jeudi 30 avril 2009

Brèves


Quelques brèves:

A) Arlen Specter, sénateur républicain vétéran de Pennsylvanie, décide de passer chez les Démocrates. Ses anciens amis lui reprochent de n'avoir été toute sa carrière qu'un RINO (republican in name only) et de vouloir ainsi éviter une primaire républicaine quasi perdue d'avance l'an prochain. Les démocrates savourent leur victoire, tout en calmant un peu leurs supporters qui voient avec cette arrivée le Parti de l'Âne atteindre le seuil fatidique de 60 Sénateurs, ce qui leur permettrait en théorie une plus grande marge de manoeuvre lors du vote des lois. En effet, on se doit de rappeler, qu'aux Etats-Unis, il est extrêmement rare que les partis votent à l'unisson, d'une part car les deux grands partis recouvrent chacun un spectre très large sur l'échiquier politique, mais également parce que les Sénateurs sont bien plus inquiets du verdict de leurs électeurs tous les 2 ou 6 ans que de l'opinion de l'exécutif à leur égard.

B)J'aime beaucoup quand un journaliste d'un grand quotidien parisien lance des accusations assez graves contre une grande banque Française, que ces accusations sont démentis rapidement, que les marchés ignorent quasiment cet article et que l'histoire est presque oubliée trois jours après. Ceci étant dit, le contenu de l'article était plus intéressant que les titres ridicules (du genre "10 milliards de perte: une nouvelle affaire Kerviel?" alors qu'il s'agit pour l'instant de dépréciations et que faire un lien entre la fraude Kerviel et les déboires éventuels de la SGAM est un peu tiré par les cheveux). S'agissait-il d'une manoeuvre de déstabilisation? D'un coup de pub? Ou ce journaliste a-t-il vraiment vu avant tout le monde un scandale qui éclatera dans les prochains mois? Faites vos jeux...

C)En ces temps de panique mondiale, de pandémie niveau 5, d'état d'urgence, d'alerte rouge, bref, disons-le tout de suite pour évacuer la pression, de quasi fin du monde, je reçois de nombreux appels de personnes inquiètes par la situation en Californie actuellement, et je tiens à être quelque peu rassurant en rappelant tout de même qu'il n'y a pas plus de cas dans l'ouest des Etats-Unis qu'en Europe occidentale, et que les gens ne restent pas (encore) calfeutrés chez eux (mais le devraient-ils?). Je rappelle aussi que jusqu'à présent, le virus de la grippe nord-américaine (plus politiquement correct que la grippe porcine paraît-il) est sensible au Tamiflu et au Relenza, et qu'en dehors du Mexique, il n'y a pas eu de décès enregistré parmi des personnes "non-sensibles" (enfants en bas âge et personnes âgées) qui se sont soignées. Il y en aura vraisemblablement à l'avenir, mais on espère une grande vigilance médicale dans tous les pays. Evidemment, le taux de mortalité, de l'ordre de 0.5 à 5% apparemment (mais à prendre avec des pincettes), est préoccupant, surtout en cas de pandémie, mais ce n'est pas Ebola et ses 89% de victimes. Surtout, outre la mortalité, dure à estimer, la morbidité est également un facteur important.

Bref, loin de moi l'idée de minimiser ce qui sera peut-être la plus importante pandémie de ce début de siècle, mais on peut être prudent (limiter les grands rassemblements de foule, porter un masque dans les transports en commun, éviter de faire un petit break à Cancun) sans sombrer dans la panique. Pour ceux qui y résistent, c'est le moment de relire et revoir ses classiques, la Peste de Camus, ou pour ceux que la littérature rebute, dans un autre genre, 28 days later, I am Legend, 12 monkeys et Outbreak. Tout de même, j'en veux un peu aux médias, que ce soit ici ou en France, lorsqu'ils affichent sur une carte l'évolution des cas suspectés et mettent en rouge clignotant l'immense Canada et ses 10000000 de kilomètres carrés dès qu'on y a suspecté... 6 cas; ou lorsqu'ils oublient de préciser que lorsque Schwarzenegger déclare en prévention l'état d'urgence en Californie, les responsables de la Santé publique aux Etats-Unis ajoutent que les symptômes de cette grippe ne sont pas vraiment très différents d'une grippe traditionnelle (qui tue d'ailleurs, je le rappelle, 500000 personnes dans le monde chaque année).

