Il y a encore peu de temps, j'étais persuadé que le système de sélection à la Française (c'est-à-dire concours rigoureux, écrit puis oral, notamment après une classe prépa), était d'un bon niveau. Il sélectionne les meilleurs élèves le jour J, mais comme il y a plusieurs concours (et donc des possibilités de se rattraper), et la possibilité de refaire une année dans le pire des cas, je pensais qu'en moyenne, après tout, c'était pas mal.
Je maintiens ce jugement à propos des concours scientifiques où le correcteur a assez peu de latitude pour apprécier une copie, si c'est bon, tant mieux, sinon, tant pis. Mais dès que les matières littéraires interviennent, cela change quand même pas mal de choses. Bien sûr, une copie vraiment excellente est remarquée par tout le monde, mais de récentes études ont montré que dès que l'on n'est plus dans les extrêmes (copie très bonne ou très mauvaise), l'amplitude des notes selon les correcteurs est extrêmement importante, que ce soit en philosophie, histoire... Cela peut être gênant pour le Bac, et ça l'est encore plus pour les concours des grandes écoles de commerces ou en khâgne, où tout peut se jouer à un point près, surtout quand l'on sait que par exemple, pour une école comme HEC ou l'ESSEC, qui ont respectivement environ 700 et 850 admissibles après les écrits, environ 60 personnes sont à moins d'un point en philo de l'admissibilité.
Solution onéreuse: une double correction des copies. Mais je n'y crois pas trop, c'est compliqué à mettre en place. Et donc le système continue à suivre son cours, car après tout ceux qui réussissent s'en satisfont, et les autres, même s'ils gardent parfois une certaine rancoeur due à l'échec à un concours (qui est tout relatif puisqu'ils ont souvent intégré d'aussi bonnes écoles), connaissaient les règles du jeu.
A côté de ça, les facs anglo-saxonnes utilisent elles aussi des tests pour sélectionner les élèves, mais c'est juste un critère parmi d'autres pour éliminer les candidats insuffisants. Après, tout se joue sur la motivation, les recommandations, bref, les universités tentent de déterminer si l'élève sera una tout pour l'école. Evidemment, c'est encore plus arbitraire que nos concours, mais il y a au moins un avantage: en France, si on rate un concours, il n'y a rien à dire, on a fait de son mieux, et on a été moins bon que les autres; cela encourage un certain complexe d'infériorité, ou éventuellement une jalousie et un rejet de certaines écoles. Aux USA, si on n' a pas été pris, c'est juste que notre profil convenait mieux à d'autres universités. Pas de stricte hiérarchie (bien sûr les classements existent et sont même plus développés qu'ici, mais au sein de groupes d'écoles, il est permis de préférer certaines facs à d'autres, ce qui est plus dur ici où la hiérarchie est figée).
Finalement, je ne sais plus trop quoi penser. Sélectionner me semble important, mais selon quels critères? Je crois que personne n'a une réponse parfaite.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire