lundi 29 septembre 2008

Mais que font-ils à Stanford...


ces jeunes Français partis étudier l'ingénierie, les sciences ou la finance? Eh bien il n'y a pas que le soleil, le sport et la free food dans la vie, la charge de travail est assez importante ici, notamment à cause des "homeworks". C'est une mentalité complètement différente du système français, où on dit en gros: "bon, voilà un cours, voilà des TD si vous voulez, rendez-vous aux exams et de toute façons les bons élèves s'en sortiront". Ici, même les très bons élèves glandeurs sont condamnés à bosser régulièrement. Ce n'est pas très discriminant sur le niveau des élèves mais au moins on a l'impression d'apprendre quelque chose. Surtout qu'on ne rigole pas sur le "Honor Code" (pas le droit de tricher, de copier les DM, obligation de dénoncer etc sous peine de suspension pendant un trimestre...).

Bon, je vais parler un peu de mon master, en financial mathematics, qui peut durer de 9 à 24 mois selon la charge de travail voulue (sachant que la moyenne est de 15 mois avec summer internship au milieu, mais en ce moment, faut pas rêver, le secteur est ultra-sinistré, i e on est proche de 0 embauches ). Nous sommes une trentaine d'élèves, en gros un quart de français, un quart de chinois, sans oublier les indiens, les russes, les canadiens, et aussi -eh oui!- quelques américains, mais pas trop non plus. Comme notre programme est interdépartemental, on peut piocher des cours dans les département des Statistics, Mathématics, Management Science & Engineering, Economics, Computer Science ainsi qu'à la Graduate School of Business (et si on en veut vraiment, on peut aussi aller voir du côté de la Law School, ou même prendre un cours d'Humanités ou de Sport mais vu que ça ne compte pas pour le diplôme et qu'il faut quand même payer...). En détail, voilà ce que ça donne pour moi ce trimestre:

  • Statistical Methods in Finance: quelques méthodes d'estimation en finance, utilisant des techniques de régression multivariée, de séries temporelles ou encore d'analyse en composantes principales, le tout appliqué à des classiques comme le CAPM, la théorie du portefeuille de Markowitz, ou encore la finance à temps continu. Le langage utilisé pour la programmation est R.
  • Programming Abstractions in C++: un cours de programmation assez classique utilisant le C++, même si toutes les subtilités ne sont pas abordées ici mais dans un module supplémentaire auquel j'irai peut-être assister. A noter que ce cours est destiné aussi bien aux undergrads qu'aux graduate students, donc le public est assez hétéroclite.
  • Monte Carlo methods: un sujet classique utile en Finance comme ailleurs. Ca m'embête un peu de prendre ce cours de niveau PhD maintenant alors que les applications en finance sont traités dans un autre cours au printemps, mais on doit prendre des cours dans diverses catégories est c'est parfois assez contraignant. Ca va parler de Monte-Carlo classique mais aussi de quasi-Monte Carlo, de Markov Chains Monte-Carlo etc
  • Statistical learning: un autre cours de niveau PhD consacré aux méthodes d'apprentissage, un sujet "relativement" nouveau (encore que), mais ce qui l'est un peu plus, ce sont les applications éventuelles en finance. Ici, cela traitera d'apprentissage supervisé et de classification, entre autres.
  • Dynamic Asset Pricing (audit): je ne prendrai pas ce cours pour des crédits pour des raisons d'emploi du temps et de quantité de travail mais c'est l'un des cours stars de Stanford, donné par le brillant "financial economist" Darrell Duffie. C'est une sorte d'unification de l'économie de l'incertain à temps discret et du pricing à temps continu, donc intéressant, mais très exigeant, vu que c'est un cours de deuxième année de Doctorat ici, et que même en venant de l'X, cela demande un investissement qui me semble assez incompatible avec les autres cours requis que j'ai ce trimestre.
Il y a énormément d'autres cours auxquels j'aurais aimé assister, comme le cours d'Investment Science, ou encore celui de Decision Analysis du Professeur Howard, l'inventeur du domaine, mais bon, ce sera pour une autre fois...

Débat: premier bilan


Alors que les observateurs étaient assez réservés sur l'issue du premier débat présidentiel vendredi dernier, mentionnant souvent que McCain avait été meilleur sur la forme, les derniers sondages ont montré ce que l'on sentait depuis quelques jours, à savoir qu'Obama reprendrait l'avantage.

Certes, compte tenu des conditions économiques actuelles et des huit années de présidence républicaine, on pourrait penser que c'est la moindre des choses. Mais si la course reste serrée, une victoire de McCain supposerait quand même un concours de circonstances assez favorables dans plusieurs états clés (garder l'Ohio, la Virginie, le Colorado, le Nouveau-Mexique et le Nevada, sans avoir vraiment l'espoir de conquérir de nouveaux états). On en revient donc à la situtation d'avant les conventions, où McCain s'était senti obligé de sortir la carte Palin de son "maverick hat".

samedi 27 septembre 2008

What does it look like?

