleurant en annonçant le résultat de la victoire de Bush.


Mais bon, n'oublions pas que, même avec ce momentum, Obama a énormément de retard dans certains états importants, comme NY, la Californie ou le New Jersey. Et je ne parle pas des super-délégués démocrates désignés par le partie qui penchent vers Hillary, ou de John Edwards, qui à force de vouloir faire son arbitre peut-être même jusqu'à la convention démocrate, embête un peu tout le monde.


Et surtout, la pseudo-gaffe d'Hillary il y a quelques semaines à propos de Martin Luther King, qui lui a valu l'inimitié d'une partie de la communauté noire, va peut-être tourner en sa faveur. Car jusqu'à présent, Obama se posait en rassembleur. Mais hier, les résultats ont été clairs: 80% du vote noir, même pas le quart du vote blanc. Et apparaître comme un président potentiel communautaire est un chemin direct vers la défaite, il en est bien conscient, on l'a vu dans son discours.


Chez les républicains, la remontée de Mitt Romney en Floride ces derniers jours (oui, Bloomberg se tenait presque prêt à bondir...), va peut-être se tasser un peu, avec le soutien à McCain du populaire gouverneur de Floride Charlie Crist. Oui, certains pensent déjà à la vice-présidence...

samedi 26 janvier 2008

Stanford...


Bien sûr, je pourrais vous parler des derniers rebondissements des primaires américaines, de mes nouvelles expérimentations culinaires (gâteau à la noix de coco), des films les plus attendus de l'année, ou encore de l'évolution du scandale financier de ces derniers jours (bien que j'ai découvert une chose tout à fait rigolotte: les Risk awards, les prix qui récompensent les meilleurs banques en finance de marché, ont été remis la semaine dernière, en gros banque de l'année JP Morgan, en taux c'est la DB, en crédit Goldman, en produits structurés BNP et en dérivés actions... la Socgen http://www.risk.net/public/showPage.html?page=685486 , comme quoi...)

Mais non, aujourd'hui, c'est la fête, je suis admis l'an prochain à Stanford! C'est quoi Stanford, c'est une des universités les plus prestigieuses au monde ( deuxième si l'on en croit le controversé classement de Shanghai), réputée que ce soit en business, droit, ingénierie, informatique, sciences, médecine, économie, dans le top 5 en undergraduate... bref, excellente et homogène, avec une sélectivité moyenne de 9-10% (avec un pic à 3% en médecine; pour mon programme, c'est de l'ordre de 8-9%). Je vais ptet pas vous faire la liste des anciens, mais on y trouve de tout: Brin et Page (google), Steve Ballmer (Microsoft) , Steinbeck (l'écrivain), Tiger Woods (le golfeur), Hoover (le président), Barak (le premier ministre israelien), Condie Rice, Mitt Romney (arg), Chelsea Clinton (la fille de l'ex et de la future...), une vingtaine d'astronautes, des prix Nobel à tout va... Et parmi les profs qui sont déjà passés par là, Linus Pauling, Milton Friedman, Arrow et Debreu... Bon je mélange un peu tout, là. Allez sur http://en.wikipedia.org/wiki/Stanford .


En ce qui me concerne, le master en mathématiques financières où j'ai été admis est difficilement classable, car il s'agit d'une "niche" qui ne fait pas partie des classements traditionnels. Mais bon, il est co-organisé par le département de Statistique qui est classé numéro un dans son domaine, donc je m'inquiète pas trop. Dans le domaine de l'ingénierie financière, un consensus se dégage toutefois, mettant en tête les masters de NYU, Stanford, Berkeley...


Bon, enfin, Stanford, c'est aussi probablement le plus beau campus des Etats-Unis, dans un style hispanisant, avec des installations de ouf, du style un stade de 60000 places qui a déjà accueilli la coupe du monde de foot (!), ou bien un tournoi de tennis WTA tous les ans... et en plus c'est proche de la mer, de San Francisco, du Lac Tahoe et de ses pistes enneigées l'hiver, du grand Ouest...


Bref, je suis sacrément tenté, mais ce n'est pas une décision qui se prend à la légère: il y a l'éloignement des proches durant au moins un an et demi, le coût exorbitant des études (compter 50000$ pour le cursus complet a priori), il y a le désavantage de ne pas être proche de Wall Street (contrairement à NYU) ... ça se discute. Et surtout, suis-je sûr de vouloir commencer à bosser à NY et pas en Europe?


Des questions, oui je m'en pose... comme quoi, il est bon parfois de ne pas avoir le choix.

vendredi 25 janvier 2008

Soyons sérieux...


Bon, au moins, sur le plan financier, cette semaine a été animée. Baisse record lundi, fort rebond mardi, rechute mercredi (merci Trichet), et rebond à nouveau aujourd'hui. Au moins c'est volatile. Ah oui, sur les marchés émergents, ça se pète encore plus la gueule. Méchamment.


Sans oublier, l'Affaire. D'aujourd'hui bien sûr. La plus grande fraude financière de l'histoire si l'on en croit Wikipedia. 5 Milliards d'€ partis en fumée (sans compter 2 milliards de dépréciations dues aux subprimes, mais ça c'était presque anticipé). La faute à un seul homme, trader à la Société Générale Corporate and Investment Banking, dans la division Equity Derivatives (régulièrement classée première dans le monde, en gros un des seuls domaines en finance où les banques françaises ont leur mot à dire), plus précisément au sein du desk Delta One (donc des futures par exemple), sur des produits vanille (donc simples). Tout cela si l'on en croit les quelques infos qui ont filtré. Son nom a été révélé, mais bon, présomption d'innocence, etc, si vous le voulez, allez sur le site du Financial Times.


Qu'a-t-il fait? Il aurait pris des poses sur plusieurs milliards d'€ de futures sur actions ou indices, en pariant à la hausse, ce qui ne cadre pas du tout avec le style d'activité de son desk, plutôt protégée contre le risque. Voyant qu'il accumulait les pertes, il a essayé de rattraper le coup, mais évidemment en se plantant (cf Nick Leeson et la Barrings, et encore, là c'était qu'un milliard...). Et comment échapper à la surveillance? Parce que provenant du back-office chargé du contrôle des risques, ce jeune trader avait acquis une connaissance poussée de la plupart des différents systèmes de contrôle. Sauf un apparemment, vu qu'il s'est fait coincé. Et la Sogé a immédiatement liquidé ses positions. Malheureusement, ça coïncidait avec la semaine sacrément agitée qu'on a connu. Mais au moins, ils ne se sont pas fait remarquer avant que l'information ne soit divulguée, ce qui aurait eu des conséquences catastrophiques.


Question numéro 1: est-ce crédible? Oui selon certains traders, bien que les proportions du scandale soient assez incroyables. Non, selon certains économistes comme Elie Cohen, qui pense que la Société Générale effectue ici une manoeuvre pour camoufler ses pertes dues aux Subprimes. L'avenir nous dira la bonne réponse, mais à mon sens, je ne vois pas pour eux l'intérêt de mentir et faire porter le chapeau à un trader pour camoufler des pertes. D'une part, ils apparaissent assez décrédibilisés dans cette histoire, presque ridicules du moins auprès de l'opinion publique, sans compter la confiance des clients qui peut s'envoler, alors que de mauvaises performances dues aux subprimes auraient été décevantes, mais dans la lignée d'UBS, Merril Lynch ou Citigroup, qui ont perdu autant sinon plus. De plus, si on découvre que la direction a menti, alors là, les conséquences seraient cataclysmiques, avec des répercutions sur l'ensemble du système banquaire. Je ne pense pas que ça en vaille la chandelle.


Et la question 2: quelles conséquences? Déjà, les bénéfices, en chute libre, mais positifs, ce qui est pas mal, vers les 800 millions d'€. Peu de bénéfices => peu de bonus pour les banquiers d'affaires ou les salles de marché, donc une fuite des cerveaux possible si la Sogé ne fait pas d'efforts pour les retenir, d'autant plus qu'en Equity Derivatives, la réputation est là. Ou du moins était, car elle est entachée, c'est sûr, même s'il s'agissait de la faute d'un seul homme. Bon et d'un point de vue plus personnel, la Sogé est un grand pourvoyeur de stages pour l'X, et on espère avoir des éclaircissements dans les prochains jours, notamment ceux qui doivent effectuer un stage sur le desk-même du trader incriminé. J'ai souvent vu le supérieur direct de celui-ci lors de forums ou de présentations, et c'est dur de réaliser qu'il s'est fait virer, sans responsabilité directe, apparemment. Mais bon, c'est comme ça, la finance c'est pas facile, et toute la chaîne de commandement a sauté, jusqu'au responsable mondial des actions à la Sogé, ce qui n'est pas rien.


Bref, un dernier mot pour dire que si vous voulez jouer en bourse sur des fortes hausses ou baisses du CAC (et donc vous refaire ou perdre encore plus d'argent), il y a les trackers BX4 et L40 de Lyxor, c'est amusant, mais gare au spread bid-ask, y a parfois un peu d'arnaque...

mardi 22 janvier 2008

Petit guide destiné au polytechnicien perdu qui cherche un stage en finance


Bon, le titre est volontiers provocateur, parce que si les X, qui sont privilégiés par de nombreux aspects, n'arrivent pas à trouver un stage, même en finance, où va-t-on? Mais ce n'est pas aussi simple que ça puisque les marchés ont la bonne idée de partir un peu en vrille en ce moment (c'était assez étrange de vivre un krach en direct aujourd'hui, il faudra que j'en parle, tiens), et donc forcément, ça vire un peu à tout va, notamment chez les anglo-saxonnes à Londres. Et de plus, les X qui cherchent un stage en finance de marché ont certaines contraintes: il doit s'agir d'un stage quantitatif, de recherche, "off-cycle" (c'est-à-dire un stage de 3 à 5 mois qui ne soit pas un summer internship), et la concurrence est rude, notamment avec ceux qui ont un M2 de finance est qui sont disponibles aux mêmes dates (à partir d'avril). Mais évidemment, les non-X pourront trouver des infos utiles dans la suite de ce billet.


Déjà, première chose, pas de stage sans entretien, donc il faut être prêt: maîtriser le cours de calcul stochastique, le Hull pour les questions pratiques, et les ouvrages et sites classiques (demandez aux anciens) pour les brainteasers, ces sympathiques énigmes de logique ou de probabilités qui occupent parfois les 3/4 du temps de l'interview; éventuellement un peu de C++, de Matlab ou de VBA. Bien sûr, être capable de répondre aux questions en anglais, c'est un peu indispensable pour postuler dans les banques anglo-saxonnes. Enfin, soignez votre CV et vos "cover letters" (motivation), restez sobres et classiques, évitez tout élément polémique et ça passera souvent le screening.


Dans quel domaine chercher un stage? La finance quantitative est vaste. Etant donné que vous ne pourrez pas trader étant stagiaire, qu'être assistant-trader est refusé par l'X (après, vous pouvez gérer avec l'équipe qui vous accueille pour trouver un sujet de stage bidon et faire des trucs pas matheux du tout, mais gare à la soutenance en juillet), qu'il n'est pas évident de trouver des postes de structureur, et que sales soyons sérieux mais non, en gros, vous serez un quant junior (ou analyste quantitatif, ou ingénieur financier). Mais il y a quant et quant: dans une équipe de recherche pure sur l'élaboration de modèles, en marge des salles de marché, avec de la modélisation, et beaucoup de programmation, ou sur un desk de trading, ou c'est plus appliqué, avec pas mal de back-testing de stratégies, de simulations.


Mais quelle branche particulière de la finance de marché choisir? En gros, il y a des produits dérivés sur divers sous-jacents: actions, taux, crédit, FX (devises), commodities... ou alors des fonds de tout ça, ou encore des produits hybrides. Quand les produits sont très simples, tout est automatisé, c'est du "flux". Quand c'est toujours simple mais un peu moins, c'est du "vanille". Et quand c'est matheux et complexe, c'est "exotique". Les X privilégient les dérivés exotiques en actions (spécialité française à la SG et à la BNP), en taux (parfois plus complexe, les anglo-saxons sont par contre pas mauvais: JP Morgan, Deutsche Bank...)... En marge des dérivés, il y a également le trading quantitatif, en fond propre, avec notamment des techniques d'arbitrage statistique, haute ou basse fréquence, qui consistent à tirer partie des inefficiences du marché en élaborant des stratégies permettant de réaliser des profits à coup sûr (bon pas tout à fait en fait).


Quelles sont les banques les plus prestigieuses? Goldman Sachs (très bons dans pas mal de domaines), Morgan Stanley (mais ils ne brillent pas sur toutes les catégories de dérivés), JP Morgan (taux, crédit...), Lehman Brothers, UBS (actions, FX... mais grosse gamelle l'an dernier), Merril Lynch (pas mal là aussi mais gare aux turbulences), Deutsche Bank (taux, actions), Crédit Suisse (bonne recherche), Citi, Barclays ( commodities), BNP et SG ( actions, stat arb), HSBC (qui est l'une des rares anglo-saxonnes à employer du monde en marché à Paris), Calyon (taux)... Mais il n'y aura pas de place pour tout le monde dans ces banques, vu que certaines de prennent que quelques stagiaires par an (le stage n'est pas trop dans la culture anglo-saxonne notamment, à part les summers). Donc ne pleurez pas, des stages chez Natixis, AXA, Dexia, Oddo peuvent être passionnants, parfois bien plus que dans une plus grande institution. Et n'oubliez pas de vous renseigner auprès d'acteurs plus marginaux, EDF (qui trade sur dérivés énergétiques) ou bien sûr, les fonds d'investissement (de plus en plus quantitatifs, mais sacrément sélectifs): par exemple, Capital Fund Management, fondé par un ancien du CEA, applique des méthodes en finance tiré de la physique, et c'est paraît-il très intéressant.


Enfin, où faire son stage? Plutôt facile à trouver à Paris, même si la rémunération est moins importante qu'ailleurs. Plus délicat à Londres, puisque tout le monde veut y aller. Les rémunérations sont très attractives ( 3000£ par mois...), amis il faut penser aux impôts, au loyer, au coût de la vie. Et attention, même si Londres c'est prestigieux, il y a quand même des équipes, même dans les banques renommées, qui ne vous feront pas faire de travail intéressant. New York, c'est très compliqué pour des problèmes de VISA. Enfin, l'Asie, pourquoi pas, les banques anglaises recrutent un peu à Hong Kong, les françaises recherchent aussi des stagiaires à Tokyo. Et puis il y a les destinations encore plus rares: Luxembourg... Je déconseille de faire un stage de recherche en université aux USA, même si c'est parfois très intéressant, car de l'avis même des profs de l'X, un contact avec le marché est primordial, même en recherche.


Bref, il faut bien commencer à chercher un stage. Commencez dès début novembre, peut-être même avant, car les dates limites arrivent très tôt. Dans l'ordre, voici les pistes à explorer:



  1. Le Piston. Ca marche quand même sacrément bien si vous avez un grand frère qui bosse à Londres par exemple, et qui peut faire passer directement votre CV en vous recommandant. Bon, après, y a intérêt à assurer.

  2. Les contacts au travers de l'annuaire des anciens. C'est pas très compliqué, vous regardez les X qui travaillent dans l'entreprise qui vous intéresse (de préférence les jeunes), et vous envoyez votre CV, avec quelques questions dans le mail. Ca marche bien mieux qu'on ne le pense, et ça débouche souvent sur un entretien.

  3. Le catalogue des stages de l'année passée. Souvent, certains stages sont reconduits, le plus simple est donc de contacter l'X qui a fait le stage qui vous intéresse, éventuellement après avoir lu son rapport de stage, et de lui demander comment contacter directement l'équipe qui l'a eu (bon évidemment, ça ne marche que si son stage s'est bien passé...)

  4. Le site web du département de maths app où sont centralisées les offres de stage. Elles ne sont pas réservées aux X, certaines ne conviennent pas, mais en suivant les annonces pour postuler, vous aurez souvent un entretien.

  5. X-Forum: profitez-en pour passer votre CV directement aux équipes qui vous intéressent. Plus facile dans les banques françaises qu'ailleurs.

  6. Postulez en ligne. C'est long, fastidieux, et assez inefficace pour le type de stage que l'on recherche, mais sait-on jamais, certains ont été servis. Il y a souvent des rédactions à faire, des tests numériques à passer, et on attend souvent longtemps avant d'avoir un feedback, donc on passe souvent à autre chose.

  7. Allez voir directement le département de maths app, ils ont parfois des offres pour les bons élèves, mais c'est souvent de la recherche pure et dure.

  8. Postez votre CV sur les sites spécialisés (math-fi, efinancialcareers, manageurs...). Mais c'est très hypothétique.

Bref, là, vous devriez trouver votre bonheur. Bon naturellement, tout cela irait mieux si la conjoncture était meilleure, mais la finance de marché n'est pas encore morte.

dimanche 20 janvier 2008

Ca se décante (ou pas)


Hier, primaires en Caroline du Sud pour les républicains, et caucus assez folklorique pour tout le monde dans le Nevada. Romney s'impose dans le Nevada faute de concurrence et maintient un palmarès assez joli pour le moment, même si ça cache difficilement le fait qu'il aura beaucoup de mal pour les primaires à venir. En Caroline du Sud, victoire clé de McCain qui devient le grand favori avant la Floride, mordant sur l'électorat de Giuliani qui s'enfonce. Défaite lourde de conséquences pour Huckabee et Thomson. S'ils ne s'imposent pas dans le Sud, qu'est-ce que ça va être ailleurs!


Chez les démocrates, belle victoire pour Hillary qui s'impose dans le caucus du Nevada. Mais Obama lui conteste en partie cette victoire, car il remporte plus de délégués (en gros, c'est un peu comme le système des grands électeurs de l'élection présidentielle, donc souvenez-vous Bush vs Gore en 2000, celui qui gagne le vote populaire ne remporte pas forcément l'élection). Hillary s'impose chez les femmes, les pauvres, les latinos notamment. Obama l'emporte chez les afro-américains (et ça aura son importance en Caroline du Sud), les gens plus éduqués et souvent plus aisés... presque le candidat des bobos? Mais ne transposons pas la situation française aux Etats-Unis.


Prochains rendez-vous: la Caroline du Sud chez les démocrates (un must-win pour Obama, mais ça devrait le faire), puis la Floride pour les républicains, où le résultat aura une grande influence pour la suite (c'est très serré, avantage McCain devant Romney et Giuliani). Chez les démocrates, au grand damn d'Hillary, ça devrait compter pour du beurre, comme dans le Michigan.

mercredi 16 janvier 2008

Finance à Polytechnique


Un sujet d'actualité. Je ne vais pas chercher à savoir s'il est bon ou mauvais que de plus en plus d'ingénieurs travaillent dans la finance. Peut-être que les 20 ou 25% de diplomés qui font ce choix sont attirés par les rémunérations plus attractives, les bonnes perspectives d'évolutions, l'environnement stimulant, mais là n'est pas la question. Je vais tenter d'apporter quelques éléments sur la manière dont on apprend la finance à l'X. En effet, les ptits jeunes (bon ils ont deux ans de moins que moi...) qui arrivent à l'X me demandent parfois quels sont les cours à ne pas louper, quels sont les filières à suivre après l'X. D'autres personnes ont les mêmes questions, mais je sens souvent dans leur ton certains sous-entendus (du style, comment en faisant que des maths, de la physique ou de la méca, vous estimez-vous capable de gérer une entreprise ou de trader des millions?).


Mais la finance, c'est vaste, il y a la finance de marché, où l'on retrouve la plupart du temps des ingénieurs à des postes de quants et traders (je parlerai peut-être des différents métiers dans un autre post), mais aussi la finance d'entreprise, à laquelle on pense peut-être
moins, mais pourtant, regardez le nombre de PDG issus d'écoles d'ingénieurs dans le CAC 40 ( plus de la moitié) ou le nombre de jeunes diplomés recrutés par les banques d'investissements anglo-saxonnes à Paris.


Finance de marché


On entre à l'X, on fait donc son service militaire jusqu'en avril, puis c'est le tronc commun. Ce trimestre rime avec la découverte de l'économie pour les X en temps que matière scientifique. Son accueil est varié. Honnêtement, l'analyse économique (micro ou macro), ça
n'a pas beaucoup d'importance en finance de marché. Beaucoup plus important, les maths,notamment les mathématiques appliquées et les domaines touchant à l'aléatoire (probabilités et statistiques). Donc, durant ce tronc commun ,un cours de probabilités, c'est la base, mais ça va assez vite. (on voit par exemple l'essentiel du programme de probas de prepa HEC en 4 ou 5 séances). Ne négligez surtout pas l'informatique, il est capital de savoir programmer en finance de marché. Java, c'est bien, C ou C++, c'est mieux, et un logiciel de
simulations numériques comme Matlab/Scilab, ça sert également. Donc, il faut s'y mettre.


Deuxième année, quelques matières importantes, d'autres secondaires, et pas mal de perte de temps si il n'y a que la finance qui vous intéresse, mais bon, une culture scientifique, ça n'a pas de prix (selon la direction en tout cas). Bref, indispensable, ou quasiment, les cours de promenade aléatoire (processus stochastiques en temps discret: chaînes de Markov, martingales et à la fin du cours, une introduction à la finance des produits dérivés, avec des modèles en temps discret), le cours de statistique (un peu aride, mais ça peut être utile et pas qu'en finance, et ça reprend une bonne partie du cours d'économétrie de troisième année). A part ça, un cours d'économie de l'entreprise bien pour la culture g, même si pas fondamental, le cours d'analyse économique n'est pas non plus indispensable, mais faut bien étudier quelque chose. A noter également une utilité, mineure, du cours d'analyse numérique et optimisation. Enfin, l'info, plus vous en faites, mieux c'est, l'important étant de maîtriser un langage et de comprendre les principes généraux de la programmation. Ah et pourquoi pas, un séminaire sur la vie économique et financière.


Début de la troisième année, et jusque là, toujours pas de vraies mathématiques financières, et toujours pas de stage! En effet, le premier stage obligatoire est un stage ouvrier, et donc forcément, difficile de le faire en finance... Astuce cependant, avoir déjà fait un
stage ouvrier auparavant, et donc être disponible durant deux mois pour un summer... mais pas évident à trouver sans des bases en finance.


Petit aparté, il est possible de faire en troisième année le master in quantitative economics and finance, en anglais et en commun avec HEC, beaucoup d'éco, un peu de maths app, mais c'est assez orienté recherche.


Troisième année donc, et voilà, enfin, programme d'approfondissement, intitulé "ingénierie mathématique de la finance et des systèmes écologiques". Bon, l'écologie, il y a bien un cours, facultatif, mais honnêtement... Cours indispensables: modèles stochastiques en
finance (à maîtriser pour performer lors des entretiens pour obtenir un bon stage), et l'enseignement d'approfondissement "modèles en finance" : un travail de recherche en finance, avec pas mal d'info, pas facile, et surtout très lourd en terme de temps de travail (une
dizaine d'heures de travail personnel par semaine). Cours importants: Processus et Estimation, un cours sur les séries temporelles, difficile et très dense (comme le cours de calcul stochastique...); Méthodes numériques stochastiques, un peu la suite du calcul de
calcul sto du premier semestre. A voir: séries chronologiques, l'enseignement d'approfondissement sur les séries temporelles, avec pas mal d'applications en finance; gestion des instruments financiers: un cours de finance pratique, plutôt corporate, avec pas mal d'études de cas en groupe, bref très MBA-style. Le reste: malheureusement, il reste quand même deux ou trois cours à prendre, qui n'ont pas trop de rapport. A vous de voir, recherche opérationnelle, réseaux et probabilités, théorie des jeux, traitement du signal...


Bien sûr, un stage à trouver, c'est pas si évident, car les X ont un statut un peu bâtard: on a fait moins de finance que ceux qui ont un DEA ou ont fini leur école (logique car il nous reste 1 an de formation à effectuer ailleurs), mais plus que ceux qui font une césure ou cherchent un summer après deux ans aux Mines , aux Ponts ou à Centrale. Vous pouvez postuler à Londres, Tokyo, Hong Kong, Paris bien sûr (c'est pas évident à NY), pour des postes quantitatifs (dérivés exos, arbitrage statistique). Les postes d'assistant-trader sont refusés. Mais je reparlerai plus tard des meilleures manières d'obtenir un stage.


Quelle quatrième année? En France, le Master El Karoui est à privilégier pour ceux qui souhaitent devenir quant, mais c'est sélectif, même pour les X. Sinon, l'ENSAE (avec éventuellement travail à mi-temps ou DEA à Paris VII en parallèle), les Ponts voire les Mines
offrent de bonnes aleternatives. A l'étranger, un master en financial mathematics ou financial engineering aux Etats-Unis est presque nécessaire pour commencer à y travailler. Reste à être prêt à dépenser 40000 ou 50000$ en un an, le plus souvent sans bourse, et à y être admis, ce qui est compétitif, même pour les X (et encore, la plupart des frenchies acceptés viennent de l'X, quelques uns de Centrale, les Ponts, l'ENSAE, et les français représentent jusqu'à 20% des effectifs!) Le top: Berkeley (mais pas possible pour les X, car il débute en mars et est hébergé par la Business School, donc l'X ne veut pas), New York University, Stanford, puis Columbia (il y a deux masters, celui en financial engineering est moins quantitatif mais semble-t-il plus réputé, pbm: il commence l'été), Chicago, Carnegie Mellon... Moins matheux mais peut-être encore plus sélectif, le master en Finance de Princeton. Mais pour être quant (et pas trader), un PhD (doctorat) est presque nécessaire. En Angleterre, quelques bonnes formations, à Cambridge, Oxford, l'Imperial College, la London School of Economics (moins matheux). Mais pour travailler à Londres, le master El Karoui se valorise tout autant dans les postes de finance quantitative (bon, après, on est moins polyvalent et on éprouve peut-être plus de difficultés à changer de voie avec ce diplôme), voire même davantage, et est gratuit...

Finalement, bien sûr qu'à l'X l'enseignement est très mathématisé, mais la finance de marché l'est tout autant, donc ça tombe bien. Il est cependant dommage que l'on ne puisse pas vraiment se spécialiser avant la troisième année (mais c'est partout pareil). Peut-être que certains souhaiteraient plus de cours de finance "pratique", mais les X sont schizophrènes: quand c'est matheux, c'est pénible, mais quand ça ne l'est pas, c'est pipo...


Finance d'entreprise


Ce n'est pas le domaine de prédilection des ingénieurs, mais quand on regarde les nominations dans des banques ou grands groupes financiers, ou quand on s'intéresse à l'origine des jeunes diplomés en investment banking (ou dans un genre différent, en consulting), on se rend compte que les X ont leur mot à dire. Mais la formation est-elle adaptée?


Le cours important en deuxième année, c'est le cours de finance d'entreprise, avec un volet comptabilité, un volet finance, un volet organisation, et enfin une partie stratégie. Pas évident et nouveau, mais presque indispensable. A part ça, vous allez trouver le temps
long... Eventuellement, des séminaires sont disponibles en vie économique et financière, droit de l'entreprise, création d'entreprise (en troisième année et en commun avec HEC, passionnant paraît-il). Business English en anglais éventuellement. Bien sûr, prenez le cours d'analyse économique, même si c'est pas tout à fait ça...


Troisième année, rien au premier semestre (à part peut-être la filière innovation technologique), et la majeure d'économie au deuxième, peut-être à axer sur l'économie de l'entreprise. Le cours à faire: instruments financiers, avec notamment Philippe Tibi, d'UBS France, beaucoup de lectures, du travail perso, des études de cas...


Pour le stage, les banques d'affaires( Lazard, Rotschild, et toutes les grandes Investment Bankings) prennent des X en entretien, pour des stages d'au moins cinq mois, en Fusions-acquisitions pour la plupart. La concurrence est rude. Une expérience dans le conseil en
stratégie est également valorisable.


Enfin, la quatrième année: à l'étranger, c'est pas facile de trouver une bonne formation, vu que l'X refuse presque toutes les formations dispensées dans des business schools ( mais tentez votre chance, on sait jamais). Exception: master en finance à la LSE. En France, pas mal d'options: ENSAE filière entreprise en parallèle avec un master à Sciences Po en finance et stratégie, les Ponts et chaussées en filière finance ( et non maths financières), HEC en mastère (peu de places, mais des cours intéressants, que ce soit dans les filières entreprenariat, strategic management ou finance), le master Projet Innovation Conception si ça vous intéresse, ou encore le Master Nouvelles Stratégies Concurrentielles en partenariat avec Oxford.


Finalement, l'X n'est peut-être pas l'école rêvée pour la corporate finance, il faut sûrement avoir la curiosité de regarder des bouquins à côté (Vernimmen, Brealey and Myers...), mais avec un peu de patience, on y trouve son compte.

Brouillard républicain


Comme chaque semaine, les candidats aux primaires américaines ont sillonné le pays. Hier, les républicains se passionnaient pour les primaires du Michigan, état durement frappé par le chômage ( bon, 7%, c'est par rapport à la moyenne américaine). Et c'est Mitt Romney, que certains avaient déjà enterré, qui s'est assez largement imposé devant John McCain. Même Huckabee n'est pas très loin. Alors certes, McCain reste favori, mais avec trois vainqueurs différents dans les quatre premières primaires, cela reste très tendu, et chaque état aura son importance (Nevada pour tout le monde samedi, et la Caroline du Sud en bonus pour les républicains).


Les démocrates étaient déjà dans le Nevada pour un débat. Pourquoi pas au Michigan? Parce que, comme en Floride, la primaire a été invalidée par les instances du parti, car elle a été avancée illégalement. Donc les électeurs sont allés voter, mais un peu pour du beurre. Il n'y avait en fait que des bulletins pour Hillary et quelques candidats mineurs, ainsi que pour des grands électeurs "indépendants". En effet, on ne sait jamais, si le parti démocrate change d'avis, Obama et Edwards ne voulaient pas qu'Hillary obtiennent tous les suffrages. Mais cela relève du détail. Autre fait amusant: de nombreux électeurs démocrates se sont rendus à la primaire républicaine, le plus souvent pour voter Romney (pour rendre la situation encore plus floue, et c'est réussi).


Mais finalement, à part Romney, quels sont les vainqueurs de la soirée? Giuliani, malgré son score minable, voit ses candidats se neutraliser état après état. Si aucun ne gagne de "momentum" d'ici la Floride, il aura sa carte à jouer. Mais aussi Bloomberg, le maire indépendant et atypique de New York, qui songe à se lancer dans la bataille, sans étiquette. Il ne pourra le faire que s'il y a un espace suffisant pour un candidat modéré, libéral sur le plan des moeurs mais redoutable businessman, c'est-à-dire, si les candidats finaux ne sont pas populaires (Clinton, Giuliani, Romney) ou trop extrêmes (Huckabee). Donc en gros, tout le monde sauf Obama ou McCain. Et la primaire d'hier soir à légèrement renforcé cette hypothèse.

lundi 14 janvier 2008

Planet Earth


Je commence cette chronique films par un documentaire diffusé par la BBC il y a quelques mois, et sorti dans les salles françaises dans une version tronquée en octobre dernier: Planet Earth.


Je ne suis pourtant pas un grand fan des documentaires, animaliers ou non, car je les trouve souvent assez peu dynamiques. Mais là, franchement, les images, ça en jette pas mal. C'est un coffret de 5 DVD (une douzaine d'épisodes d'une heure ayant chacun un thème différent: montagnes, pôles, océans, grottes...). Vraiment impressionnant sur le plan technique également, et ça se regarde très bien. Je ne vais pas vous faire le coup de "notre Terre est en danger, protégeons-là..." parce que je considère qu'on l'entend déjà beaucoup, jusqu'à l'indigestion, mais y a quand même des choses pas moches sur notre ptite planète bleue. Dans le registre documentaire animalier, je vous conseille également de voir sur youtube des extraits de cris du Lyrebird, un oiseau extraordinaire qui a pour particularité de pouvoir restituer précisément à peu près tous les sons qu'il entend. Donc, les cris des autres oiseaux, mais aussi, le bruit des appareils photo, des alarmes de voitures, ou des tronçonneuses des bucherons.... édifiant ( http://youtube.com/watch?v=VjE0Kdfos4Y ).

jeudi 10 janvier 2008

Petit guide d'intégration destiné au taupin perdu


Je ne vais pas parler ici des astuces secrètes pour réussir en prépa (ça c'est pour plus tard). J'ai souvent été frappé par la méconnaissance des écoles de la part des élèves des prépas scientifiques. Bon, à l'époque, en 3/2, j'étais un peu dans le tas. En fait, le taupin lambda commence un peu à réfléchir à son avenir entre ses écrits et ses oraux, en fonction de ce qu'il compte avoir, mais tout se joue en quelques jours lors de l'établissement de sa fiche de voeux. Et c'est là le problème. Les taupins n'ont le plus souvent aucune idée de ce qu'ils vont étudier dans leur école, des portes qui leur seront ouvertes plus tard, de celles qui leur resteront fermées au nez...

Les deux critères principaux sont évidemment le prestige général de l'école, mais de manière indissociable, il y a également la formation et les débouchés dans le secteur qui nous intéresse le plus. Car même si les Ponts c'est génial par exemple, si vous aimez la Chimie, y en a pas! Donc vérifiez vraiment ça avant. Puis suivent, l'ouverture internationale, le campus ou la localisation, puis des facteurs secondaires. Les magazines du style l'Express, le Point... publient chaque année des classements discutables, mais fournissent au moins quelques données pour faire son choix.

Finalement, voici mon ptit guide tout à fait personnel, subjectif, biaisé, discutable, bref ce que vous voulez, basé sur mes observations et sur de nombreuses discussions avec des amis dans ces écoles.

Les ENS

Un concours à part. Ulm est sans doute l'école la plus difficile à avoir. Le cliché: si vous voulez devenir chercheur ou prof, allez aux ENS. Bon, le cliché est en partie vrai. Si vous êtes certains de vouloir vous engager dans cette voie et que vous avez au mieux Cachan et Lyon, vous pouvez hésiter entre les deux. Lyon est peut-être un chouilla plus prestigieux, mais c'est pas si net. Si vous décrochez Ulm, vous aurez en plus le droit de choisir d'étudier la matière que vous voulez (plus difficile dans les autres ENS), et les carrières possibles sont un peu plus variées. Des normaliens (Ulm, Lyon, même Cachan) dans la finance, ça se voit, mais c'est pas forcément fait pour ça. A Ulm, vous pourrez aussi, si vous êtes bons, avoir un Corps de l'Etat, ou même préparer l'ENA.

Sur le cursus, en gros, c'est un peu comme la fac, en accéléré et en plus costaud. Petite note également qui est loin d'être accessoire. Aux ENS, vous vous engagez pour 10 ans, en contrepartie vous êtes payés (du genre 1500€ par mois, à vérifier). Ah et chose pas banale, contrairement aux écoles d'ingé, il y a pas mal de filles ( littéraires souvent).

Bref, j'ai du mal à voir comment on peut hésiter entre une école d'ingé et une ENS. Une seule exception: vous aimez les sciences pures, la recherche est une option pour vous, et vous hésitez entre l'X et Ulm. J'y répondrai dans le paragraphe suivant.

L'X

J'ai déjà présenté le cursus à l'X dans une note précédente. En gros: 4 ans, la première année est un service militaire jusqu'à avril, puis cours jusqu'en troisième année, stage, puis enfin école d'application, fac étrangère, (donc autre diplôme) , doctorat ou corps de l'état. +: le prestige, les portes ouvertes dans tous les domaines, la solde (800€ par mois environ, moins les frais de logements, cotisations etc); points négatifs: une année en plus que les autres écoles, pas d'année de césure. Domaines d'excellence (du moins d'enseignement): maths app (en finance mais pas uniquement), physique, maths, économie, bio, chimie, mecanique, informatique.

Question: X ou Ulm? Je vous l'ai dit, si vous envisagez une carrière dans l'industrie, la finance, l'ingénierie, l'administration, l'X est le premier choix. Pour la recherche, je dirais que si vous êtes absolument certain de vouloir faire ça, de passer l'agreg, de faire un doctorat, peut-être qu'Ulm est un meilleur choix, car vous commencerez à étudier directement ce que vous aimez dès le début, alors que vous attendrez la deuxième ou troisième année à l'X. Mais les conditions de travail et les possibilités de faire autre chose en cas d'hésitation sont excellentes à l'X. Sachant cela, vous devriez pouvoir choisir.

Question: X, Mines, Centrale? 99% des élèves choisissent l'X, même s'il y a davantage de sceptiques. J'ai évoqué les deux désavantages de l'X plus haut (pas de césure possible, cursus plus long). Il y a également l'aspect militaire pour certains, mais passé le début, c'est (le plus souvent) supportable. Mais malgré ça, le trouve que le prestige et la solde sont de bonnes compensations. Déjà, si vous voulez vraiment faire les Mines, rien ne vous empêche de le faire en temps qu'école d'application de l'X en 4ème année. Vous aurez le diplôme et vous pourrez étudier une matière spécifique aux Mines (géostatistique par exemple). Par rapport à Centrale, l'X est un chouilla plus prestigieuse, ça ne change pas grand chose auprès des employeurs (même si en finance le réseau X dans certaines banques est impressionnant), mais de l'avis général, les Centraliens seraient allés à l'X s'ils l'avaient eue, donc il n'a pas de raison réellement valable de faire le contraire.

Bon je finis quand même en disant que les différences entre X, Mines, Centrale sur le marché du travail sont quasi-inexistantes.

Mines de Paris

Cursus de 3 ans, avec année de césure entre la deuxième et la troisième année (un gros plus dans certains secteurs comme la finance). Orientation vers l'industrie, l'énergie (on peut quasiment tout faire cependant, mais attention si vous avez des idées spécifiques, comme la bio...) et très bonne réputation auprès des employeurs. Un point d'interrogation sur l'international. Il y a des accords d'échange, des stages à l'étranger, certains partent durant leur césure. mais il semble obligatoire de faire sa troisième année aux Mines, contrairement à Centrale.

Bon, la question clé: Mines ou Centrale? Il est souvent un peu plus dur d'être admis aux Mines, et les élèves en déduisent donc que c'est mieux, et vont plus souvent aux Mines, à une faible majorité (60 ou 70%). Les Mines ont une réputation d'école plus sérieuse (plus de boulot, plus de présence obligatoire), sans campus, mais quelle localisation! A Centrale, c'est beaucoup plus laxiste, mais si vous voulez partir à l'étranger, il faut bosser. En fait, votre choix dépendra peut-être du domaine qui vous plaît le plus. Dire que Industrie=Mines et Finance=Centrale est trop simpliste, mais souvent observé... car des grands industriels sortant de Centrale, y en a un paquet!

Centrale Paris

J'en ai déjà un peu parlé au-dessus (Mines vs Centrale). Bref, prestigieux, 3 ans, césure souvent, et possibilité, si vous travaillez bien, de remplacer sa troisième année par un Master aux Etats-Unis. Réputée en finance (marché comme entreprise), entreprenariat et services de manière générale, mais aussi ingénierie classique.

Centrale vs Ponts? Bon là, je ne sais pas si ça se présente très souvent. Les Ponts sont peut-être à privilégier en cas d'attrait pour le génie civil ou le métier d'architecte, même si les Ponts sont aussi à la pointe en finance.

Ponts et Chaussées

Même format d'études qu'à Centrale. Campus pas très loin de Disneyland (bon c'est pas trop un critère). La tendance génie civil tend à s'estomper, et la filière finance est prestigieuse, et pas qu'en finance de marché.

Ponts vs Supelec vs Telecom: ces écoles ont des classements souvent comparables, même si les Ponts sont plus sélectifs. En mécanique ou finance, privilégiez les Ponts. Pour ce qui est de l'électronique, l'automatique, le traitement du signal, Supelec a un avantage. En info, c'est serré entre Supelec et Telecom. Mais en Réseaux, Télécommunications, mathématiques appliquées, Telecom serait un chouilla devant. Si vous voulez faire de la finance mais que vous n'avez pas les Ponts, Telecom est peut-être un peu devant en maths-fi, et est partenaire me semble-t-il du très bon DEA Paris VII Modelisation Aleatoire. Si vous vous intéressez à la finance d'entreprise ou au conseil, et que vous n'avez pas non plus les Ponts, il sera peut-être nécessaire de faire un Master après votre école (ou un très bon stage). Bon, à partir de là, vous pouvez faire 5/2, mais ça ne s'impose que si vous visez des domaines très élitistes, et encore (conseil en stratégie, private equity, peut-être même pas finance de marché).

Supelec

Supelec est divisé en trois campus, Metz, Rennes, et Gif-sur-Yvette. Le campus de la banlieue de Paris est plus prisé, mais le diplôme est identique. D'ailleurs, Gif, sans voiture, c'est loin de Paris. C'est un très bon rapport prestige/ sélectivité. Pas mal d'électronique, de signal etc durant le début des études, donc un peu barbant pour ceux qui n'aiment pas. Mais l'école encourage les bons éléments à partir en double diplôme à l'étranger. Pour les choix, cf plus haut.

Telecom

Là encore, une orientation électronique/communications, mais ça s'estompe peu à peu. Inutile de le préciser, mais c'est pas l'endroit rêvé pour faire de la bio ou de la physique théorique, donc une fois encore vérifiez bien les programmes d'enseignement. Bref, très bonne école, située qui plus est à Pairs (mais pour combien de temps...)

Supaéro

L'école toulousaine est la plus prestigieuse en aéronautique. On y fait aussi autre chose, mais renseignez-vous bien avant quand même.

ENSTA

Spécialisée en aéronavale, systèmes complexes, c'est la moins connue des écoles dites du groupe A, mais ça vaut bien plus que le coup d'oeil si ces domaines vous intéressent.

ENSAE

L'école spécialiste de l'économie, de la statistique et de la finance (de marché, souvent). Si ces domaines vous intéressent, sachez que l'ENSAE est très réputée, faisant presque jeu égale avec X, Mines, Centrale et Ponts (en témoignent les annonces d'emploi ou de stage en finance de marché). Mais ne vous plantez pas...

ESPCI

Vous sortez de prépa, vous avez aimé la physique et la chimie, mais vous souhaitez maintenant appliquer ces connaissances de manière un peu plus concrète. Cette école est faite pour vous (on dirait vraiment de la pub, hein, mais non!). Réputée chez les industriels, elle pourra combler les passionnés de sciences qui n'ont pas eu une ENS.

LES AUTRES ECOLES

Si je n'en parle pas, c'est simplement parce que je ne connais pas assez. On pourrait mentionner quand même l'ENSIMAG en informatique, Les Centrale et Mines de province (assez généralistes) mais la liste n'est pas exhaustive... et surtout, gardez en mémoire que ce n'est que mon humble opinion, qu'il y a sûrement des inexactitudes. Contactez-moi si vous voulez rectifier quelque-chose ou poser une question.



mercredi 9 janvier 2008

Come-back girl!


She did it! Et oui, hier, lors de la primaire du New Hampshire, l'ex frist-lady Hillary Clinton l'a emporté contre toute attente avec 39% des suffrages contre 37% pour son plus sérieux rival Obama. Une énorme surprise, peut-être une des plus grandes de l'histoire des primaires démocrates (bon, ptet pas au niveau de l'election présidentielle Dewey-Truman de 48, voir wikipedia), sachant que les parieurs lui donnaient dans la journée environ 2% de chances de s'imposer...


Pourquoi ce revirement? Certains évoquent ces larmes, peut-être feintes, de lundi, qui auraient brisé l'armure, d'autres évoquent le poids des indépendants, qui ont privilégié l'expérience, d'autres enfin son mari, populaire dans le New Hampshire qui l'avait placé sur orbite en 92. Tous en tout cas blament les sondeurs (mais c'est habituel). Quelles conséquences? Hillary se replace sacrément. Elle aurait environ 60% de chances de s'imposer, mais elle va au devant de durs combats en Caroline du sud, où elle est annoncée perdante, et dans le Nevada, où c'est plus serré, mais où Obama accumule les soutiens locaux. Et manque de chance pour elle, le Michigan, état à forte population qui la soutenait en majorité, a vu sa primaire de la semaine prochaine annulée. Il lui reste à bien résister en attendant la Floride et le super tuesday qui devraient selon toute vraisemblance lui sourire davantage. Mais dans cette campagne à rebondissement, rien n'est jamais sûr.


Obama, sur le plan comptable, n'a rien perdu, mais il voit le momentum, l'élan que tout le monde voyait comme définitif, diminuer sérieusement. De manière assez surprenante, il n'a pas été le candidat préféré des classes défavorisées dans le New Hampshire, attirant des gens éduqués et diplomés en général. A lui d'inverser la tendance, le mois de janvier sera capital.


Deux mots sur Edwards, pour dire qu'heureusement, la rhétorique populo-poujadiste n'est pas passée, et donc que bon, c'est quasi-fini, et c'est pas trop tôt. Mais bon, Edwards embêtera sûrement encore les candidats en Caroline du Sud, état qu'il espère vaguement remporter.


Chez les républicains, pas de surprise, McCain s'impose et se lance bien. Romney dépense des millions en publicité mais s'incline, et voit ses espoirs s'envoler quasiment, en attendant peut-être le Michigan. Thompson est quasi-inexistant et ne sert qu'à empiéter sur l'électorat conservateur de Romney. Paul, le libertarien au passé légèrement douteux ( certains articles parus ces derniers jours dévoilent ce qui qui pourrait être interprété comme des propos racistes ), devrait peu à peu s'effacer. Reste l'interrogation Giuliani, qui ne fait pas grand chose pour le moment, car il a décidé que les primaires commençaient avec la Floride. Pourquoi pas. Si tout le monde continue à se neutraliser dans les semaines qui viennent comme ça paraît plausible, il aura ses chances en Floride puis lors du super tuesday. Sinon, gare...


Programmes des réjouissances chez les républicains: un Michigan serré où McCain tient la corde mais où Romney jouera son survie, un Nevada encore moins évident à prévoir, et une Caroline du Sud pour Huckabee, avant le début des choses sérieuses en Floride...

lundi 7 janvier 2008

LLG et quelques commentaires sur les lycées


Avant d'entrer à l'X, je suis passé par le Lycée Louis-le-Grand durant 6 ans (!), lycée puis prépa (dont une année de 5/2). Je vais donc essayer ici de relater mon expérience de la manière la plus objective possible, et si possible de réfuter quelques idées reçues.






  1. Il faut avoir un super dossier pour être admis à LLG: OUI, MAIS... Bien sûr, que ce soit en seconde ou en prepa, pour être admis, il faut être plutôt bon, c'est-à-dire plus de 15-16 de moyennes, de bons résultats en maths, de bonnes appréciations. Mais il ne faut surtout pas caricaturer en disant que les élèves de LLG sont tous des ptits génies/geeks/surdoués/no-life qui ont 20/20 en maths, ont grandi dans un cocon doré et ne connaissent rien à la vie. S'il est vrai que certains élèves viennent d'un milieu aisé, de nombreux amis venaient tous les matins de banlieue, parfois à 1h de RER, et une banlieue pas forcément riche. A LLG, j'ai au moins autant fait la fête, je suis au moins autant sorti qu'en Ecole (bon peut-être pas l'année des concours). Parmi les bons souvenirs, les cours de sport séchés pour aller faire des parties en réseau à Counterstrike, Roland Garros et la Coupe du Monde que l'on regardait au "foyer"... Bon ça c'est plus sympa que les khôlles en prépa, l'hiver à 19h, où on se fait martyriser par un kholleur à peine plus âgé que nous, qui nous met un joli 8 alors qu'on vient le matin même de se prendre un joli 4/20...


  2. A LLG, il n'y a que des bosseurs, car le niveau est très élevé... NON, MAIS... Je dirais presque que l'atmosphère de travail était un peu du style "partisan du moindre effort": bosser juste assez pour entrer en prépa, bosser juste assez pour intégrer l'école voulue... et parfois ça rate, bien sûr. Mais bon, c'est quand même là-bas que j'ai croisé les gens les plus brillants intellectuellement que je connaisse. Le mauvais côté de cette ambiance, c'est que dire "j'ai rien révisé, je vais avoir 0 à ce DS" devient monnaie courante, alors que c'est souvent absolument faux. Deuxième point important, bien que je ne sois pas décédé des suites d'une quantité de travail trop importante, j'ai au moins appris une méthode qui m'a servi par la suite.


  3. La notation est plus sévère qu'ailleurs... OUI. Ca je peux en témoigner, tout dépend des classes bien sûr, dont certaines sont de niveau, mais il y a un écart assez clair avec un lycée lambda. D'ailleurs, ça se voit souvent au bac ou des élèves avec 12 de moyenne obtiennent des mentions bien et très bien. D'ailleurs il me semble qu'il doit y avoir plus de 80% de mentions (100% de réussite) dont 25% de TB.


  4. Après LLG, tout le monde finit à l'X, l'ENS, HEC... NON, MAIS... Déjà, au lycée, il faut savoir que seuls les 4 ou 5 premiers d'une classe sont autorisés à poursuive en classe prépa à LLG même, sauf en TS1 notamment, ou c'est plutôt la quasi-totalité. Les autres, en général, réussissent bien ailleurs. Mais en prépa, sur une classe standard de PC*, càd 35 élèves, une quinzaine finit à l'X, ce qui est très bien, mais ce n'est pas tout le monde... et surtout, il y a des dizaines d'autres écoles tout à fait respectables, même s'il est vrai qu'à LLG, on est souvent obnubilé par la tête du classement, et c'est un peu dommage.


  5. Les profs sont meilleurs à LLG qu'ailleurs... JE NE SAIS PAS... Je n'ai fréquenté que LLG, donc c'est dur à dire. J'ai eu en général de très bon profs, mais certains faisaient exception à la règle. C'est pas très important en cours de langue au lycée, mais c'est plus gênant en prépa, même si c'est là où j'ai eu certains de mes profs les plus remarquables.


  6. LLG est l'ennemi héréditaire d'Henri IV... MOUAIS... Il y a des blagues de potache de temps en temps, quelques moqueries, il y avait dans le temps des batailles de farine et oeufs dans la rue Cujas, mais bon entre nous, si un élève d'Henri IV venait en prépa à LLG, il était très bien accueilli, pas de souci. Et puis entre nous, pourquoi y aurait-il une rivalité puisque LLG surpasse en général largement H4, que ce soit sur les résultats des taupes, prépa HEC ou parfois même khâgne (bon là je suis moins sûr...)... et surtout 9 fois sur 10 sur les dernières éditions du Concours Général des lycées, le seul indicateur qui permet de comparer les lycées dits d'excellence. Mais je ne fais que taquiner...


Finalement, faut-il postuler à LLG (ou H4, ou Stanislas, ou Condorcet, ou les autres bons lycées)? A mon sens, si on a le niveau, et si on peut résister psychologiquement à une pression des notes peut-être plus forte qu'ailleurs (et encore...), refuser LLG peut être dommageable. L'émulation qui se crée implique la plupart du temps de meilleurs résultats qu'ailleurs.

dimanche 6 janvier 2008

Cuisine again

Politique américaine, enseignement supérieur, bons restos, et maintenant cuisine, au moins ce blog est eclectique à défaut du reste.

Donc d'abord, un gâteau au yaourt: 1 pot de yaourt (parfumé éventuellement), 2 pots de farine, 2 pots de sucre (ou un peu moins, ça dépendra aussi de la quantité de levure), un demi-pot d'huile, 3 oeufs, un demi-sachet de levure (peut-être un peu plus), éventuellement un sachet de sucre vanillé. on bat bien-ça, et on met au four 30 minutes à 200°.

Maintenant une bonne pizza margherita. D'abord faire la pâte (ou l'acheter mais c'est moins drôle). 500g de farine, on verse 50 g d'huile d'olive, on homogénise, 5 à 10g de sucre, pareil pour le sel ou un peu plus, on verse un sachet de levure dans un verre d'eau de 250 ml, qu'on verse ensuite dans notre saladier. On mélange tout ça, la pâte doit se former, on forme une boule en ajoutant éventuellement eau ou farine pour que la texture soit bien comme il faut (pas trop molle), on recouvre le tout de farine, on laisse reposer 30 minutes à 1 heure. On étale alors, on rajoute de la sauce tomate (à base de sauce de tomate fraîceh+sel+sucre contre l'acidité+ail+basilic+origan), on découpe une boule et demi de mozzarella et on recouvre la pizza. Quelques olives noirs et c'est bon. On dépose la pizza sur du papier sulfurisé puis sur la plaque du four qu'on aura préchauffé à 240°. Il est essentil de configurer le four de telle sorte que la pâte soit bien cuite (chaleur venant du bas, ou tournante). 12 à 15 minutes de cuisson, et voilà!

Débat des démocrates


Débat assez animé, avec une Hillary enfin offensive (attention je n'ai pas dit sympa). Richardson complètement à l'ouest, qui cherche visiblement une alliance avec Hillary en vue d'obtenir la vice-présidence. Au moins, il a fait quelques blagues pour détendre l'atmosphère Plus surprenant, l'attitude d'Edwards qui cherchait visiblement à s'attirer les faveurs d'Obama.


Obama était mal à l'aise au début sur la politique étrangère, mais il a surtout essayé de rester calme par la suite. Son but est vraiment de ne pas faire de gaffe, car dans ces conditions il a vraiment de bonnes chances de s'imposer.


Ah, Hillary... souriante, mais crispée, posée et expérimentée, elle a attaqué assez durement Obama de changer de position fréquemment, avec des arguments bien pensés mais un peu de mauvaise foi. Elle a essayé de montrer que le changement, elle l'applique depuis qu'elle est en politique.


A noter un débat sur la politique étrangère où on a semblé très très loin d'une politique de gauche anti-guerre, pour Obama et Hillary. Le premier maintient sa volonté d'attaquer des terroristes sur un sol étranger même en cas de non-accord avec le pays qui les abrite. Hillary est pour l'utilisation de la force contre les pays qui abritent des terroristes, même sans les aider ou collaborer avec eux. There's no safe heaven. Ces deux propos auraient très bien pu être tenus par un républicain. Obama a d'ailleurs peiné à expliquer la différence entre sa position et celle de Bush sur ce sujet.
Embarras des démocrates également, lorsqu'on leur a demandé si finalement la politique de Bush d'augmentation des troupes en Irak a bien été courronnée de succès, car après tout, depuis 6 mois, le nombre de soldats américains tués a baissé de 80%, et de civils irakiens également, en des proportions moindres toutefois.


Finalement, dur de désigner un vainqueur, peut-être Hillary aux points, mais pas suffisamment pour renverser la vapeur pour le moment.

Débat dans le New Hampshire

Je viens de me taper en live sur le net le débat des républicains dans le New Hampshire, sur WMUR9. Très marrant, et aussi une grande première: à la fin du débat, le plateau accueille également les candidats démocrates, pour une séquence accolades assez forte, où on a vu les affinités éventuelles (ou pas) entre candidats des deux bords. Notamment, un immense respect des démocrates enver McCain. Et plus marrant, Obama qui sert à peine la main à Huckabee.

Sinon, sur le débat en lui-même, 1h30, pas mal de problèmes discutés, des réponses assez superficielles, et surtout des candidats avec quelques idées fixes. Paul pense que le problème est que la monnaie officielle des Etats-Unis devrait être strictement indexée sur l'or, et que le terrorisme est presque (bon je caricature) logique en tant que conséquence de la politique américaine. Sacrément osé. Dans ces conditions, l'inflation du pétrole notamment aurait été complètement absorbée. Huckabee a fait quelques vannes, mais un peu décevant. Un grand moment d'humour toutefois quand il propose 1 milliard de dollars à celui qui inventera une voiture qui consomme genre 1L au 100. (bon c'était en gallons donc vous m'excuserez)

Giuliani a dû parler 10 fois de Reagan, mais ça ne suffira pas ici. Thompson avait l'air d'avoir sommeil, il est mieux dans Law & Order. Romney était attaqué de toutes parts, c'était sur le fil du rasoir, c'est un peu mon interrogation du soir. McCain, très impressionnait par sa stature et son ton, mais un peu focalisé sur la sécurité nationale. Ah et l'indépendance énergétique semble devenir un sujet qui compte. On a même eu le droit à la France et les bienfaits de son énergie nucléaire (par Giuliani).

Tout de suite les démocrates...

samedi 5 janvier 2008

Cet homme n'est pas de gauche


Contrairement à ce que proclament certains éditoriaux bien-pensants de notre jolie presse de tendance gauche-bobo, certes Obama a de bonnes chances d'être le premier président noir des Etats-Unis, mais dire que les Etats-Unis vont basculer à gauche est un chouilla exagéré.


Jugez plutôt:


  • Obama est un ardent défenseur du libre-échange, comme il l'a répété à de nombreuses reprises, même si bien sûr, il faut tempérer ça de politiques sociales etc...

  • Il veut s'inspirer de ce qui marche dans l'économie, et se baser sur des mesures incitatives plus qu'obligatoires. Par exemple, il souhaite que la couverture médicale universelle ne soit pas obligatoire mais conseillée, contrairement aux autres démocrates. C'est une vision assez libérale, au sens premier du terme.

  • Il répète un peu partout, que pour s'en sortir, certes le travail social est important dans les quartiers difficiles, certes la discrimination positive est un atout, mais la valeur principale, c'est le travail (Ca vous rappelle quelqu'un?). Et ne venez pas lui parler des 35 heures, il faut qu'on essaie de restaurer notre crédibilité aux yeux du monde.

  • Parlons politique étrangère; Obama est pour le retrait progressif des troupes d'Irak quand la situation sera stabilisée. Mais il n'exclut pas d'office l'option militaire contre l'Iran, et avait provoqué une polémique en disant que les Etats-Unis pourraient intervenir militairement directement au Pakistan pour pourchasser les terroristes.

  • Il est en faveur de la peine de mort, même si son usage doit être raisonné.

  • Il est pour l'union civile entre les homosexuels, même si le mot marriage est selon lui à réserver à l'union entre un homme et une femme.

  • Il ne s'oppose pas à la possession d'armes par les Américains, sauf pour les armes semi-automatiques.

  • Il est pour la construction d'une barrière le long de la frontière avec le Mexique, afin de freiner l'immigration illégale, même s'il pense qu'on ne peut pas renvoyer tous les immigrés clandestins dans leur pays, c'est irréalisable. Il faut donc leur proposer un parcours de citoyenneté en mettant à l'épreuve leur volonté de rester.


Les sources sont pour la plupart disponibles sur wikipedia. On est donc bien loin du socialiste lambda, et je dirais même que ses positions pourraient se situer dans les courants libéraux de la droite ou du centre-droit, alors que les républicains incarneraient plutôt une frange conservatrice de la droite.


Sinon, derniers sondages, ça commence à sentir mauvais pour Hillary dans le New Hampshire, ça s'annonce vraiment compliqué si elle perd tout jusqu'à la Floride. Chez les républicains, Romney gagne le Wyoming, mais on s'en fout complètement, vu la tollée qu'il risque de se prendre dans 3 jours. McCain tient la corde, mais attention aux surprises, après les débats de ce week-end.

vendredi 4 janvier 2008

Primaires US: résultats de l'Iowa






C'est un peu un fil rouge de ce blog, mais les primaires sont cette année décidément passionnantes.


Hier soir se déroulait le caucus de l'Iowa, un évènement un peu bizarre où les électeurs se réunissent tous à la même heure dans des cafés, bibliothèques, écoles... et votent pour désigner le candidat de leur coeur (ou de leur tête).



Résultats: Victoire très nette d'Obama chez les démocrates (37% des voix), devant Edwards (30%) et Hillary est seulement troisième avec 29%. C'est un sacré coup dur pour elle, car Obama gagne le fameux "momentum" qui pourrait lui faire raffler le New Hampshire dans 4 jours où elle était pour le moment favorite. Fin de l'hémorragie prévue le 15 janvier dans le Michigan. Pour Edwards, ça sera de toute façon compliqué, mais en se radicalisant à gauche du parti, il s'assure une base solide qui vaudra cher au moment des négociations avec les autres candidats. Mais bref, Obama a prouvé qu'il pouvait s'imposer dans un état blanc en majorité, et sa probabilité de victoire est désormais de 44% sur http://www.intrade.com/ , ce qui promet une suite de campagne passionnante.



Chez les républicains, c'est l'ex-pasteur Mike Huckabee, soutenu par Chuck Norris, qui poursuite sur sa lancée et rafle la mise devant Mitt Romney. McCain et Thompson sont loin, Paul encore plus, et Giuliani, qui avait fait l'impasse est à 3%. Il préfère se concentrer sur les états à forte population, comme la Floride ou la Californie. Prochaine étape, le New Hampshire, déjà capitale pour Romney. S'il ne s'impose pas, c'est quasiment fini, et ce sera compliqué face à McCain. En même temps, McCain, qui remonte dans les sondages, aura quand même la pression s'il veut se replacer. Pour Huckabee, le prochain enjeu, c'est le Michigan. Une défaite et ce sera très très compliqué. Une victoire, et il gagnera en crédibilité face à McCain et Giuliani à l'approche de la Floride et du Super Tuesday. Selon les derniers sondages et surtout les marchés de prédiction (qu'on peut aussi retrouver sur http://www.realclearpolitics.com/), McCain et Giuliani sont légèrement favoris devant Huckabee et Romney un peu décrochés.




En tout cas, ces primaires commencent bien: du suspense, un vent de nouveauté, et de l'enjeu pour les prochains scrutin





jeudi 3 janvier 2008

Etudier aux USA


Ce post est écrit à la demande de certains jeunes X, mais tout étudiant français désirant partir étudier aux Etats-Unis dans le cadre d'un master par exemple pourra y trouver des infos utiles. Ayant moi-même passé pas mal de temps pour préparer des dossiers de candidatures, je peux donner quelques éclaircissements à ce sujet. (même si, je vous l'accorde, si je ne suis pas admis à ce que je souhaite, mes conseils ne vaudront pas grand chose... réponse dans quelques mois)


[Pour les étudiants de l'X, partir aux Etats-Unis se fait dans le cadre de la quatrième année d'études. La formation doit durer en général 1 an et demi, dont un stage de quelques mois].


Alors, pour partir faire un master aux USA, un mot-clé, ANTICIPER! Bon, je connais des étudiants qui ont réussi à être admis en faisant leurs dossiers à l'arrache, mais vu le temps, l'énergie, l'argent investi dans ces dossiers de candidatures, il vaut mieux maximiser les chances de réussir. Si vous souhaitez partir étudier à partir de septembre de l'année n, votre dossier de candidature devra être en général envoyé avant décembre de l'année n-1, donc très bien avancé à l'automne de cette année n-1... et donc, forcément, vous devez commencer à vous intéresser sérieusement à votre projet à partir du début de l'année n-1...


Pourquoi étudier aux Etats-Unis? Pour la qualité de l'enseignement supérieur, de la recherche, pour les campus souvent magnifiques, pour l'expérience internationale (même si vous souhaitez revenir en France), les salaires souvent attractifs (si vous comptez travailler là bas un moment)... Pourquoi hésiter? Si vous ne pensez qu'à une carrière en France (dans l'administration par exemple), la valeur ajoutée est peut-être faible, et encore; enfin, bein sûr, il y a le coup des études, qui varie de pas grand chose (si vous trouvez un financement, par une bourse, un poste de professeur ou de chercheur assistant) à 40000 $ l'année... ça fait mal, mais si vous êtes sûr du retour sur investissement (dans la finance par exemple), ça peut valoir le coup d'aller demander un prêt à votre banque. Mais pour les bourses, il faut s'y prendre très tôt, avoir fini son dossier parfois au printemps de l'année n-1!


[Pour les X, n'oubliez pas le prêt de la Fondation X]


Déjà, chose évidente, si vous souhaitez partir et êtes sûrs que ça vaut le coup, il faut choisir un domaine d'études. A priori facile, il faut voir la voie qui vous intéresse le plus et dans laquelle vous souhaitez vous spécialiser, mais les sujets abordés dans les programmes aux Etats-Unis sont tellement vastes, que ça vaut le coup de jeter un oeil à tout ce qui est proposé. Puis, choisir les universités attractives, selon les facteurs: réputation (les graduate schools sur http://www.usnews.com/ ), campus, prix, éloignement...


Dans le domaine qui m'intéresse, les mathématiques financières, les plus réputées sont dans le désordre: NYU, Stanford, Princeton, Columbia, Chicago, Carnegie Mellon, Berkeley...


Enfin, il faut se lancer dans le dossier proprement dit, qui comporte certaines pièces essentielles:



  • Un statement of purpose, c'est-à-dire en gros une lettre de motivation, mais selon un format assez inhabituel pour les français: il faut en gros parler de ce qu'on a accompli, de ce qui nous rend unique, de nos perspectives de carrières, en se la pétant un peu quand même, mais pas trop (c'est le style...). Il est à mon sens indispensable de se faire aider ou relire par un américain, prof de préférence, car écrire 1000 mots dans un anglais parfait, idiomatique et surtout intéressant n'est pas évident.

  • Des lettres de recommanation, en anglais bien sûr. De préférence, il faut les demander à des profs réputés dans le domaine que l'on veut étudier, ou des tuteurs qui nous connaissent mieux et peuvent donc mieux cerner nos qualités. Une référence professionnelle peut être un plus

  • Un bon score au TOEFL, le test standard en anglais, qu'il faut bosser un peu et passer plusieurs mois à l'avance pour pouvoir le repasser en cas de problème. En octobre, il faut parfois deux mois d'attente! Un score correct pour la plupart des programmes est 100/120 dans la version internet. Prix pas donné ( dans les 150 $)

  • Un bon score au GRE, un test passé par tous les américains qui postulent en graduate school, et donc pas évident du tout. Là encore, ça se bosse pas mal et ça se passe bien en avance. 3 parties: une quantitative, assez facile pour les étudiants français en science, où il faut viser 800/800. Une verbale très compliquée, avec beaucoup de vocabulaire difficile. Mais on s'en fout un peu. Une analytique, en fait deux rédactions, et à part pour certains programmes, ce n'est pas non plus très important. Prix là non plus pas donné ( 150$ je crois)

  • Parfois un score au test spécifique du GRE (subject test) dans la discipline à laquelle vous postulez, souvent pour un doctorat.

  • Des transcripts, à savoir des relevés de notes officiels traduits en anglais, avec un GPA sur 4 points. Si votre fac/univ ne traduit pas/ne donne pas de GPA, ça peut poser problème, mais il y a moyen de s'arranger, il y a des équivalences (mais souvent en défaveur des français... en effet un GPA de 3.4 correspont à mon sens à un 12/20 à la fac). Il faut quand même un bon score pour les meilleurs programmes. Au-dessus de 3.5 vous êtes assez tranquilles, 3.0 est souvent un minimum, mais ce sont surtout les notes dans les matières du programme auquel vous postulez qui comptent.

  • Remplir le dossier d'inscription en ligne, bien sûr, long, fastidieux, pénible et en plus payant (de 50 à 100 $).

Il peut y avoir d'autres pièces dans le dossier, comme un justificatif de ressources financières, un certificat de "proficency in english", un relevé des notes de l'année en cours (car tout compte fait, seules les notes jusqu'à l'année n-1 comptent).


Parfois, vous serez convoqué pour un entretien (le plus souvent téléphonique), c'est bon signe, mais faut pas se louper. Puis la réponse arrivera au cours de l'année n, en général de février à mai. Une fois la réponse connue (et positive espérons-le!), il y a plein d'autres démarches à faire (VISA, logement, prêt...), mais j'en reparlerai le cas échéant.


Pour postuler à des formations dans d'autres pays, c'est le même topo, en un peu moins compliqué toutefois, surtout si votre univ/école a des accords de double-diplôme.

Universités anglaises


Et pour les universités anglaises me direz-vous? Beaucoup de points communs avec les Etats-Unis mais quelques différences. Dans les différences notables, le bachelor dure 3 ans, car les anglais arrivent souvent un peu plus vieux à la fac et sont déjà assez spécialisés après leurs A levels.
Pas de GPA, mais une mention à la fin des études, également assez importante dans le but d'obtenir un bon job ou de postuler pour de bonnes "postgraduate studies": en gros 1st class degree c'est très bien (mais c'est quand même plus simple à avoir que mention très bien en France) ,2:1 ou upper second class, c'est bien, et c'est ce que visent la plupart des étudiants, 2:2 ou 3rd class ça se dégrade un peu.
Les universités prestigieuses: Oxford, Cambridge, Imperial College, London School of Economics, et dans un genre un peu différent St Andrews en Ecosse. A noter que ces facs peuvent accueillir les très bons bacheliers français, et si vous êtes bilingues ou presque, ce peut être une très bonne alternative à des études en France.
Petite note à propos d'Oxbridge: les universités sont divisés en une trentaine de "colleges" où les étudiants vivent, étudient, se rencontrent, parfois un peu en vase clos. Le choix du college est donc souvent un enjeu aussi important que le choix de l'université.

Universités américaines







On m'a demandé de parler un peu des admissions dans les universités anglo-saxonnes, mais pour cela, il faut que je parle du système d'enseignement supérieur dans ces pays, qui diffère assez radicalement du notre.




USA




Durant leur dernière année de lycée ( High School ), les étudiants américains ne passent pas d'examen national comme le Bac, mais des tests standardisés (les SAT, sur 1600 points), en maths/logique, anglais ... Puis ils postulent pour (en général) une demi-douzaine d'universités, mais leurs scores aux SAT ne sont qu'une pierre de leur dossier de candidature. Leur lettre de motivation, leurs lettres de recommandation par des professeurs sont tout aussi importantes, de même que leurs "achievements" extra-académiques. Et n'oublions pas quelques petits bonus éventuels: si votre papa est un généreux donateur et ancien élève de l'université ou vous postulez (mais attention, il ne faut pas surestimer ce facteur, des études montrent que cela correspond à environ un bonus de 100 points aux SAT), si vous êtes issus d'une minorité ethnique ( black, latino, et oui! la discrimination positive tourne à plein régimé, et ça vaut environ +200 quand même!), ou si vous êtes athlète de haut niveau (+200 là aussi, vu l'importance du sport universitaire aux Etats-Unis, avec des stades dans les facs de 80000 places, et des rencontres télévisées! mais attention, certaines universités se moquent un peu de votre niveau en sport).




Donc, les jeunes américains postulent, ils se font choisir (d'ailleurs, chose étrange, il est parfois difficile pour les étudiants brillants de se faire admettre dans des universités moyennes, car celles-ci refusent de les prendre sachant qu'ils vont selon toute vraisemblance décliner leur offre, et donc faire baisser la fameuse stat de yield, la sélectivité). Puis, ils choisissent eux-mêmes la fac de leur rêve. Et là, on se rend compte de la difficulté de classer les facs US: en France, de par le système de concours après les Grandes Ecoles, on sait que (par exemple), sur les élèves qui ont l'X et les Mines, plus de 90% choisissent l'X, ou bien entre les Mines et Centrale, 70% environ, prennent les Mines; enfin entre les Mines et une école classée 10ème comme Centrale Lyon par exemple, je suis à peu près sûr que tous les élèves font le choix des Mines. De par le classement final des élèves aux concours, le classement des écoles est assez figé.