PS: et pour détendre un peu l'atmosphère, n'oubliez pas que la grippe porcine n'est peut-être pas la chose la plus dangereuse venant du Mexique: http://www.nbc.com/Saturday_Night_Live/video/clips/taco-town/229053/

vendredi 24 avril 2009

Coach class


Prendre l'avion "à l'américaine", c'est quand même assez sympathique: on imprime sa carte d'embarquement 24 heures avant le vol, on emporte juste un bagage à main (qui peut tout de même peser 18 kilos et avoir des dimensions convenables), du moment qu'il n'y a pas d'objet tranchant ou de liquide dedans, on arrive à l'aéroport trois quarts d'heure avant le vol histoire d'avoir un peu de marge (évidemment, gare à la circulation à JFK par exemple), on passe les contrôles de sécurité rapidement (je n'y ai jamais passé plus de dix minutes, les gens ont l'habitude), et voilà!

A bord, Delta airlines a trouvé un nouveau moyen de gagner de l'argent (car il faut rappeler que les marges des compagnies aériennes sur les vols intérieurs sont très faibles, ce qui les poussent à tout rendre payant: en général la nourriture, les écouteurs, les bagages en soute etc): il y a désormais des écrans individuels (très bien!) sur les vols intérieurs, avec films payants (à 6€! aïe...), WI-FI (également payant, une douzaine de dollars, re-aïe, mais bravo pour l'avancée technologique), et télévision gratuite en direct, ce qui est extrêmement sympathique quand on a peur de louper le match de l'année. Evidemment, comme tout le monde voyage de la sorte, il n'y a jamais assez de place pour les valises de tout le monde en cabine, et comme les aéroports sont surchargés, il faut être prêt à attendre souvent une bonne heure au roulage.

Ce qui m'amène à un autre sujet. On parle ici beaucoup de grands travaux d'infrastructure, avec la crise, et la question d'un train à grande vitesse revient souvent. Il ne s'est jamais développé aux Etats-Unis à cause des grandes distances et de la "culture de l'avion", même dans les petites villes, mais certains pensent qu'il serait bon de le construire, en Californie, Floride ou sur la côte est notamment. Mais j'ai quelques doutes concernant la réussite de ce projet, en Californie notamment:
  • Ici, jusqu'à présent, quand on parlait de grande vitesse, c'était souvent 150 à 200 km/h (c'est en train de changer). Et évidemment, c'est beaucoup moins intéressant en dessous de 250 ou 300 km/h. Le problème étant que les entreprises Américaines capables de réaliser un tel train sont très peu nombreuses, et que recourir au service d'une entreprise française, allemande ou japonaise serait assez mal vu.
  • D'un point de vue économique, on a coutume de dire en France que le train "bat" l'avion pour les distance inférieur à 3 heures/ 800km (de Paris, ce n'est pas un hasard si seuls Nice et Toulouse sont les destinations intérieures qui marchent encore correctement). Mais ici, cette distance serait peut-être raccourcie. Prenons le trajet San Francisco-Los Angeles. L'avantage des gares européennes est qu'elles se situent en général en centre ville. Mais ici, la construction de nouvelles voies obligera peut-être à construire également de nouvelles gares, peut-être en périphérie. De plus, l'aéroport de San Francisco n'est situé qu'à une dizaine de minutes en voiture de la ville; l'aéroport de Los Angeles est situé au plein coeur de LA, et par ailleurs, le centre ville, à LA, ça n'existe pas.
  • De plus, 15 minutes de voiture, trois quarts d'heure à l'aéroport, à peine une heure d'avion, et à nouveau quelques dizaines de minutes de voiture, ça reste mieux, quoi qu'il arrive, en terme de durée, que trois heures de train.
  • Enfin, des investissement structurels aussi lourds (40 milliards de dollars, ce n'est pas rien) ne pourraient être rentabilisés qu'avec des tarifs assez élevés qui auraient du mal à concurrencer l'avion (100$, c'est pas énorme pour un SFO-LAX).
  • Bon, il ya tout de même l'argument écolo, qui pourrait faire mouche en Californie, mais j'attends de voir.
Bref, critiquer les Etats-Unis pour leur manque d'investissement dans des lignes de train à grande vitesse est assez facile depuis la France, mais il faut bien tenter de comprendre les spécificités des problèmes de transport ici. Ceci étant dit, la situation serait sans doute plus favorables sur la côte est, dans la région des grands lacs ou en Floride.

