mercredi 17 décembre 2008

Bilan du premier trimestre


Après trois mois de cours et de vie en Californie, c'est l'heure de faire un petit bilan:

  • La Californie, c'est quand même un cadre de vie exceptionnel. Savoir qu'on peut à tout moment prendre une voiture et se balader dans le Marin County au nord du Golden Gate Bridge, le long de la côte, à Napa ou Sonoma, ou bien prendre simplement son vélo et explorer la Silicon Valley, c'est quand même sympa. Je n'oublie pas bien évidemment San Francisco et ses innombrables bars et restos sympas. Et j'oublie encore moins le fait que pour un week-end, il y a Tahoe, Yosemite, Sequoia Park, et à une heure d'avion, LA, Vegas ou San Diego.
  • A ce propos, même si la Californie est plus écolo que le reste des USA, avoir une voiture, ou pouvoir en louer une rapidement (grâce à Zipcar par exemple), est presque indispensable. Et le permis coûte une vingtaine de dollars et se passe très (trop?) facilement. Et faire un plein pour 15 ou 20$, quel plaisir!
  • Toujours à propos de voyages, vivre un peu "excentré", en Californie, décomplexe un peu vis à vis des moyens de transport. On n'hésite presque pas à passer un week-end à NY ou à Miami alors que c'est quand même à 6h d'avion. Et la France, à 10h (j'ai même fait à peine plus de 9h dans le sens SFO-CDG), c'est prsque la banlieue. Même si on aimerait qu'Air France soit un peu plus sympa sur les tarifs.
  • Parlons de Stanford maintenant. Le campus mérite tous les superlatifs que l'on emploie habituellement à son égard. Immense, magnifique, varié, avec des installations sportives assez folles, bref, dur de ne pas aimer, même si Palo Alto n'est pas la ville la plus festive qui soit, et même si San Francisco est quand même à 40 minutes (et je recommande chaudement la magnifique autoroute 280).
  • Les élèves à Stanford: très décontractés, accessibles, les relations humaines peuvent sembler un peu superficielles parfois, mais cela dépend. A noter cela dit que les clichés sur les étudiants sur les campus US se vérifient quand même pour la plupart. Cela dit, il n'y a pas grand chose à voir entre l'undergrad un peu geek dont le rêve est de bosser chez Google, la fille un peu rêveuse passionnée de littérature tibétaine, le sportif de haut niveau qui joue au football américain et rêve de faire une carrière en NFL ou encore le doctorant plus posé, parfois brillant, mais tellement choyé dans ce milieu qu'il n'est pas très pressé de finir sa thèse.
  • Les profs: là encore accessibles, voire même sympas, et c'est assez impressionnant de passer devant le bureau de prix Nobel ou de chercheurs reconnus.
  • Les cours: là, j'ai pas mal de choses à dire. De manière générale, le niveau est assez faible en maths, sauf pour les cours de niveau PhD. Par contre, en info par exemple, on n'est pas dans la Silicon Valley par hasard. Par contre, j'ai du mal avec le système de notation. Plus de la moitié des notes reposent sur des devoirs à la maison, réguliers et très longs (mention spéciale à l'info avec ses mini-projets hebdomadaires qui prennent une quinzaine d'heures minimum). Cela permet d'assimiler les concepts du cours mais l'absence de pression et l'inflation (et même l'écrasement) des notes ne pousse pas à approfondir. Et on se retrouve avec des élèves besogneux et un peu "limite" qui ont de meilleures notes que des bons élèves qui en ont juste un peu marre de passer quinze heures par semaine sur des DM qui sont parfois triviaux. 
  • Le Honor Code: un peu pénible. En gros, Stanford déclare faire confiance aux élèves et ne pas les surveiller lors des examens en échange d'un engagement à ne pas tricher/copier et d'une obligation de dénoncer si on voit quelqu'un d'autre violer le code. Et malgré cette soi-disant confiance, la plupart des DM sont passés aux filtres anti-plagiat et les contrevenants sont exclus pour un trimestre. En un sens, ça fait un peu réfléchir.
  • La finance de marché: c'est définitivement compliqué pour 2009. La plupart des banques anglo-saxonnes disent clairement qu'elles ne recruteront pas, et souvent, il n'y aura même pas de stagiaires en finance quantitative. Les Hedge Funds embauchent un peu, mais ont une préférence pour les élèves en doctorat, et il s'agit souvent d'une offre pour 500 candidats... Il y a quelques offres en Asie cependant dans les grandes banques. En Europe, même des entreprises que l'on pensait épargnées comme BNP seront finalement obligées de licencier. En attendant, les embauches sont gelées presque partout. D'où le dilemne pour à peu près tout le monde: se reconvertir ou attendre?
Voilà en gros pour la première partie de ce voyage aux Etats-Unis. Je reviendrai peut-être plus en détails sur certains points dans les prochains jours

vendredi 12 décembre 2008

Politique?


Après une semaine de finals et avant trois semaines de winter break, quelques mots de politique américaine.

Vous avez peut-être entendu du gouverneur Blagojevich, de l'Illinois, qui a été inculpé pour avoir tenté de vendre au plus offrant le siège de sénateur laissé vacant par Barrack Obama, conformément aux lois de cet état. Evidemment, il risque gros. C'est quand même assez énorme, comme affaire. Et encore plus fort, Blagojevich restera gouverneur pendant encore un petit bout de temps, sauf s'il démissionne, parce que seul les représentants et Sénateurs de l'Illinois peuvent le renvoyer, et ces démarches peuvent être longues. Moralité, il risque bien, malgré tout, de désigner ce fameux successeur d'Obama au Sénat! Plus intriguant est le fait que depuis hier ont disparu de certains sites web d'information des articles à propos d'entretiens entre Obama et Blagojevich le mois dernier, ayant pour thème le choix du prochain Sénateur de l'Illinois. Ce n'est sans doute pas grand chose, mais c'est du pain béni pour le GOP, qui se frotte les mains en ces temps de vaches maigres, notamment dans l'espoir d'une élection sénatorale spéciale.



