She did it! Et oui, hier, lors de la primaire du New Hampshire, l'ex frist-lady Hillary Clinton l'a emporté contre toute attente avec 39% des suffrages contre 37% pour son plus sérieux rival Obama. Une énorme surprise, peut-être une des plus grandes de l'histoire des primaires démocrates (bon, ptet pas au niveau de l'election présidentielle Dewey-Truman de 48, voir wikipedia), sachant que les parieurs lui donnaient dans la journée environ 2% de chances de s'imposer...
Pourquoi ce revirement? Certains évoquent ces larmes, peut-être feintes, de lundi, qui auraient brisé l'armure, d'autres évoquent le poids des indépendants, qui ont privilégié l'expérience, d'autres enfin son mari, populaire dans le New Hampshire qui l'avait placé sur orbite en 92. Tous en tout cas blament les sondeurs (mais c'est habituel). Quelles conséquences? Hillary se replace sacrément. Elle aurait environ 60% de chances de s'imposer, mais elle va au devant de durs combats en Caroline du sud, où elle est annoncée perdante, et dans le Nevada, où c'est plus serré, mais où Obama accumule les soutiens locaux. Et manque de chance pour elle, le Michigan, état à forte population qui la soutenait en majorité, a vu sa primaire de la semaine prochaine annulée. Il lui reste à bien résister en attendant la Floride et le super tuesday qui devraient selon toute vraisemblance lui sourire davantage. Mais dans cette campagne à rebondissement, rien n'est jamais sûr.
Obama, sur le plan comptable, n'a rien perdu, mais il voit le momentum, l'élan que tout le monde voyait comme définitif, diminuer sérieusement. De manière assez surprenante, il n'a pas été le candidat préféré des classes défavorisées dans le New Hampshire, attirant des gens éduqués et diplomés en général. A lui d'inverser la tendance, le mois de janvier sera capital.
Deux mots sur Edwards, pour dire qu'heureusement, la rhétorique populo-poujadiste n'est pas passée, et donc que bon, c'est quasi-fini, et c'est pas trop tôt. Mais bon, Edwards embêtera sûrement encore les candidats en Caroline du Sud, état qu'il espère vaguement remporter.
Chez les républicains, pas de surprise, McCain s'impose et se lance bien. Romney dépense des millions en publicité mais s'incline, et voit ses espoirs s'envoler quasiment, en attendant peut-être le Michigan. Thompson est quasi-inexistant et ne sert qu'à empiéter sur l'électorat conservateur de Romney. Paul, le libertarien au passé légèrement douteux ( certains articles parus ces derniers jours dévoilent ce qui qui pourrait être interprété comme des propos racistes ), devrait peu à peu s'effacer. Reste l'interrogation Giuliani, qui ne fait pas grand chose pour le moment, car il a décidé que les primaires commençaient avec la Floride. Pourquoi pas. Si tout le monde continue à se neutraliser dans les semaines qui viennent comme ça paraît plausible, il aura ses chances en Floride puis lors du super tuesday. Sinon, gare...
Programmes des réjouissances chez les républicains: un Michigan serré où McCain tient la corde mais où Romney jouera son survie, un Nevada encore moins évident à prévoir, et une Caroline du Sud pour Huckabee, avant le début des choses sérieuses en Floride...
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