mercredi 30 décembre 2009

Le 0 absolu (ou: à NY, je révise ma thermodynamique)

Bon j'exagère un peu, il s'agit de 0° F (soit -18° C), et encore, en "température ressentie", qui est couramment utilisée ici à cause du vent parfois violent(c'est le fameux wind chill). Bref, c'est un peu comme en haut des pistes dans les Alpes.

Mais tout de même, vivre à New York en hiver (donc de Novembre à Mars inclus), c'est faire connaissance avec différents types de froids. A Paris, on a le temps froid classique d'hiver (vers 5°), et rarement, on peut descendre en dessous de 0. -10, c'est exceptionnel. A NY, les températures descendent en-dessous de 0 quasiment tous les jours pendants près de trois mois, même si la variabilité peut être forte. Et on apprend à faire connaissance avec le vrai froid, presque polaire, lorsqu'on s'approche de -10° (et qu'on ressent -20°, merci le vent d'hiver, même si au moins, il fait souvent très beau).

Bon, la météo c'est passionnant, mais cela permet surtout de se rendre compte que l'isolation d'un appart' c'est important, et qu'un léger problème dans le joint d'une baie vitrée peut sacrément handicaper un bon chauffage. J'en était même au point de ressortir mes cours de thermo de prépa: "si j'ai un chauffage de 1500W, que je connais le volume de ma pièce (disons 100 mètres cubes) et la capacité calorifique de l'air (710 J/(K.kg)) ainsi que sa masse volumique (disons 1.2kg par mètre cube), combien de temps vais-je mettre pour faire passer la température de la pièce de 15 à 21 degrés -facile-. On peut aussi considérer qu'il y a des fuites (quel ordre de grandeur?) ou par exemple que de l'air extérieur à -5 degrés diffuse dans la pièce via une ouverture de 5 cm² -plus embêtant-, et se demander comment maintenir ensuite l'équilibre. A vos claviers!".

dimanche 27 décembre 2009

Bonus et dindons

Je vais soigneusement éviter de parler de morale dans ce post qui traite des bonus des banquiers (et en passant, je prie, pour que les médias parviennent enfin à faire la différence entre employés de banques, banquiers d'affaires, traders, sales ou quants - je ne souhaite pas moins de démagogie de leur part, ce serait trop demander).

Alors que certains fonds d'investissement parlent de fuire la City à Londres pour se réfugier en Suisse par exemple, en raison d'une imposition devenue plus lourde, la récente loi qui taxe les bonus à 50% peut apparaître juste et méritée pour certains, démagogique pour d'autres, ou encore inutile.

Car elle s'applique uniquement aux bonus versés entre décembre et avril, n'est pas renouvelable, et je ne parle même pas d'autres parades assez élémentaires (transformer rémunération variable en fixe pour une année par exemple). Bref, je fais le pari que cela rapportera moins que les 500 millions prévus.

La France a sauté sur l'occasion pour imposer une législation comparable, qui sera peut-être même plus sévère et durable, alors que les banques françaises ont été bien moins touchées par la crise et aidées par le gouvernement, et qu'elles ont adopté avant tout le monde des pratiques plus responsables (certains diraient moins irresponsables) concernant les bonus. Bref, alors qu'on parlait de renforcer la compétitivité de la place financière parisienne il y a quelques mois ou années, on risque de disparaître du top 10 mondial (ce qui est déjà quasiment le cas...). Mais bon, c'est un choix.

Là où cela devient ironique, c'est que les Etats-Unis ne feront rien de similaire (logique), ni le Japon, la Suisse, les autres pays Asiatiques, et même l'Allemagne, qui par l'intermédiaire d'Angela Merkel trouvait l'idée de taxe sur les bonus "séduisante", laissera les Français être les seuls à s'imposer un handicap supplémentaire dans la compétition internationale.

PS: là encore, je répète, si on parlait d'éthique, les conclusions pourraient être bien différentes.

Bon avion à tous!


L'attentat manqué sur le vol Delta-Northwest entre Amsterdam et Detroit risque de pourrir la vie de millions de passagers de vols transatlantiques. Bien sûr, la sécurité avant tout, mais quand même, en quoi le fait de ne pas se lever dans la dernière heure de vol ou la désactivation du divertissement à bord dans cette même période va améliorer la situation?

Et je ne parle pas des désagréments comme l'impossibilité d'apporter des bagages en cabine jusqu'à nouvel ordre sur bon nombre de vols transatlantiques (le hommes d'affaires apprécieront de savoir que leur ordinateur portable est bien en sécurité, manipulé avec grâce et délicatesse par le personnel chargé de le mettre en soute).

