dimanche 26 octobre 2008

Stanford bubble ou fake America?


Ici, il est tout à fait possible de dîner avec des étudiants américains qui comprennent ou parlent le français, et de discuter avec eux de littérature française ou des derniers films sortis dans l'hexagone. Normal, me direz-vous, Stanford ne représente pas l'Amérique profonde, c'est une bulle, etc. Certains emploient le terme "fake America", que je trouve un peu péjoratif, mais si c'est un Américain qui le dit...

Et alors me direz-vous? Eh bien, la chose amusante était qu'une majorité de ces étudiants de Stanford, une des universités les plus à gauche du pays (si l'on en croit l'opinion des étudiants, pas forcément l'administration en place), des gens éduqués, cultivés, ouverts sur le monde, m'ont dit qu'ils allaient voter McCain dans dix jours. Comme quoi, on peut vraiment trouver de tout partout.

samedi 25 octobre 2008

De la finance et du suspense de l'élection

Ca n'a pas vraiment de rapport mais bon.

  1. Sauf effet Bradley '82 ou évènement exceptionnel d'ici une semaine, Obama devrait tranquillement s'imposer. A moins de perde l'Ohio, la Floride, la Virginie, le Colorado et le Nevada, ce qui fait beaucoup. Ici on parle davantage des autres propositions pour lesquelles on votera également dans 10 jours, notamment la fameuse proposition 8 pour l'interdiction du marriage gay en Californie.
  2. La finance, ça va mal. Je ne parle même pas de la bourse ou de l'économie réelle, mais des perspectives pour les jeunes diplômés. En marché, les grandes banques n'embauchent pas, sauf ponctuellement quelques personnes pour remplacer des départs, avec évidemment des milliers de candidats pour chaque poste. C'est à peine mieux en corporate, où certaines banques ont annulé leur graduate program ou l'ont reporté à l'an prochain. Les seuls qui semblent embaucher encore sont les hedge funds et les prop trading firms, mais là encore, la compétition est intense, et il est très dur dans ce milieu très opaque de discerner les bonnes boites des mauvaises...

samedi 18 octobre 2008

Humour et élections

Bien sûr, vous l'avez sans doute déjà vue, mais cette vidéo enregistrée lors d'un fameux gala de charité cette semaine, où Obama et McCain étaient présents, peut illustrer à quel point, parfois, les différences de point de vue peuvent s'effacer (temporairement) quand l'humour est là.

http://www.msnbc.msn.com/id/21134540/vp/27229722#27231610 (Obama)

http://www.msnbc.msn.com/id/21134540/vp/27229722#27231593 (McCain)

Bon Obama gagne sur le plan de l'humour, mais McCain a été très classe.

En vrac: weather, driving license and elections


  • Le climat ici est, je l'ai déjà dit, assez exceptionnel. Il fait grosso-modo 25° d'avril à novembre, ça descend en dessous de 20 durant l'hiver, qui est par ailleurs pluvieux paraît-il, mais j'attends de voir. C'est un climat méditerranéen, à ceci près que la chaleur estival me paraît un peu moins étouffante que sur la côte d'azur, qu'il n'y a pas vraiment d'orages estivaux violents comme dans le sud, que le fond de l'air est peut-être légèrement plus frais (mais le soleil tape dur), et que l'hiver, bien qu'humide, n'est pas aussi pluvieux qu'en Europe. La faute à un superbe micro-climat comme il en existe tant dans la baie de San Francisco, avec les montagnes côtières de Santa Cruz qui protègent la péninsule du brouillard (on ne peut pas en dire autant de San Francisco...).
  • Le permis de conduire: ce n'est pas loin d'être une vaste blague paraît-il, mais quand même, pour avoir lu le "handbook", la conduite des jeunes de moins de 18 ans est assez encadrée, et depuis cette année, il est interdit de téléphoner au volant (enfin...). Il faut quand même un peu réviser pour passer le code (qui peut être repassé dans la foulée en cas d'échec), pour savoir par exemple que quand un aveugle lève sa canne, c'est pour dire aux voitures de passer, ou encore qu'il est nécessaire de se garer à moins de 18 pouces du trottoir dans une courbe... Mais au niveau financier, passer son permis ne coûte quasiment rien ici, ce qui explique sans doute pourquoi le permis de conduire est la pièce d'identité officielle à privilégier d'après la loi... En tout cas, bien que tout ça nous semble assez invraisemblable à nous autres Français, habitués à dépenser des centaines d'euros pour passer le permis et être confronté à une politique de la route assez sévère, ici, les gens sont d'une courtoisie au volant assez remarquable.
  • Les transports publics: il y a des bus, des navettes gratuites pour aller en centre-ville, un train qui va à SF ou San José (mais il est assez peu rempli et pas très fréquent), bref, la voiture semble s'imposer. Ou alors il y a Zipcar, un système de partage de voiture, bien pensé, un peu comme Velib', pour 8$ de l'heure assurance et essence comprises.
  • Bon, parlons d'autre chose, si vous avez l'esprit joueur, c'est le moment d'acheter des actions John McCain, à 17% de chances de victoire, c'est un peu risqué je vous l'accorde... certains commencent même à rêver d'une vague bleue, que ce soit au Sénat ou même dans les états traditionnellement républicains (Virginie, Missouri...). Mais gare à l'excès d'optimisme, Carter avait bien 8 points d'avance sur Reagan en 80 à une semaine de l'élection...