Bon alors, à quoi ça ressemble, Stanford, au fait. Je pourrais bien prendre quelques photos et videos, mais là, c'est pas mal fait: http://dheera.net/photos/thumb.php?q=usa/stanford

Tiens, tant que j'y pense, certains cours de Stanford sont disponibles sur itunes http://itunes.stanford.edu/ ou sur le site de la school of engineering http://see.stanford.edu/see/courses.aspx ou encore sur youtube

dimanche 21 septembre 2008

Téléphoner pas cher

Comment téléphoner depuis l'étranger en France (et vice-versa) au tarif local, même depuis un portable? Eh bien apparemment rebtel.com fonctionne très bien, c'est presque trop beau, et ça fait oublier les distances (pour le porte-monnaie). Que demande le peuple?

French schools?

Il est trop tôt pour tirer un bilan au sujet de la renommée des écoles françaises à l'étranger, mais en gros:
  • Le nom Sorbonne revient le plus souvent. Avec cet atout incroyable, il me paraît extrêmement dommage que la Sorbonne ne capitalise pas plus là-dessus en offrant des programmes d'excellence reconnus à l'étranger, mais bon, en ont-ils vraiment la possibilité?
  • L'X, l'étudiant lambda ne connaît pas du tout, mais l'étudiant en maths-stats-ingénierie en a parfois entendu parler, et en général, les étudiants français partent avec un a priori favorable en sciences.
  • Par contre les profs, ils connaissent très bien. Lorsque certains cours exigeants requièrent l'autorisation de l'enseignant, il suffit souvent de dire qu'on a fait l'X pour que les barrières soient levées.
Bref, cela confirme l'idée générale suivante: les écoles françaises, ceux qui les connaissent les placent à un très bon niveau, mais malheureusement ils sont assez peu nombreux sauf dans les milieux "initiés"

Petites leçons de marketing d'outre-Atlantique


Quatrième match de la saison universitaire de football américain à Stanford contre les Spartans de San Jose State University, mais il y avait un véritable parfum de début de saison, dû à l'arrivée sur le campus de tous les nouveaux étudiants. Pour l'anecdote, le Cardinal de Stanford l'a emporté 23-10, après avoir été mené 10-0. Et évidemment, ce fut un énorme show à l'américaine, des chants, de la musique, des marching bands, des feux d'artifice, des cheerleaders (là je dois l'avouer, avantage à San Jose), bref, c'est à voir. Et puis un match d'assez bonne qualité, malgré un jeu de passe un peu approximatif, mais il faut observer le (presque) ballet des dizaines de joueurs qui se succèdent rapidement sur la pelouse selon les phases de jeu.

A part cela, je suis à peu près sûr que Stanford tire plus de recettes d'un match comme cela que la grande majorité des clubs de football français: le stade de 50000 places était bien rempli, d'ailleurs les trois quarts des places sont vendues à l'année, notamment les prolifiques loges, la nourriture est en vente partout, le merchandising est extrêmement développé, avec une boutique à faire pâlir n'importe quelle équipe de Ligue 1. Evidemment, le match est retransmis dans la région. Et ce n'est que du sport universitaire...

vendredi 19 septembre 2008

French Stanford

Bon, j'allais dire que grâce à ses graduate schools Stanford pourrait être surnommée "Asian male students University" mais tout compte fait, les Frenchies sont quand même la cinquième nation étrangère la plus représentée à Stanford (après Chine-Asie-Corée du Sud, logique, l'asian connection, et le Canada, les gentils voisins du nord un peu bizarres). Donc c'est quand même pas mal. Et sur ce total on doit avoir une bonne trentaine de polytechniciens qui sont tiraillés entre l'envie de passer une année de vacances au soleil (alors que mine de rien les gens bossent plutôt pas mal) et la sensation de devoir quand même un peu faire bonne figure, Stanford n'est pas l'université étrangère qui reçoit le plus d'X pour rien...

Bref, beaucoup de frenchies ici, même parmi les profs, donc à part le soleil qui brille tous les jours, on n'est pas si dépaysé que ça.

mardi 16 septembre 2008

Gitanic


Première bonne nouvelle: le corps humain est capable de supporter 26 heures d'éveil d'affilée sans trop de problèmes (par contre je doute un peu que 7 heures de sommeil suffisent juste après pour récupérer...).
Deuxième bonne nouvelle: un avion qui s'est déjà accidenté par le passé a peu de chances de subir la même mésaventure une deuxième fois.
Troisième bonne nouvelle: le campus de Stanford est aussi extraordinaire que prévu, et les studios individuels sont superbes (et je vais chipoter un peu pour la forme: un frigo ça fait quand même pas mal de bruit...).

Je reviens ici rapidement sur le deuxième point: j'ai eu l'honneur hier de prendre le fameux 747 F-GITA d'Air France sur le vol CDG-SFO, surnommé le GITANIC en raison de son mini-crash dans le lagon de Tahiti il y a une quinzaine d'années. Bon, il est un peu vieillot de l'extérieur, mais je garde pas mal d'affection pour ces 747 qui disparaitront de la flotte d'Air France dans deux ans. Pourquoi?