Aux Etats-Unis, pas de ça: comme tout le monde ne présente pas les mêmes facs, et qu'il n y a pas de classement précis entre élèves, la hiérarchie est plus floue. Par exemple, entre Harvard, généralement classée première, et Yale la seconde, 35% des élèves choisissent Yale, ce qui n'est pas rien. Entre le MIT et Stanford, c'est 50-50... et même entre Harvard et Brown (environ 10ème) par exemple, 10% des élèves vont quand même à Brown.




D'ailleurs, quelles sont les meilleures universités US en undergraduate ( le classement n'a d'ailleurs rien à voir avec les classement spécialisés par discipline pour les graduate schools)?


En gros, Harvard-Yale-Princeton en tête, puis MIT-Stanford, puis quelques universités moins connues ici en France, mais très réputées là-bas, du genre, U Penn, Cal Tech, Brown, Dartmounth, Duke, Chicago, Columbia... la liste est longue. N'oublions pas non plus les liberal arts colleges, comme Amherst, un peu à part mais dont certains sont assez prestigieux.




Certains facteur peuvent influer le chois d'une école: la spécialité de l'école en question (même si ce n'est pas aussi fondamental qu'en France à mon sens), la localisation (le soleil de Stanford ou la neige du MIT? et pourquoi pas le Village à Manhattan, car si on en croit certains sondages, cette localisation fait de New York University l'univ de rêve pour les jeunes américains), et aussi... l'obtention d'une bourse. Ah oui, les études aux USA, c'est cher, du genre 30000$ l'année juste en frais de scolarité. Pour autant, arrêtons la diabolisation. Plus de la moitié des élèves obtiennent une bourse à Yale par exemple, et à Harvard, si votre foyer touche moins de 150000$ par an (ce qui n'est pas rien!), il y a une exemption de frais non négligeable. Au pire, si vous ne voulez pas travailler sur le campus, les prêts étudiants sont nombreux et à taux correct. On ne refuse pas d'étudier aux US pour des raisons financières, on trouve toujours un moyen, c'est pourquoi le taux de diplômés de l'enseignement supérieur est plus élevé là-bas qu'ici.




Donc, voilà c'est fait, le jeune américain intègre l'université de ses rêves, en tant que freshman (1ère année). L'attendent 4 années d'étude (niveau undergraduate) qui le mèneront au bachelor (que l'on traduit abusivement par licence). Durant cette période, il étudiera des matières extrêmement variées, avant de se spécialiser durant ses années junior (3ème) et senior (dernière année). Il obtiendra ainsi un bachelor of science par exemple ou arts, ou business... Bien sûr, il y a la vie souvent délurée en école, les fêtes, spring break, les fraternités aux nom grec bizarre, bref c'est cool, MAIS... contrairement à la plupart des écoles d'ingénieur ou de commerce ou ça glande relativement sec, les américains doivent faire très attention à leurs notes durant leur scolarité. En gros, ils auront des A, des B , des C et D (bon pas beaucoup puisque la notation est quand même très très cool), et ils auront une jolie moyenne sur 4.0 appelée le GPA.




A quoi ça sert? Un GPA correct du genre 3.5 est indispensable quand vous postulez à des jobs sélectifs, du genre investment banking, consulting... les entreprises demandent les notes, il ne suffit pas de sortir du MIT! D'ailleurs, la plupart des américains arrêtent leurs études après leur bachelor, vu que pour les 3/4 des métiers la poursuite d'études est inutile. De toute façon ils pourront revenir étudier après 4 ou 5 ans d'expérience pro pour faire par exemple un MBA.




Là encore, un gros MAIS: les filières les plus prestigieuses aux Etats-Unis exigent de continuer les études au moins 3 ans de plus. En effet, ce qui claque bien aux US, ce n'est pas devenir ingénieur (d'ailleurs c'est quoi engineer?) ni businessman (encore que), mais c'est devenir avocat, médecin, ou encore obtenir un PhD (doctorat), ultime aboutissement de l'étude d'un domaine et bien plus valorisé là-bas qu'ici.




Pour intégrer ces formations, il faut un excellent GPA (3.7, 3.8 minimum), et encore une fois de très bons scores à d'autres tests standardisés (GRE en général, GMAT pour le business, LSAT pour le droit, MCAT pour la médecine). Il faut aussi choisir de bonnes graduate school, qui ne sont pas forcément les mêmes qui délivrent de bons bachelors (voir http://www.usnews.com/ dans les rankings). Les salaires à la sortie des top schools laissent rêveur (du style 150000 $ par an pour un diplômé de Harvard en droit), mais n'oublions pas le coût de la vie et le prix des études à rembourser.


Quelques bonnes adresses

Voici quelques restaurants où je suis déjà passé (pour manger, pas pour faire un tennis comme disait l'autre), et donc j'en fais quelques critiques (gastronomiques serait un bien grand mot). Pour plus de renseignements (adresses, opinions...), allez sur http://www.cityvox.fr/, et pour un guide plus complet, sur http://www.bestrestaurantsparis.com/ . Je complèterai cette liste quand des souvenirs reviendront:

Bonne cuisine française

Les bouquinistes, situé quai des grands augustins, est l'annexe du chef Guy Savoy. Très bonne cuisine française, avec le midi un menu à l'excellent rapport qualité-prix. Pas mal de touristes, mais pour un dîner romantique, c'est très sympa.

Gaya, dans le 7ème arrondissement, est cette fois l'annexe de Pierre Gagnaire, un des meilleurs chefs du monde si l'on en croit les classements. Restaurant de poisson très bon, un peu design, très cosmopolite, même si la carte est un peu compliqué. L'étoile au Michelin est méritée.

Maison Prunier, dans le 8ème (ou le 16ème peut-être?), une institution, des produits très bien choisis (quel coeur de saumon fumé!), bein évidemment pas donné, mais j'y ai peut-être mangé la meilleure sole de toute ma vie. A faire au moins une fois.

Sensing, à nouveau l'annexe d'un grand chef, c'est la mode! Design, chic, sympa, bon et cher: à vous de voir ce qui prime le plus pour vous, mais donc dans l'ensemble pas mal du tout.

Senderens, sur la place de la madeleine, le nouveau nom du restaurant Lucas Carton, très couru, très cher, deux étoiles et... un peu décevant. Pas mauvais dans l'ensemble, hein, mais le cabillaud n'était pas bien cuit. Et vu le prix, je ne sais pas s'il aura droit à une seconde chance pour le moment.

Bistrots, Brasseries, Cafés

Boffinger, une institution près de la Bastille, LA brasserie type, avec beaucoupde produits de la mer, une ambiance typiquement parisienne, et c'est bon, donc bref, sympa.

Le Bistrot du Dôme, là encore, si vous aimez le poisson, c'est très bien (même si le poisson, c'est pas gratuit)

Marius, dans le 16ème, beaucoup de bruit, de fumée (du moins jusqu'à il y a quelques jours), mais dans l'assiette, ça assure!

Vins et Marées, près de Montparnasse, du poisson, du bon, et des desserts pour les gourmands

Le petit Marguery, à mon sens une des meilleurs tables du 13ème, avec leur rascasse à la tapenade à tomber par terre, et leur soufflé au grand marnier.

Restaurants d'hôtels

Park-Hyatt Vendôme, chic, cher, joli cadre, bientôt étoilé, sympa, quoi, mais je répète, cher.

Hotel Ambassador, rien à dire, bon tout simplement.

Murano, pas loin de République, j'aurais dû le mettre dans la catégorie suivante! joli, très joli, design, chic, tendance, tout ce que vous voulez, mais n'y allez pas forcément pour l'assiette (même si c'est pas dégueu quand même)

Restaurants tendance

Le Music-Hall, près des Champs, avec le décor, vous en aurez plein la vue! "Nouvelle" cuisine, c'est-à-dire saveurs mélangées, souvent réussi, mais pas vraiment copieux. Mais sympa pour une soirée entre amis.

Toi Restaurant, dans le même genre que le précédent, design, branché, et pas mauvais du tout.

Spicy Restaurant, toujours près des Champs, cuisine plus classique mais assez agréable, même si ce n'est pas non plus renversant.

Barlotti, pas trop loin d'Opéra, n'a d'italien que le nom, mais quelle salle! A voir, et éventuellement, à goûter.

Café Armani, là encore, c'est plus pour le look que le goût, mais certains plats sont très convenables.

Kong, près du Pont Neuf, quelle vue, au détriment de l'assiette peut-être, mais ça en jette, c'est sûr.

Les Costes, il y en a tellement, mais la carte est toujours la même, au moins on sait ce que l'on va manger. Sain mais pas renversant.

Historique

Café Marly, au Louvre, joli cadre, bon c'est un Costes, mais c'est pas trop mal.

Procope, près d'Odéon, un peu kitsch c'est sûr, mais bon, c'est un lieu chargé d'histoire.

Casual

Watt, typiquement le resto à faire entre potes, dans le quartier latin.

Les éditeurs, en un mot: sympa.

Curieux Spaghetti Bar, pas si curieux, pas très fin, mais sympathique

Italien

Amici Miei, petit, rustique, pas de réservation, mais quelle pâte à pizza!

Da Mimmo, là j'y vais pour leurs antipasti et leurs pâtes variées (aux petits pois, aux lentilles!)

Pizza César, une pizzeria de quartier mais au feu de bois, ça égaye un peu le boulevard Saint-Marcel.

Exotique

La Boca Chica, sympa pour l'ambiance latino et les tapas

Blue Elephant, thaïlandais, j'ai pas trop aimé (pourtant j'avais beaucoup apprécié les épices quand je suis parti à Bangkok), mais bon, je n'ai sans doute pas eu de chance, par contre, décor fa-bu-leux!

Darjeeling, vous allez aimer l'indien...

Yun Pana, ... et le chinois

Sushi West... bon OK désolé ça n'a rien de vraiment exotique, les sushi c'est d'un banal... mais on est toujours content d'avoir ses makis et california rolls livrés à la maison.