Le trimestre hivernal s'achève cette semaine à Stanford. D'ailleurs le beau temps revient, pile pour Spring Break et le Spring Quarter.
L'avantage du système Américain, c'est que même en ayant un trimestre très chargé, avec cinq cours, on peut être en vacances dès le premier jour de la semaine des "finals". Comment est-ce possible? Un de mes cours était évalué uniquement sur une présentation en groupe d'un article de recherche. Un autre comprenait là encore un projet en groupe, ainsi que deux quizzs au cours du trimestre. Enfin, les trois autres étaient notés sur les devoirs à la maison (la moitié de la note), un mid-term en classe (25% de la note pour une petite heure d'examen, sans notes autorisées, mais ça peut dépendre), et un "take-home final". Il s'agit plus ou moins d'un devoir à la maison, sauf que le temps imparti est plus court et que la communication entre élèves est formellement interdite (mais les profs ne sont pas chez vous pour vérifier).
Ce système est-il satisfaisant? Du point de vue de l'acquisition des connaissances, ce n'est pas mal du tout, on doit travailler régulièrement, sans vraiment de stress, et on apprend bien. Mais du point de vue de la notation, c'est du grand n'importe-quoi. Déjà, lorsque l'on voit le poids des travaux à la maison, rien n'empêche les élèves mal-intentionnés de tricher en copiant sur un de leur camarade (par exemple). Mais même sans cela, il est possible d'aller voir toutes les semaines les teaching-assistants. Ceux-ci sont des élèves en général en cours de doctorat, et malheureusement, beaucoup prennent leur travail à la légère: la notation est complètement baclée et irrégulière, les questions des élèves restent souvent sans réponse, et les heures d'aide aux devoir se terminent souvent en solutions des DMs copiées au tableau. Une bonne note récompense donc dans ces cas-là plutôt l'assiduité à ces "office hours".
Mais est-ce vraiment important, la notation, ici, me direz-vous? Eh bien oui: une majorité des grandes entreprises américaines demandent le GPA (la moyenne des notes sur quatre points) lorsque l'on postule chez eux. Et le GPA est souvent un critère de sélection fondamental pour accéder aux programmes "graduate" en droit, médecine, sciences, humanités... Le système me paraît imparfait dans la mesure où il ne contribue pas vraiment à distinguer les meilleurs.
mardi 17 mars 2009
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9 commentaires:
Le système formerait mieux mais sélectionnerait moins. Qu'importe la notation des autres lorsque vous obtenez un A ?
Oh je ne me fais pas trop de soucis pour les autres, c'est juste que les comités de sélection des facs américaines (au niveau graduate notamment) se compliquent la tâche, quand on voit que la moyenne des postulants dans les très bonnes law schools ou med schools est proche de 4/4, il est dur de différencier les élèves sur ce critère. C'est pour ça qu'il y a les tests standardisés, et c'est également pour ça qu'une part importante de la sélection est basée sur les lettres de recommandation et de motivation.
L'x commence aussi à s'y mettre :
-en 2ème Année, la note littérale du cours long d'informatique dépend de la note des deux épreuves écrites mais aussi pour une grande partie de l'assiduité en TD (avec un système de bonus/malus) et de la note de projet.
-en 3ème Année, beaucoup de cours sont notés uniquement sur un oral (notamment en économie)ou sur un projet (en informatique)
Sinon, pour les puristes, il reste toujours le bon vieux classement d'entrée dans les corps ;)
Oui mais je me souviens qu'à l'X on trouvait quasi-scandaleux d'avoir UN devoir à la maison en physique quantique par exemple; les projets se faisaient aussi bien à l'arrache et pour certains bien pompés ailleurs. C'est juste un système et une mentalité différente.
X, pourriez-vous m'expliquer comment fonctionne l'accès au corps de haut fonctionnaire à l'X ? je suis toujours étonné qu'il y ait des postes non pourvus alors qu'après le 250ème environ sur 400, il n'y a plus personne de pris. Y-a-t-il un niveau plancher dans le classement ?
sinon, d'après des stats que j'avais vus sur le site de l'X en 1999 (en pleine folie internet°, sqeulement 2 personnes sur les 100 premiers renonçaient aux corps, alors qu'ils étaient beaucoup plus nombreux après. Ceci paraît bizarre étant donné que si le recrutement des Mines s'arrêtaient à 10, cela allait jusqu'à 120 pour les Ponts et 180 pour les Télécoms et environ 250 pour les autres, donc y-a-il des différences de carrière au sein d'un même corps en fonction du rang de classement qui justifierait ce moindre intérêt ?
merci pour vos lumières.
sinon, est-ce que vous envisagez une carrière d'enseignant chercheur aux EU ?
Le statut de tenure professor semble plus enviable que celui de CR voir DR au CNRS (a fortiori de MCF ou prof.) mais beaucoup plus difficile.
J'ai le sentiment que à part quelques exceptions, ceux qui font post doc sur post doc aux EU sont ceux qui ont tout raté en France (ni CR ni MCF) et qu'ils n'ont aucune chance.
Un ami m'a dit qu'il fallait après son PhD être dans un post "Tenure Track" pour que sa vaille le coup de rester aux EU et que dans ce cas, il fallait absolument abandonner l'idée de courir deux lièvres à la fois - plaire au système français en faisant de la politique et des publis bidons - et de la vraie recherche pour le système américain, sinon on perdait sur les deux tableaux (trop américain et extérieur pour les français, pas assez bon chercheur pour les américains).
C'est un ami jusriste qui a réussi le parti et est donc professeur en droit aux EU. Cela a été difficile pour lui de renoncer à l'idée de passer l'agreg de droit privé qui permet d'être directement prof de fac en France mais il m'a dit que c'était absolument nécessaire pour réussir, a fortiori pour les scientifiques et littéraires qui n'ont pas d'agrégation du supérieur à laquelle ils soient obliger de renoncer pour se concentrer sur la recherhce ...
En ce qui concerne les Corps, disons que certains d'entre eux (Corps du contrôle des Assurances, ou les Corps militaires) ne font pas le plein, et par ailleurs, peu de personnes y postulent. Notamment, entre la 300 et la 400ème place, peu de personnes sont attirées par les Corps, elles n'ont en général pas vraiment travaillé en Ecole pour en avoir un. Ceci explique le phénomène que vous observez.
Ensuite, la statistique que vous évoquez (2 personnes dans les 100 premières qui refusent les Corps) me semblent assez étonnante, même si avant la réforme de l'X en 2000, j'ignore comment cela fonctionnait exactement. Ce qui est plus vraisemblable, c'est que 2 personnes ont choisi de ne pas participer au classement de sortie et donc de postuler pour les Corps. Après, nombreux sont ceux qui postulent à un Corps mais démissionnent pour préférer par exemple une formation à l'étranger (cela représente la moitié des 100 premiers au classement environ).
Enfin, en ce qui concerne l'enseignement et la recherche, ce n'est pas vraiment ce à quoi j'aspire. Mais il est vrai que les systèmes Français et Américains sont assez différents. Il est capital d'obtenir une "tenure" aux Etats-Unis, c'est la garantie de la stabilité, et cela me semble difficilement compatible avec le système Français. Par contre, j'ai souvent observé le parcours de Français (Normaliens, X etc) qui partent faire leur PhD aux USA, enseignent là-bas quelques années (mais n'ont pas le statut de full professor), et décident de rentrer en France par la suite
En ce qui concerne la recherche et toi : est-ce que tu envisages tout de même de faire un PhD (et ainsi de continuer à nous faire profiter de ton expérience dans une fac us :) ) ou alors rentrer direct dans une entreprise ?
Et par curiosité (tu n'es pas du tout obligé de répondre) : tu as trouvé un stage ou une astuce pour le repousser ?
Non, pas de PhD au programme même si j'ai hésité à un petit moment. Mais quand je vois des Américains de près de 30 ans qui reviennent en faire un après quelques années d'expérience pro... non, tout de même, je ne crois pas. En ce qui concerne les stages, tant que rien n'est sûr, je préfère ne rien dire.
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