Le problème, c'est qu'ajouter des contrôles supplémentaires à une chaîne qui comporte d'énormes lacunes n'améliore pas vraiment la sécurité globale. Des tests ont montré que des armes pouvaient malgré tout passer les contrôle de sécurité. Et je ne parle même pas des explosifs liquides (même moins de 100ml) ou en poudre. Donc en attendant les scanners intégraux, qui font polémique d'ailleurs, bon courage à tous le voyageurs.

mercredi 16 décembre 2009

Geste (anti) commercial

Juste un message assez bref pour évoquer la difficulté de tous les métiers où l'on a affaire aux clients, ces clients souvent râleurs pour un rien, j'en conviens. Il n'en reste pas moins que je m'étonne un peu lorsqu'un représentant d'une compagnie aérienne (BMI pour ne pas la citer) répond à des voyageurs qui s'interrogent à propos des deux heures de retard de leur appareil: "Si vous n'êtes pas contents, voyagez avec une autre compagnie, je vous en prie"...

jeudi 3 décembre 2009

Un curieux double diplôme

La scène éducative Française ne manquait pourtant pas de polémiques, mais l'annonce de la création d'un double diplôme entre Centrale Paris et l'ESSEC fait couler beaucoup d'encre. Que des ingénieurs puissent obtenir un diplôme d'une école de commerce en ajoutant deux ans d'études n'est pas nouveau, loin de là (les Mines avaient un accord de ce type avec l'ESSEC justement, et rien n'empêche un ingénieur de candidater à l'admission sur titre à HEC par exemple;enfin, le récent accord Centrale-Supelec-ESCP permet même d'obtenir le double diplôme en un an supplémentaire seulement). Mais un Centralien n'a, vu son cursus, en principe pas réellement besoin d'un diplôme supplémentaire pour faire de la finance d'entreprise, du conseil ou monter son entreprise, des carrières fréquemment choisies par des diplômés d'écoles de commerce.

Mais cette fois, les élèves de l'ESSEC ont aussi la possibilité de devenir ingénieurs Centraliens en deux ans supplémentaires. Evidemment, cela passera par une remise à niveau très importante en physique notamment, et une sélection en première année. Mais certains Centraliens l'ont mauvaise, et craignent pour la valeur de leur diplôme. Sur le fond, pourtant, il n'y a pas de mal à ce qu'un diplômé d'école de commerce assimile des connaissances techniques qui lui permettront de mieux appréhender un poste de cadre dans une grande entreprise industrielle. Mais cela passe-t-il forcément par un titre d'ingénieur? Certains pensent toutefois qu'il est a priori peu probable que les groupes de R&D des grandes entreprises privilégient un tel profil, préférant sans doute des ingénieurs diplômés au background plus solide en sciences. Ils ajoutent que le rapprochement entre grandes écoles ne signifient pas forcément des doubles diplômes multipliés sans une certaine logique, et que ce diplôme ingénieur-commerce n'a pas tout à fait d'équivalent à l'étranger.

Cela dit, je me trompe peut-être. Il sera intéressant d'observer les résultats d'ici quelques années (le nombre de double diplômés et leurs débouchés).

Brèves de Décembre (1)

  • Obama renforce la présence Américaine en Afghanistan. Certains crient à la trahison, mais il suffisait de lire son programme durant la campagne.
  • Thanksgiving, c'est vraiment la fête familiale par excellence. Les rues sont quasi-désertes (et les magasins bourrés le lendemain pour les soldes de Black Friday).
  • Chelsea Clinton se fiance. On s'en moque un peu, certes. Mais il est amusant de constater que pour une fois, l'heureux élu n'est pas issu d'une Law School prestigieuse, mais a choisi de s'orienter vers la finance (bon, Goldman Sachs après Stanford, il y a pire...), et ce n'est pas tout à fait le parcours typique de "l'élite traditionnelle").
  • Est-ce que Paris est trop sage la nuit? C'est une question que se posent de nombreux responsables d'association qui craignent le déclin de la capital sur la scène nocturne internationale, en comparaison avec New York, Londres, Barcelone ou Berlin. Et ce n'est pas qu'une question de gentrification. D'où cela vient-il, alors? De facteurs culturels?

Football, suite

Donc, la France ne sera pas tête de série au Mondial en Afrique du Sud. Pour la première fois, la FIFA a choisi d'utiliser uniquement son propre classement, sans tenir compte des précédents résultats en Coupe du Monde, contrairement aux précédentes éditions. Et attention, le classement d'octobre, pas celui de novembre (là, ce serait passé pour les Bleus).

Bien sûr, je ne vais pas crier au complot, d'autant plus que la France est loin de mériter un statut de tête de série. Mais tout de même, c'est sacrément pas de chance... peut-être la FIFA a-t-elle voulu faire taire les critiques qui l'accusaient de complaisance avec les grandes équipes. Bref, on aura peut-être le droit à un "groupe de la mort", avec le Brésil, la Côte d'Ivoire et les Etats-Unis. Ou un groupe plus simple, avec l'Afrique du Sud, l'Uruguay et la Nouvelle-Zélande. Et plus probablement, un scénario intermédiaire, avec par exemple l'Allemagne, le Paraguay et l'Australie. Réponse vendredi.