mardi 1 janvier 2008

Elections américaines


Décidément, je suis pas mal inspiré en ce moment. Parlons un peu d'un sujet qui me passionne: l'election présidentielle américaine de cette année, et plus particulièrement les primaires qui commencent après-demain dans l'Iowa. Bien spur, je suis le premier à douter de la réelle influence d'un homme ou d'une femme sur l'économie de tout un pays, mais mine de rien, "l'homme le plus puissant de monde" aura changé d'ici un an.

En gros, pour décider quels seront les candidats des deux principaux partis, des consultations sont organisées dans la plupart des états. Chose particulière cette année, la compétition est très ouverte, car ni le président ni le vice-président ne se présentent. Voyons un peu l'état des forces en présence. On pourra notamment remarquer que cela met en valeur l'extrême diversité des opinions à l'intérieur même de chaque camp.

Les Démocrates

On pourrait penser qu'avec l'impopularité de l'administration Bush, ces primaires serviront presque de désignation du futur président, mais il n'en est rien, car les démocrates ont souvent échoué à choisir un candidat assez centriste pour plaire au plus grand nombre (cf Mondale 84 ou Dukakis 88). Or, pour remporter les primaires, il faut également plaire à la base du parti, souvent plus radicale. D'où le traditionnel dilemne des primaires: choisir le candidat qui représente le plus les militants ou celui qui a le plus de chances de s'imposer?

Hillary Clinton

Grande favorite, l'ex first lady a selon les marchés de prédiction tels intrade.com (bien plus fiables que les sondages) 2 chances sur 3 de s'imposer. Campagne très centriste, avec l'aide de son mari toujours très populaire, Hillary a déjà l'élection de novembre prochain dans le viseur. Mais les conservateurs ne l'aiment pas, et ne l'aimeront pas quoi qu'il arrive, et elle prend le risque de démobiliser l'aile gauche du parti.

Barrack Obama

L'étoile montante du parti, coqueluche des média, bon orateur mais manquant d'expérience, notamment sur le plan de la politique étrangère, avec quelques boulettes durant la campagne. Ca sera un peu juste à mon sens pour cette année, sauf s'il parvient à s'imposer dans les premières primaires et à gagner le "momentum" en vue du super tuesday en février. Ah oui aussi, il est noir, tout le monde en parle, mais moi je m'en fous un peu.

John Edwards

Ancien candidat malheureux à la vice-présidence en 2004, populaire auprès des classes défavorisées et dans certains états du sud, mais en toute logique, ce sera difficile.

Bill Richardson, Christopher Dodd, Denis Kucinich...

... ne seront sûrement pas président en 2008. Mais leur influence dans certains états-clés donnera peut-être à l'un d'entre eux la vice-présidence (à moins que ce soit Evan Bayh, modéré, du Midwest, tout ce qu'il faut...)

Les républicains

Ni président, ni vice-président dans les starting-blocks, un bilan des 8 années passées mitigé (donc aucun candidat ne se réclame de l'administration Bush, mais personne n'ose la critiquer de pasr son poids encore important), aucun favori réel, aucun candidat particulièrement brillant, charismatique et rassembleur, bref: quel suspense!

Rudolph Giuliani

L'ex-maire de New York jouit de l'image rassurante qu'il a obtenu après les attentats du 11 septembre. Il est assez centriste (et honnêtement pas si éloigné que ça d'Hillary Clinton par exemple), mais sans doute trop "libéral" sur les questions de moeurs pour l'électorat républicain traditionnel. Il est légèrement favori, mais ce sera très serré, notamment parce qu'il a très peu de chance de s'imposer dans les premières primaires (on l'attend plutôt dans les "gros" états comme la Californie ou la Floride), et qu'il est rare de gagner après quelques grosses tôles début janvier.

Mitt Romney

Mitt est sérieux, conservateur, compétent, bref, le candidat idéal pour les WASPs qui sont les électeurs traditionnels du Grand Old Party, MAIS: il est mormon. Et pour un électorat majoritairement protestant, ce "détail" risque de lui coûter la gagne. Mais avec un bon départ dans les premiers caucus, il pourrait se retrouver en position de force.

Mike Huckabee

L'outsider qui monte... favori de l'electorat populaire, voire très populaire, Mike Huckabee a débarqué de nulle part, et a imposé des thèmes et des valeurs traditionnels chez les républicains. A voir notamment, un fabuleux clip avec Chuck Norris, sur youtube. Ni très fin, ni très habile, mais sympathique, Huckabee n'est pas favori, mais pourrait bien faire pression afin d'obtenir la vice-présidence en cas de victoire... pour lui aussi, le début des primaires sera capital.

John McCain

Le vététan, populaire, mais éternel perdant, avait débuté tel un météorite dans les sondages, avant de s'effondrer puis de remonter. Son passé de militaire le rend assez populaire, et il est capable d'attirer des personnalités telles Joseph Lieberman, ancien colistier d'Al Gore en 2000. Mais représente-t-il l'avenir des républicains?

Fred Thompson, Ron Paul, Newt Gingrich...

... ne seront pas non plus présidents, mais illustrent là encore l'incroyable diversité de ce parti. Thompson, l'acteur de cinéma, Paul, le libertaire (eh oui, un libertaire chez les républicains!)...

Et les autres

On ne peut rien exclure, certains évoquaient même jusqu'à il y a peu de temps des candidatures surprise de Condie Rice ou Al Gore, mais c'est peu probable. Pourra-t-on avoir un troisième homme qui influence le résultat du scrutin comme Ross Perrot en 1992? Rien n'est moins sûr. Peut-être Michael Bloomberg, maire de New York, ancien démocrate devenu républicain, qui songerait à une candidature en temps qu'indépendant.

Qui soutenir?

Réponse facile: on s'en fout, on ne vote pas... Plus sérieusement, si j'en crois les divers tests sur le net (voir sur facebook) qui permettent de voir quel candidat est le plus proche de ses idées, je serais, sur la scène politique américaine, un candidat centriste, plus libéral sur le plan des moeurs que les républicains, mais pas forcément proche des démocrates sur certains aspects économiques ou de politiques étrangère. Alors qu'en France, je suis plus libéral sur le plan économique que la majorité des hommes politiques, y compris à droite, mais également plus libéral sur le plan des moeurs... Finalement, je peine à me situer, vu qu'on me conseille de soutenir (selon le test) Rudy Giuliani, Chris Dodd, Bill Richardson, John McCain ou Hillary Clinton... J'espère un duel Giuliani-Clinton pour être sérieux, ou bien Romney-Obama pour voir l'affrontement de deux Amériques, ou encore Huckabee-Kucinich pour vraiment rigoler.

Qui va gagner?

Selon le Financial Times, Hillary. Selon les marchés de prédiction en ligne, Hillary aussi même si la probabilité est inférieure à une chance sur deux. Selon certains analystes, vu le faible niveau de la campagne, les candidats de 2012 (Jeb Bush, Condie, Schwarzi, Obama again?) .

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