jeudi 3 janvier 2008

Universités américaines







On m'a demandé de parler un peu des admissions dans les universités anglo-saxonnes, mais pour cela, il faut que je parle du système d'enseignement supérieur dans ces pays, qui diffère assez radicalement du notre.




USA




Durant leur dernière année de lycée ( High School ), les étudiants américains ne passent pas d'examen national comme le Bac, mais des tests standardisés (les SAT, sur 1600 points), en maths/logique, anglais ... Puis ils postulent pour (en général) une demi-douzaine d'universités, mais leurs scores aux SAT ne sont qu'une pierre de leur dossier de candidature. Leur lettre de motivation, leurs lettres de recommandation par des professeurs sont tout aussi importantes, de même que leurs "achievements" extra-académiques. Et n'oublions pas quelques petits bonus éventuels: si votre papa est un généreux donateur et ancien élève de l'université ou vous postulez (mais attention, il ne faut pas surestimer ce facteur, des études montrent que cela correspond à environ un bonus de 100 points aux SAT), si vous êtes issus d'une minorité ethnique ( black, latino, et oui! la discrimination positive tourne à plein régimé, et ça vaut environ +200 quand même!), ou si vous êtes athlète de haut niveau (+200 là aussi, vu l'importance du sport universitaire aux Etats-Unis, avec des stades dans les facs de 80000 places, et des rencontres télévisées! mais attention, certaines universités se moquent un peu de votre niveau en sport).




Donc, les jeunes américains postulent, ils se font choisir (d'ailleurs, chose étrange, il est parfois difficile pour les étudiants brillants de se faire admettre dans des universités moyennes, car celles-ci refusent de les prendre sachant qu'ils vont selon toute vraisemblance décliner leur offre, et donc faire baisser la fameuse stat de yield, la sélectivité). Puis, ils choisissent eux-mêmes la fac de leur rêve. Et là, on se rend compte de la difficulté de classer les facs US: en France, de par le système de concours après les Grandes Ecoles, on sait que (par exemple), sur les élèves qui ont l'X et les Mines, plus de 90% choisissent l'X, ou bien entre les Mines et Centrale, 70% environ, prennent les Mines; enfin entre les Mines et une école classée 10ème comme Centrale Lyon par exemple, je suis à peu près sûr que tous les élèves font le choix des Mines. De par le classement final des élèves aux concours, le classement des écoles est assez figé.




Aux Etats-Unis, pas de ça: comme tout le monde ne présente pas les mêmes facs, et qu'il n y a pas de classement précis entre élèves, la hiérarchie est plus floue. Par exemple, entre Harvard, généralement classée première, et Yale la seconde, 35% des élèves choisissent Yale, ce qui n'est pas rien. Entre le MIT et Stanford, c'est 50-50... et même entre Harvard et Brown (environ 10ème) par exemple, 10% des élèves vont quand même à Brown.




D'ailleurs, quelles sont les meilleures universités US en undergraduate ( le classement n'a d'ailleurs rien à voir avec les classement spécialisés par discipline pour les graduate schools)?


En gros, Harvard-Yale-Princeton en tête, puis MIT-Stanford, puis quelques universités moins connues ici en France, mais très réputées là-bas, du genre, U Penn, Cal Tech, Brown, Dartmounth, Duke, Chicago, Columbia... la liste est longue. N'oublions pas non plus les liberal arts colleges, comme Amherst, un peu à part mais dont certains sont assez prestigieux.




Certains facteur peuvent influer le chois d'une école: la spécialité de l'école en question (même si ce n'est pas aussi fondamental qu'en France à mon sens), la localisation (le soleil de Stanford ou la neige du MIT? et pourquoi pas le Village à Manhattan, car si on en croit certains sondages, cette localisation fait de New York University l'univ de rêve pour les jeunes américains), et aussi... l'obtention d'une bourse. Ah oui, les études aux USA, c'est cher, du genre 30000$ l'année juste en frais de scolarité. Pour autant, arrêtons la diabolisation. Plus de la moitié des élèves obtiennent une bourse à Yale par exemple, et à Harvard, si votre foyer touche moins de 150000$ par an (ce qui n'est pas rien!), il y a une exemption de frais non négligeable. Au pire, si vous ne voulez pas travailler sur le campus, les prêts étudiants sont nombreux et à taux correct. On ne refuse pas d'étudier aux US pour des raisons financières, on trouve toujours un moyen, c'est pourquoi le taux de diplômés de l'enseignement supérieur est plus élevé là-bas qu'ici.




Donc, voilà c'est fait, le jeune américain intègre l'université de ses rêves, en tant que freshman (1ère année). L'attendent 4 années d'étude (niveau undergraduate) qui le mèneront au bachelor (que l'on traduit abusivement par licence). Durant cette période, il étudiera des matières extrêmement variées, avant de se spécialiser durant ses années junior (3ème) et senior (dernière année). Il obtiendra ainsi un bachelor of science par exemple ou arts, ou business... Bien sûr, il y a la vie souvent délurée en école, les fêtes, spring break, les fraternités aux nom grec bizarre, bref c'est cool, MAIS... contrairement à la plupart des écoles d'ingénieur ou de commerce ou ça glande relativement sec, les américains doivent faire très attention à leurs notes durant leur scolarité. En gros, ils auront des A, des B , des C et D (bon pas beaucoup puisque la notation est quand même très très cool), et ils auront une jolie moyenne sur 4.0 appelée le GPA.




A quoi ça sert? Un GPA correct du genre 3.5 est indispensable quand vous postulez à des jobs sélectifs, du genre investment banking, consulting... les entreprises demandent les notes, il ne suffit pas de sortir du MIT! D'ailleurs, la plupart des américains arrêtent leurs études après leur bachelor, vu que pour les 3/4 des métiers la poursuite d'études est inutile. De toute façon ils pourront revenir étudier après 4 ou 5 ans d'expérience pro pour faire par exemple un MBA.




Là encore, un gros MAIS: les filières les plus prestigieuses aux Etats-Unis exigent de continuer les études au moins 3 ans de plus. En effet, ce qui claque bien aux US, ce n'est pas devenir ingénieur (d'ailleurs c'est quoi engineer?) ni businessman (encore que), mais c'est devenir avocat, médecin, ou encore obtenir un PhD (doctorat), ultime aboutissement de l'étude d'un domaine et bien plus valorisé là-bas qu'ici.




Pour intégrer ces formations, il faut un excellent GPA (3.7, 3.8 minimum), et encore une fois de très bons scores à d'autres tests standardisés (GRE en général, GMAT pour le business, LSAT pour le droit, MCAT pour la médecine). Il faut aussi choisir de bonnes graduate school, qui ne sont pas forcément les mêmes qui délivrent de bons bachelors (voir http://www.usnews.com/ dans les rankings). Les salaires à la sortie des top schools laissent rêveur (du style 150000 $ par an pour un diplômé de Harvard en droit), mais n'oublions pas le coût de la vie et le prix des études à rembourser.


3 commentaires:

finmaster a dit…

Salut la derniere fois je t'ai send un mail sur Xpertz0@... mais ta pas repondu

idx a dit…

Au temps pour moi, quelle était ta question?

Anonyme a dit…

Salut, est-il possible de faire polytechnique puis passer son doctorat à Harvard ou université américaine du genre?

Autre question, sais-tu quelles sont les universités américaines que tu as citées dans ton article qui portent le plus d'importance au sport?