mercredi 8 avril 2009

L'argent des Français


Je viens d'achever la lecture de ce livre assez instructif, qui balaye un spectre assez large de sujets économiques, à la chasses des idées reçues. Bien sûr, il faut différencier le remarquable travail de collecte et d'analyse de données à propos du revenu ou du patrimoine des Français depuis deux siècles et les opinions de l'auteur sur des mesures à prendre, que l'on est en droit de partager ou non. Voici quelques-unes des idées évoquées par Jacques Marseille:
  • Le revenu moyen des Français s'est considérablement accru depuis deux cents ans (en monnaie constante), et ce malgré une première moitié du vingtième siècle assez catastrophique. Mais depuis cinquante ans, malgré une progression annuelle en apparence faible (1.6%), ce revenu progresse toujours, notamment pour les plus pauvres, mais les classes moyennes peuvent se sentir un peu lésées.
  • Le patrimoine des Français était considérable au début du siècle, a ensuite dramatiquement chuté, avant d'augmenter considérablement depuis trente ans, grâce à la flambée de la Bourse et à des mesures libérales le plus souvent prises par les Socialistes (!).
  • Les inégalités se sont assez largement réduites, il n'y a qu'à examiner les rapports interdéciles au fil des ans, ou l'indice de Gini, pour constater que la France est l'un des pays les moins inégalitaires dans le monde. Mais les injustices peuvent par contre croître, comme en ce qui concerne les différences entre régimes de retraite. Et on peut se demander si une société plus dynamique, plus mobile (socialement parlant) mais un peu plus inégalitaire n'est parfois pas préférable à la morosité collective actuelle.
  • Jacques Marseille aborde ensuite la question de l'inflation, en constatant que le pouvoir d'achat ne se réduit qu'en de très rares occasions en France depuis des années, même si la perception peut être différente, avec la hausse sensible des prix de biens de consommation courante qui ne représentent finalement qu'une faible partie des dépenses du ménage moyen, ou avec la hausse des dépenses ressenties comme des contraintes, qui n'existaient pas il y a quelques années (abonnements des portables, internet, etc). Plus original, l'auteur attaque le dogme selon lequel l'inflation est une mauvaise chose, en évoquant des périodes ou des pays ou souvent, une forte croissance rime avec une inflation non négligeable.
  • En ce qui concerne les impôts, Jacques Marseille s'en prend à notre fiscalité lourde et complexe, et prône l'instauration d'une "flat tax" identique pour tous, qui est bien plus égalitaire qu'elle ne paraît, si elle est couplée avec la disparition des niches fiscales, surexploitées par les riches (qui ne sont d'ailleurs pas épargnés dans le livre, notamment les grands patrons). Autres idées: la suppression de l'ISF et la création d'une TVA sociale, en s'inspirant d'autres pays européens dont on nous vante pourtant souvent le modèle social et éducatif(Danemark ...). Idée amusante: on devrait payer aux salariés l'intégralité de leur salaire plus les prestations sociales (retraite, santé) qu'ils devraient ensuite eux-mêmes régler, afin de faire prendre conscience du poids des charges.
  • Enfin, dans un dernier châpitre un brin utopique, l'auteur tente de montrer que l'on pourrait remplacer la totalité des prestations sociales (chômage, retraite, allocations, bref, tout), par une allocation de 750€ pour tous les Français perçue tout au long de la vie... en leur faisant confiance pour l'utilisation de cette somme.
Bref, pas mal de chiffres surprenants, des idées intéressantes, d'autres controversées, mais un livre que je recommande à lire, avec un peu d'esprit critique bien sûr.