Parce qu'Air France a une politique assez contestable sur ces longs courriers. Il s'agit de remplacer les 747 par des 777 aménagés "spécialement". Bon, les 777, c'est très bien, moderne, sûr etc. Mais une cabine conçue pour Accueillir 9 passagers de front (en configuration 3-3-3) n'est pas concçue pour du 3-4-3, et Air France est l'une des deux seules compagnies au monde à proposer ce mode de fonctionnement. Et les sièges sont confortables mais assez étroits et peu ergonomiques paraît-il. Tout ça pour proposer des sièges "économie plus" dans 2 ans à peine meilleurs et deux fois plus chers...

En attendant, la meilleur façon de voler long-courrier est sans-doute de réserver durant le check-in électronique une place sur le pont supérieur du 747 (si on en a un): plus d'espace (6 cm environ), des rangements en plus, une télé individuelle (un peu vieille mais bon), et moins de bruit. Sauf qu'à partir d'aujourd'hui Air France fait payer ces siègesainsi que ceux situés devant les issues de secours 50€ plus cher...

Bon j'arrête de critiquer parce qu'à part ça, le service à bord est très bon, le champagne en seconde ce n'est pas partout qu'on voit ça...

PS: pour téléphoner en France des USA, il y a Skype depuis un ordi bien sûr, mais sinon, quelqu'un a déjà testé Rebtel.com ?

lundi 15 septembre 2008

Live blogging from CDG

Je suis presque réconcilié avec Roissy CDG. Comme quoi on est presque capable de faire aussi bien qu'a Oslo ou Barcelone. Je parle bien sur du terminal 2E, plutôt joli, un peu de duty free (mais c est loin d etre la folie, la faute sans doute a un grand eparpillement des zones de depart des vols internationaux), du wifi (hors de prix), des PS3 (gratuites mais qui ne marchent pas toutes), mais surtout de nombreux comptoirs d embarquement ( pour Air France en tout cas ), ce qui rend les choses rapides. Bon ceci est compense par les tres nombreux controles de securite, et par les trajets a l interieur du terminal, mais un train (!) permet de s y deplacer plus facilement.

Pour le vol en lui-meme, j'en parlerai plus tard, ainsi que des quelques polemiques a propos de l amenagement interieur des cabines Air France.

dimanche 14 septembre 2008

Nouveauté

Je pars demain pour les Etats-Unis, afin d'y poursuivre mes études, pour un an a priori. Je ne sais pas si je continuerai ce blog sous cette forme, j'en créerai peut-être un nouveau afin de parler de cette nouvelle expérience.

En tout cas, merci aux lecteurs, ceux qui envoient des mails, qui postent des commentaires ou les autres.

lundi 8 septembre 2008

Conventions, week+1

Pour la première fois depuis le début de la campagne présidentielle, les républicains prennent un net avantage dans les intentions de vote, avec une avance allant de 3 à 10 points selon les derniers sondages, ce qui est significatif. Bien sûr, il s'agit en partie d'un bond post-convention qui va partiellement s'estomper dans les jours à venir. Mais tout de même. Si on analyse les résultats des enquêtes d'opinion, on se rend compte que, notamment grâce à Sarah Palin, McCain a rendu la base du parti plus enthousiaste, l'opération "mobilisation" a bien fonctionné, et cela devrait se voir dans les états traditionnellement républicains où McCain avait du mal à creuser l'écart.

Maintenant, McCain le sait, cette élection se gagnera au centre, d'où son appel du pied ce weekend, lorsqu'il a déclaré vouloir intégrer des Démocrates à son futur cabinet. Et elle se jouera dans quelques états-clés, où la course est plus serrée que jamais: les états de l'Ouest (Colorado, Nevada, Nouveau-Mexique), ceux des grands lacs (Michigan, Ohio, voire Indiana), et quelques états isolés (New Hampshire, Virginie, certains évoquent aussi la Floride et la Pennsylvanie mais j'ai des doutes).

Prochains grands évènements: les débats présidentiels, qui débuteront dès la fin du mois.

jeudi 4 septembre 2008

Des débuts remarqués

Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette semaine a été mouvementée chez les Républicains: la nomination surprise de Sarah Palin en tant que future éventuelle VP, les ouragans qui détournent l'attention de leur convention, qui a failli ne pas avoir lieu, les révélations embarrassantes sur la grossesse de la jeune Bristol Palin (qui prouve bien que, quelle que soit l'éducation donnée aux enfants, ils n'en font qu'à leur tête), et finalement l'intronisation hier de McCain en tant que candidat officiel et de Palin en tant que colistière, avec un discours semble-t-il réussi.

En attendant, Obama gagne en momentum après la convention démocrate comme on pouvait s'y attendre, sans creuser un écart définitif néanmoins. Il faudra attendre quelques jours pour voir "l'effet Palin" dans les états clés, et (notamment) sur l'électorat indécis constitué par les blue-collars pro-life des états industriels et des ex-supportrices de Clinton, sans oublier la base du parti républicain qui avait besoin d'être rassemblée.