jeudi 28 août 2008

Obama-Biden vs McCain-Romney


Finalement, Obama a choisi Joe Biden comme co-listier. Un choix qui peut paraître logique: Biden est très expérimenté, avec plus de 30 ans de Sénat à son actif, spécialiste des questions de défense, il est connu pour son franc-parler ce qui est utile dans une campagne ou traditionnellement c'est le VP qui est chargé de donner ou rendre les coups (bas); mais gare aux gaffes, comme lors de sa campagne présidentielle de 88. D'un autre côté, les Républicains n'ont pas tort lorsqu'ils soulignent le fait que choisir un VP expérimenté et expert des relations internationales, c'est reconnaître implicitement les insuffisances d'Obama sur ce sujet.


Malgré tout, il y a une légère déception qui plane dans certains milieux, preuve qu'on ne peut pas plaire à tout le monde. Bill Maher déclarait même que Biden n'était qu'un "boring white guy" de plus, et que la campagne d'Obama, avec sa relative fermeté sur les questions sociales et internationales, commençait à resembler à du "light republican". Ceci étant dit, les Démocrates sont face à un problème majeur depuis la révolution conservatrice du début des années 80. On considérait auparavant qu'il y avait en gros parmi les électeurs un tiers de républicains, un tiers de démocrates, et un tiers d'indépendants. Mais depuis Reagan, les proportions auraient évolué, donnant un léger avantage aux pro-républicains. Ce qui remet singulièrement en cause la stratégie électorale démocrate traditionnelle. En 84 et 88, des campagnes assez "à gauche", avec Mondale et Dukakis, ont fini en Bérézina. En 2000 et 2004, des campagnes plutôt au centre avec Gore et Kerry, ont également échoué, mais de peu. Seul Clinton, avec son côté jeune/nouveau/modéré a réussi à s'imposer en 92, profitant notamment de la situation économique et de la présence d'un troisième candidat important en terme de voix, Ross Perrot.


Bref, en ces temps de Convention, c'est un vrai casse-tête pour Obama & co. Cette élection est en théorie imperdable, et pourtant, McCain fait mieux que de la résistance dans les sondages. A tel point que le choix de son colistier ne sera sans doute pas aussi important que celui d'Obama. Romney répond à trois principales attentes: c'est un conservateur, crédible sur le plan économique, et expérimenté, il tiendra donc la dragée haute à Biden lors du débat entre VP potentiels dans quelques semaines.


En attendant, les yeux seront tournés ce soir vers Denver pour le discours d'Obama, avant de regarder du côté de Minneapolis pour la convention républicaine dès la semaine prochaine.

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