PS: petit aparté en ce qui concerne la rémunération des patrons et tous les excès que l'on a connus récemment. On peut lire à ce propos le (vieil) article de Sherwin Rosen, "Economics of Superstars", où il justifie le fait que certaines "stars" soient payées de manière démesurée parce qu'elles sont difficilement remplaçables, et qu'elles génèrent bien plus d'argent qu'elles n'en gagnent elles-mêmes. Ceci vaut pour les stars de la chanson, les sportifs de haut niveau etc... Je pense que cela peut également s'appliquer à certains grands patrons, Ghosn à l'époque de Nissan, Lindsay Owen-Jones à l'Oreal... mais ce n'est clairement pas le cas de tous aujourd'hui (et j'aimerais d'ailleurs qu'on ne fasse pas d'amalgame entre ces quelques dizaines d'excès, certes totalement indécents, et les deux millions de petits patrons français qui touchent pour la plupart deux ou trois mille euros par mois).

Le problème est que les grands patrons, même ceux dont l'entreprise n'est pas performante, voient leur salaire augmenter, et même parfois dépasser ceux des patrons performants. Scandaleux, sûrement, mais ce n'est pas un phénomène économique unique. En effet, il n'y a qu'à voir les niveaux élevés de salaires pratiqués pour des joueurs football qui ne sont même pas titulaires dans leur club en Europe (salaires qui leur sont garantis même en cas de contre-performances durables!), ou pire encore, en NBA (et des exemples de joueurs médiocres gagnant des millions de dollars par an sont légions, Juwan Howard par exemple...).

Bref, je n'excuse pas les dérives de ces derniers temps, mais il faut éviter de trouver des boucs émissaires à tout prix en gardant des oeillères vis à vis d'autres domaines tout aussi scandaleux. Surtout que beaucoup de ces grands patrons n'ont pas forcément plus de responsabilités dans la crise que d'autres personnes (si on parlait des agences de notation, des brokers immobiliers américains ou des équipes d'investissement en dérivés de crédit de certaines institutions financières, ce serait différent...)

Spring quarter



Que de dilemnes en ce dernier trimestre de l'année à Stanford, trimestre qui devrait également être le dernier de ma vie d'étudiant. Beaucoup de cours intéressants, mais qui demandent beaucoup de travail, ce qui, avec un temps estival, paraît assez peu compatible. En résumé, voici ce que devrait être ma "shopping list":
  • Investment practice: un projet en groupe réalisé en collaboration avec un Hedge Fund, Eva, qui ne doit pas être trop mauvais pour avoir réalisé une performance nettement positive l'an dernier. Le site web donne un aperçu des sujets, qui traitent de problématiques liées au carnet d'ordres, à la recherche de "patterns" dans les prix d'option et à l'optimisation et à la prédiction de stratégies.
  • Computation and Simulation in finance: pas très glamour, mais sans doute un passage obligé, méthodes numériques classiques pour aborder concrètement pas mal de problèmes rencontrés en finance.
  • Statistical modeling in financial markets: le second cours de statistiques appliquées en finance, de niveau plutôt avancé, en théorie. Applications en finance de quelques méthodes de data-mining (régression améliorée, réseaux de neurones...), séries temporelles multivariées, et application de tout cela à des problèmes de pricing et calibration, ainsi qu'à des stratégie de trading statistique (haute-fréquence entre autres) et gestion des risques. D'ailleurs, le livre de référence, "Statistical Models and Methods for Financial Markets" de Lai et Xing, est pas mal fait, même si pour des méthodes statistiques plus modernes et avancées, "The Elements of Statistical Learning" de Hastie, Friedman et Tibshirani est une référence.
  • Enfin, un quatrième cours, que je choisirai normalement entre "Fixed income models", un cours sur les produits dérivés de taux et "Credit Risk" (le titre parle de lui-même, et la partie sur les CDOs vaudra sans doute le détour vu la situation actuelle). A moins que je ne sois plus audacieux et sorte des sentiers battus avec "Data mining and electronic business", un des "cours-stars" de Stanford donné par l'ancien chef de la recherche d'Amazon.com, un physicien allemand ayant tout d'abord travaillé dans la finance, et qui se spécialise désormais dans la recherche et l'analyse de données, notamment grâce aux réseaux sociaux sur le web (c'est la "social data revolution"). Je vous invite à aller sur son site, c'est assez passionnant (www.weigend.com). Même si je ne le prends pas, j'auditerai certainement ce cours.
Il y a également un séminaire de mathématiques financières, mais à cause de la crise, la liste des participants fait pâle figure par rapport aux années précédentes. A voir, donc...

mardi 7 avril 2009

Ecoles et universités face à la crise

Non, cet article ne parle pas des difficultés économiques des universités américaines comme Yale ou Stanford, dont l' "endowement" a perdu le quart de sa valeur en un an. Je pense plutôt aux écoles et universités qui proposent des formations preparant aux metiers des salles de marche, très durement touches cette année. Aux Etats-Unis, Stanford a décide de diminuer sa taille de promotion d au moins deux tiers, Columbia d'un quart, même si d autres préfèrent la facilité financière à l'insertion de leurs diplômés (mais gare aux statistiques des enquêtes premier-emploi!).