mardi 14 octobre 2008

Il n'y a pas deux Amériques

Une analyse très intéressante d'Ezra Suleiman, professuer de sciences politiques à Princeton, dans le journal Libération (si si):

http://www.liberation.fr/monde/0101123654-il-n-y-a-pas-deux-amerique?xtor=RSS-450

En gros, les Européens ont une vision très caricaturale de l'Amérique, qui est bien plus complexe que ce que l'on croit (à lire notamment les passages sur le communautarisme, la religion, les problèmes sociaux), et ils se méprennent sur la future politique d'Obama s'il est élu.

lundi 13 octobre 2008

American sports (suite)

Il n'y a pas que le foot US sur les campus. Il y a bien sûr le basket, tout aussi populaire, mais dont la saison n'a pas encore commencé. Mais également le foot (le notre), l'athlé, la natation, le water-polo, ou encore le volley-ball. Le volley féminin, justement; aujourd'hui avait lieu un math au Maples Pavilion à Stanford (pas loin d'être aussi grand que Bercy d'ailleurs).

Même si ce n'était qu'un match de championnat sans trop d'enjeu, Stanford étant largement favori avec dans ses rangs trois joueuses internationales US, les moyens étaient assez impressionnants: des équipes de réalisation TV, des écrans géants, la fanfare, les cheerleaders, l'hymne américain chanté a capella (un peu faux d'ailleurs), bref, tout y était. Je suis sûr que les joueuses de Cannes par exemple, une des meilleures équipes françaises, envieraient ces conditions de jeu.

Ceci étant dit, l'attachement au sport universitaire est ici très présent. Peut-être y admire-t-on les futurs talents qui s'affrontent pour la beauté du sport et non pour un salaire, mais ce n'est pas un hasard si les matches de foot US ou de basket universitaires attirent souvent plus de spectateurs (et parfois même de téléspectateurs) que les matches pro.

mercredi 8 octobre 2008

Career fair


Aujourd'hui se tenait la fall career fair de Stanford, autrement dit le forum de recrutement principalement destiné au recrutement full-time. Un autre suivra en hiver, plutôt dédié à la recherche de stages. Ce forum s'adresse principalement aux seniors undergraduates ainsi qu'aux graduate students. Les étudiants des Business Schools ou de la Law School peuvent également y trouver leur bonheur, mais ils disposent également de moyens qui leur sont propres.

En gros, c'est immense, en plein air, sous un soleil de plomb (désolé Paris...). L'ambiance est clairement différente du forum de l'X par exemple. Moins formel d'une part. Ensuite, il y a beaucoup plus d'entreprises du milieu technologique (on est au coeur de la Silicon Valley quand même, donc normal de trouver ici Facebook ou Microsoft...), sans oublier surtout les start-ups, également très présentes. Qu'elles se situent dans le domaine de l'environnement, de l'informatique, ou d'autres encore, les gens ont l'air assez brillants, et qui sait, le futur Google se cachait peut-être aujourd'hui parmi l'un de ces stands.