Toujours en politique, mais dans un registre plus léger quand même: on ne rigole décidément pas avec le sport aux Etats-Unis. Un congressman du Texas entend faire voter au Congrès une loi imposant un système de play-offs après la saison régulière en football américain universitaire. En effet, le foot US est l'un des rares sports dont le principe diffère un peu des autres ici: les équipes disputent une douzaine de matches durant la saison régulière, les meilleures ont le droit de jouer un match de post-saison (non classant), ce qu'on appelle un Bowl, même s'il y a des bowls plus prestigieux que d'autres. Et depuis quelques années, un match, le BCS, oppose les deux meilleures équipes de la saison régulière. Mais comme tout le monde n'affronte pas tout le monde, le classement est déterminé par une moyenne complexe, entre un classement informatisé, l'opinion des entraineurs etc. Le tout étant dans l'ensemble pas trop mauvais, mais assez aléatoire quand il s'agit de sélectionner le sdeux meilleures équipes.

Cette année, les Florida Gators et les Oklahoma Sooners se sont qualifiés, mais la polémique est là: ils ont tous deux perdus une fois au cours de la saison (Oklahoma ayant notamment perdu contre le troisième du classement, l'université du Texas), et deux équipes, Utah et Boise State, étaient invaincues. D'où la petite ingérance des députés US: pourquoi ne pas faire une loi pour réformer tout ça? Assez impensable en France, mais après tout...

dimanche 7 décembre 2008


Dans le genre "plus patriotique tu meurs" (ce qui n'est pas péjoratif), le match de foot US universitaire entre les académies de la Navy et de l'US Army devait valoir le déplacement. Beaucoup d'uniformes, un stade bondé, une retransmission en direct à la télé, le président Bush en personne dans les tribunes, et Air Force One qui survole le stade (ça c'est pas mal, j'avais eu droit aux avions de chasse pour Stanford-USC mais là j'avoue c'est pas mal...), et une large victoire de la Navy comme à l'acoutumée.

Tout ça pour illustrer une de ces petites différences qui nous séparent de nos cousins Américains...

samedi 6 décembre 2008

Stanford en haute résolution


Mapjack (http://www.mapjack.com/) propose une alternative à Google Street View en haute résolution, mais pour des zones extrêmement limitées pour l'instant (en gros un peu en Thaïlande, la région de la Baie et quelques parcs Californiens, c'est tout). Autant dire que même si c'est peu, c'est quand même magnifique. Et on peut voir tous les recoins du campus de Stanford en high-res, et avec un magnifique ciel bleu qui plus est. Comment voulez-vous me convaincre après ça de prendre mon appreil photo?

mardi 2 décembre 2008

Question pleine de bon sens...


...posée par un ami de passage à Stanford. "Comment se fait-il que Stanford soit champion NCAA (universitaire) toutes disciplines confondues alors que votre équipe de football doit être 70ème aux USA et le basket à peine mieux cette année?"

Simple, très simple. Cette semaine se déroule sur le campus les phases finales des championnats de water-polo masculin et football (soccer) féminin. Bon, bah, on y est. Et je ne vous parle même pas de nos chances en gymnastique, lutte ou encore cross-country. Des sportifs, des vrais.

Trêve de plaisanterie, ESPN a sorti un classement des sports les plus difficiles, avec pas mal de critères (endurance, dextérité etc). Si on peut admettre que la pêche, c'est pas très dur, et que la boxe ou le hockey sur glace, ça l'est, le classement est quand même pas mal grotesque au milieu, avec le squash par exemple, étonamment bas. Ou le water-polo d'ailleurs, moins haut que prévu.
http://sports.espn.go.com/espn/page2/sportSkills
Ils aiment quand même vraiment les stats inutiles.

lundi 1 décembre 2008

Retour à Stanford sous un grand ciel bleu d'hiver...

et 21° quand même. On en profite pour faire marcher les bullet-points:

  • Pour des raisons de décalage horaire et d'heures d'ouverture des aéroports, les vols transatlantiques partent des Etats-Unis au cours de l'après-midi et arrivent au petit matin en Europe. Puis, durant la matinée et en début d'après-midi, c'est la route inverse. Donc, vers 10h le matin, au sein du terminal 2E de l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, d'où partent presque tous les vols vers les Etats-Unis, c'est l'effervescence. Sauf pour les agents de sécurité qui ont décidé de n'ouvrir qu'un portique sur trois, parce qu'après tout, sinon, ça risquerait d'aller trop vite... ajoutez à cela un problème électrique sur l'A340 d'Air France et vous obtenez deux heures de retard au départ, en partie compensées à l'arrivée par les vents favorables (rare dans le sens est-ouest) et une route inhabituelle au sud de l'Islande et du Groenland.
  • En discutant avec le personnel d'Air France, on peut apprendre quelques anecdotes intéressantes sur leur métier. Comme le fait qu'ils disposent de couchettes à faire pâlir les First sur les très longs vols. Ou encore qu'ils détestent voler sur l'A340 mal chauffé et mal pressurisé (si bien qu'à ses débuts, il n'était pas rare que la moitié de l'équipage perde connaissance à un moment sur un long-courrier... rassurant). Et enfin, que la "sardinisation" des classes écos, c'est que le début et "on y peut rien, tant pis pour vous". Sympa.
  • Rien à voir, mais il paraît qu'en moyenne sur l'année, il fait un peu plus chaud à Londres qu'à Paris. Comme quoi...