La nouveauté, c est que l'université Paris-Dauphine a décidé de fermer pour l'an prochain le master 203. Cela peut passer pour un aveu d'impuissance face a la crise et un manque d'adaptabilité (car après tout, on a toujours besoin de personnes ayant un bon niveau, mais plutôt en gestion des risques par exemple). En même temps, quand Nicole El Karoui déclare il y a quelques semaines que sur les promos de l'an passé et de cette année de son DEA, une centaine d'étudiants n'avaient pas trouve de stage ou d'emploi, cela incite a réfléchir...

lundi 6 avril 2009

Frais de scolarité

HEC s'apprête à annoncer en grande pompe la suppression des frais de scolarité pour les boursiers, qui s'élèvent à 8600€ par an, durant les trois années de cours que comptent le cursus (avec souvent une année de césure en entreprise entre la seconde et la troisième année). C'est sans doute une bonne mesure, ainsi qu'un beau coup de pub, alors que les problématiques de diversité sociale et ethniques sont au cœur de l'actualité.

Mais lorsque je vois la presse analyser cette mesure en pressentant une hausse du pourcentage d'étudiants de milieux défavorisés dans les années à venir, je doute un peu. D'une part parce qu'HEC offrait déjà des exonérations de frais de scolarité assez importantes pour certains élèves jusqu'à présent. D'autre part parce que le nombre d'élèves boursiers en classe prépa est faible, et que ceux-ci ne boudaient pas forcément HEC à cause de son prix (notamment parce qu'après tout, la plupart des autres écoles coûtent la même chose, et il est facile d'obtenir un prêt à bas taux pour couvrir ces frais de scolarité, avant de profiter des salaires relativement hauts à la sortie de l'école pour le rembourser; mais certains ont du mal à considérer une formation du supérieur comme un investissement).

Bref, beaucoup de bruit pour pas grand chose. Pour ne pas délaisser les étudiants des classes moyennes, HEC pourrait songer à enfin proposer l'apprentissage comme alternative, ce que font déjà la plupart des autres écoles, et cela couvre les frais de scolarité et propose à l'étudiant une expérience professionnelle et un salaire au cours de ses études.

Finalement, l'Institut Montaigne remarquait dans un rapport paru il y a quelques années que le pourcentage d'enfants d'ouvriers à l'X, Normale Sup', l'ENA et HEC était passé de 29% à 9% en 40 ans (et on devrait toutefois préciser que la proportion d'ouvriers a largement diminué en France sur cette même période). L'aspect financier n'est pas le premier critère en France, car après tout, les étudiants sont même payés à l'X, l'ENS et l'ENA. Nous ne sommes pas dans le même cas de figure qu'aux Etats-Unis où, vu le poids des frais de scolarité, des universités comme Stanford ou Yale ont pris une mesure très importante en exemptant de frais de scolarité les étudiants dont la famille gagne moins de 100000$ par an. Non, le problème réside dans les inégalités entre les "Grands Lycées" et ceux de banlieue ou de province: souvent, les étudiants ignorent les filières d'élite, sont mal orientés, ou s'auto-censurent. Et en ce qui concerne les remèdes, je préfère largement la "pré-prépa" d'Henri IV aux quotas de Sciences-Po...

samedi 4 avril 2009

March Madness


Dans quelques heures débutera le second évènement sportif le plus regardé aux Etats-Unis après le Superbowl. Non, il ne s'agit pas des NBA finals, des World Series de la MLB ou encore de la NHL. Il s'agit du final four du championnat universitaire (NCAA) de basket-ball, qui se déroule au Ford Field de Detroit devant 80000(!) spectateurs dans un stade normalement utilisé pour du football américain, alors que 20 millions de téléspectateurs regarderont l'évènement.