Petits coups de gueule cependant:
  1. Le réseau me semble moins puissant qu'à l'X, ce qui peut sembler étonnant, mais disons quand même qu'à l'X, quand on parlait à un ancien, on lui passait son CV, on prenait sa carte, et on avait souvent un entretien sans passer par la case RH dans les jours qui suivaient. Ici, la majorité des entreprises ne prennent pas de CV ("Apply online!"), on sent que tout est plus formel.
  2. C'était prévisible, mais les master's students sont un peu coincés entre les undergrads et les PhDs. Parfois, on ne peut postuler aux jobs intéressants car ceux-ci nécessitent un PhD (ce qui ne se voit jamais en France). Parfois on se retrouve au même niveau que les ptits jeunes (analysts). Bon, bien sûr, de temps en temps, on tombe sur quelqu'un qui sait qu'un quantitative master, c'est bien, et parfois même, il connaît les Grandes Ecoles Françaises et ça permet de postuler à des postes de quantitative associates (mais avec quelles chances de succès, ça je verrai bien).
  3. Le secteur financier est vraiment en crise (sans blague), la seule grande banque qui a fait le déplacement est Crédit Suisse, alors que d'habitude, GS, MS, JPM etc sont aussi du voyage... Qui en profite? Les quelques hedge funds présents (DE Shaw, BGI, BlueCrest...) qui se feront un malin plaisir de sélectionner 10% des 1000 CV de Stanfordiens qu'ils récupéreront pour les premiers rounds d'entretien. Après qui sait, peut-être que certains auront la chance de partir à NY ou Chicago passer des entretiens plus approfondis et décrocher l'un des quelques jobs mis en jeu cette année... vraiment pas gagné, quel gachis de matière grise.
Mais comme je le dis souvent, la crise sous le soleil, ça passe quand même mieux.

vendredi 3 octobre 2008

VP debate


Hier se déroulait l'unique débat entre les vice-présidents potentiels, Joe Biden et Sarah Palin. On attendait la gouverneur de l'Alaska au tournant, et elle n'a pas flanché, même si selon les analystes politiques, Biden a fait un sans faute et n'a pas eu à vraiment s'employer pour apparaître comme un remplaçant crédible d'Obama.

Ceci étant dit, après le premier débat, où certains s'étaient inquiétés de l'attitude attentiste d'Obama, celui-ci est finalement apparu comme le grand vainqueur d'après les sondages dans les états clés où il domine désormais assez clairement. Là, on devra donc attendre un peu avant de se prononcer.

En tout cas, rendez-vous mardi pour le deuxième débat entre McCain et Obama.

jeudi 2 octobre 2008

Parfois surréaliste


A Stanford, en général, les cours dont le numéro est inférieur à 100 sont pour les "undergrads" uniquement, ceux entre 100 et 200 sont plutôt pour les undergrads, mais les grads peuvent les prendre, ceux entre 200 et 300 sont pour les graduate students, mais les undergrads qui maîtrisent y ont le droit, enfin les cours au-dessus de 300 sont de niveau PhD (doctorat).


Les enseignements se déroulent en général sous forme de cours classique en amphithéâtre, la durée étant souvent courte (1h ou 1h30 à peu près), mais il y a plusieurs séances chaque semaine (2 ou 3). L'apprentissage ne se fait donc pas vraiment dans le cadre de TD, mais plutôt grâce aux devoirs à la maison, très fréquents et assez longs. Je l'ai déjà dit, c'est infantilisant, cela ne permet pas vraiment de distinguer les excellents élèves (non pas parce que les gens trichent bien au contraire, vu la sévérité du "honor code", mais parce que les étudiants ont l'habitude de bombarder les professeurs de questions y compris en dehors des cours afin d'obtenir, si nécessaire, des réponses). Par contre, cela permet de bien assimiler les notions du cours. La plupart du temps, ce ne sont pas les professeurs à temps plein qui sont chargés des corrections et des séances de question mais les "teaching assistants", des graduate students, souvent en PhD.


Une exception à ce système: pour des classes très demandées, en informatique ou en économie notamment, comme les amphis attirent énormément de monde, il y a en plus des séances de TD. Et le département d'info autorise, chose inhabituelle, les brillants undergraduates qui se spécialisent en info, à devenir profs de TD (section leader). D'où une scène assez surréaliste ce soir pour moi: premier TD d'info avec comme prof une undergrad de 20 ans, qui nous apporte des bonbons en classe, et gère la séance de manière très décontractée. Et, en plus, elle va me noter tous mes DM dans ce qu'on appelle ici une séance individuelle de notation intéractive... Bon, à part ça, compétente et sympa, hein, mais quand même, c'est dépaysant...