vendredi 31 juillet 2009

En juillet, les Américains n'arrêtent pas.

De bosser, certes, parce qu'après tout, c'est une saison très touristique à New York. Mais surtout de faire de la politique. Deux évènements majeurs se sont ou vont se dérouler cet été. Le premier a été la nomination de Mme Sotomayor au poste de Juge de la Cour Suprême, à vie. On peut regretter que ce jeu des nominations devienne une véritable partie d'échecs partisanne, mais c'est peut-être l'aveu que cet instrument de la Justice prend des décisions de plus en plus politiques. Bref, pas d'unanimité en vue lors de la confirmation de sa nomination, on est loin des années 80. Les adversaires des Républicains insinuent que le de nombreux sénateurs du GOP ne voteront pas pour elle parce que c'est une femme latino, mais la vérité est sans doute un peu plus complexe. Même si elle ne sera pas une des juges les plus "à gauche", elle a par le passé eu quelques phrases malheureuses (estimant notamment qu'une décision prise par une femme latino pouvait avoir plus de justesse que par une autre personne, ce qui prête à débat) et quelques décisions controversées en ce qui concerne la discrimination positive (comme l'annulation d'un concours de police parce que les candidats de couleur l'avaient moins bien réussi, et donc que le concours n'était pas équitable...). Mais il faut reconnaître que son parcours tant académique que professionnel impose le respect, et que ses auditions se sont bien déroulées (ce que même les Républicains ont reconnu).

Sinon, on parle bien évidemment Health Care, l'assurance maladie. Je le rappelle, ici, pour l'instant, l'assurance maladie est privée, sauf pour les personnes âgées. La moitié des Américains sont assurés dans le cadre de leur emploi, et les prestations sont pour la plupart d'entre eux comparables au système Français (malgré des franchises un peu plus élevées en général). D'autres sont donc assurés grâce à Medicare. Certains choisissent une assurance privée en dehors de leur travail (notamment les travailleurs indépendants). Mais près de 20% des Américains restent sans couverture. C'est sur leur cas notamment que porte le débat. Doit-on les assurer d'office? Seulement les enfants? Qui pour financer cela, alors que les déficits sont abyssaux et que le système de santé coûte déjà une fois et demi plus cher qu'en France, proportionnellement? Faut-il taxer les assurances-santé privées? Faut-il taxer les plus riches (et se retrouver à des niveaux d'impôt similaires à la France)? La France est-elle un modèle malgré le déficit constant de la Sécurité Sociale? Mais les Etats-Unis ne se dirigent-ils pas plutôt vers un système à l'Anglais, bureaucratique et inefficace?

Bref, pas mal de questions, pas de réponse claire, il faudra vraisemblablement faire un choix difficile qui aura un coût et touchera sûrement la popularité fléchissante d'Obama (qui d'après les sondages aurait du mal à s'imposer face à un candidat comme Romney si les élections avaient lieu cette année). Le plus intéressant dans tout cela, c'est qu'Obama a beaucoup de mal avec la frange fiscalement conservatrice de son propre parti, ce qui rappelle le poids du parlement dans ce régime dit pourtant présidentiel. Et un compromis serait l'idéal sur un dossier aussi important que celui-ci.

Sur une note plus légère, le film "In the loop" (en France en novembre) traite sur un ton satirique des arcanes de la politique anglais et américaine. Grinçant et parfois hilarant.

mercredi 15 juillet 2009

NY chronicles


Désolé pour ce silence radio prolongé pour cause d'installation à NY. Installation loin d'être bouclée par ailleurs. Malheureusement, l'image que vous voyez n'est pas (encore?) la vue depuis mon appartement. Quoi qu'il en soit, cette arrivée sur la côte est m'inspire quelques pensée:
  • New York, l'été, de mai à septembre (inclus, climat continental oblige), c'est chaud, voire très chaud. On apprendrait presque à apprécier la clim dans les bureaux ou le métro si la différence de température avec le monde extérieur n'était pas si importante.
  • New York, ça parle Français, et pas uniquement les touristes du côté de la 60ème le 14 juillet, il ya également au moins 60000 Français qui habitent dans le coin, ce qui n'est pas rien.
  • Comme dans toutes les villes Américaines que j'ai visitées, le contraste d'un bloc à l'autre est saisissant.
  • Les clichés ont la vie dure: en fait, l'impression de sécurité est plutôt bonne, y compris dans le métro, la nuit, du moins à Manhattan.
  • Parlons-en, du métro. Les New-Yorkais en sont fiers, certes les lignes express Nord-Sud sont incroyablement pratiques, certes il tourne 24h/24, certes il est climatisé, mais: il est sale (comme la plupart des rues d'ailleurs), il est peu pratique pour les déplacement est-ouest dans Manhattan, il dessert assez mal JFK (en tout cas assez lentement) , et il laisse des quartiers assez isolés (midtown west, lower east side, ainsi que le long de l'east river, par exemple).
  • NY est au bord de la mer! Et il y a des plages, à moins d'une heure en métro de la ville (parmi lesquelles Brighton Beach ou Coney Island, mais on peut trouver plus beau le long de Long Island), à l'eau plus chaude que l'Atlantique l'été!
  • D'ailleurs, il ne faudra pas oublier d'aller skier l'hiver à moins de deux heures de route.
  • L'activité nocturne est assez sidérante, même en semaine. Ce qui est branché, paraît-il: les boîtes du Meatpacking District, les bars un peu "roots" du Lower East Side, et toujours quelques spots trendy dans le village. Sans oublier les innombrables roof-tops bars aux videurs souvent peu dociles (et oui, comme dans les boites!). Les NYkais se rabattent donc sur leurs roof-top parties organisées dans les immeubles.
  • Niveau quartiers, l'Upper West est résidentiel, calme, proche du parc mais un peu loin du centre névralgique mais correctement desservi. L'Upper East Side est résidentiel, assez haut de gamme mais (très) mal desservi. Harlem n'a plus vraiment de quoi faire peur. Midtown est le centre névralgique, bondé, bruyant, mais assez fascinant. Il y a moyen de se loger toutefois à l'ouest (Hell's Kitchen) ou l'est (Murray Hill). Chelsea est résidentiel, plutôt central. Union Square est un des coeurs de la ville, le village toujours aussi bo-bo (l'ouest, mais l'est également). Alphabet City à l'est est l'un des derniers endroits à déconseiller sur l'île. Soho est tendance et au coeur de la mode, Tribeca est le lieu le plus cher de la ville, Chinatown empiète allégrement sur Little Italy. Le Financial District est bien moins "mort" qu'on ne le dit, avec un Seaport assez sympathique et quelques parcs agréables.
  • Ce qui m'amène au délicat sujet de la recherche d'appartement. Les brokers sont assez largement incompétents (c'est une généralité assez méchante et peut-être un peu lâche, mais honnêtement je n'en ai pas croisé un seul pour remonter le niveau). Passe encore qu'ils veuillent à tout prix vous faire tout accepter (ils veulent que vous achetiez après tout), mais ne pas connaître le plan général de Manhattan (si si!) ou ne pas avoir vu un seul des appart' qu'ils vous emmènent visiter est plus difficilement pardonnable. Vive craigslist!
C'est tout pour l'instant!