J'ai déjà parlé à de nombreuses reprises de la popularité du sport universitaire, mais ce tournoi, qui départage en deux semaines les 65 meilleures équipes du pays et se finit début avril, illustre parfaitement ce phénomène.

Dans le premier match, les "Talons goudronnés" de Caroline du Nord (histoire de montrer que les surnoms des équipes US rendent quand même beaucoup moins bien en Français...) devraient s'imposer face aux "Chats sauvages" de Villanova (près de Philadelphie). Ensuite, les "Huskies" du Connecticut seront favoris face aux "Spartiates" de l'université d'Etat du Michigan... avant la grande finale de lundi soir.

Facebook, vie privée et travail.

Les gens ne se méfient pas assez des traces parfois indélibiles qu'ils laissent sur Internet. Discussions enflammées sur un forum, engagement politique, photos compromettantes, et surtout désormais, les réseaux sociaux, et Facebook notamment (parce qu'a priori Linkedin n'est pas vraiment nuisible potentiellement). Notamment, vous n'avez peut-être pas envie que votre futur employeur vous voie faire partie de groupes comme "Vive l'alcool dès le matin" ou encore commenter vos horribles journées au bureau (que vous passez sur facebook, d'ailleurs). Parfois, on a bien raison d'être un peu parano, et la moindre des choses est de ne rendre accessible son profil qu'à ses amis (mais quand on voit le nombre de vagues connaissances ajoutées comme amis, surtout aux Etats-Unis...).

Un petit exemple, dans lequel se reconnaitront les traders de nombreuses salles de marché, je vous laisse deviner quel est la première chose que certains font lorsqu'ils reçoivent le CV d'une demoiselle qui postule par exemple à un stage d'assistant trader ou sales...

vendredi 3 avril 2009

Dream college '09

Si l'on en croit le Princeton Review, qui organise notamment les fameux tests de sélection à l'entrée des facs US (SAT, GRE, GMAT...), Stanford a été désigné, selon un sondage, comme l'université de rêve par les étudiants américains, juste devant Harvard. Le duo de tête s'inverse lorsque les parents sont interrogés ( http://ir.princetonreview.com/releasedetail.cfm?ReleaseID=372901 ).

Peu de surprises dans cette liste, même si l'on peut voir que les grandes métropoles (New York, LA) attirent particulièrement les étudiants, et que quelques universités peu connues en France mais réputées ici (Duke, Notre Dame) sont présentes.

Ce qui est assez amusant, c'est de comparer cette liste, qui s'apparente à un concours de popularité, aux véritables préférences des étudiants (http://www.google.com/url?sa=t&source=web&ct=res&cd=1&url=http%3A%2F%2Fpapers.ssrn.com%2Fsol3%2Fpapers.cfm%3Fabstract_id%3D601105&ei=zKTVScPKI4y6tQPYnZmyCg&usg=AFQjCNGKFPVmmyKnMRGZ3bgbii0n6DCdlQ&sig2=IGBnE3iNZI1SeeTFOk50wg). Où l'on peut s'apercevoir par exemple que même si NYU apparaît comme plus populaire que Yale, le nombre d'étudiants admis aux deux universités privilégieront dans leur écrasante majorité Yale. Ceci peut également servir à illustrer en quoi les marchés de prédiction sont plus fiables que les enquêtes d'opinion.

jeudi 2 avril 2009

Tracasseries (2)


J'ai pu paraître un brin sévère avec notre chère administration française dans le message précédent, et je vais tenter de réparer ceci en remerciant les agents de la RATP qui m'ont fourni un passe me permettant de me rendre à Roissy en RER B, après qu'une machine (une de celles qui remplacent les guichetiers) a subitement décidé de me gober un billet de 10€. Bon, le RER, c'est un peu lent, bondé avant Châtelet ou Gare du Nord, et surtaxé vers Roissy, mais ça reste cinq fois moins cher qu'un taxi et trois foix moins que les cars Air France. Mais ça ne vaut pas le bus Samtrans KX qui vous emmène en à peine une heure de Palo Alto à SFO pour 1$50. 

By the way, si jamais vous vous rendez à l'aéroport de Newark (probablement avec Continental Airlines) et que les conditions de vent sont "normales", je vous recommende de choisir une place sur la gauche, près d'un hublot, afin d'admirer la vue magnifique sur la "skyline" de Manhattan.