samedi 21 novembre 2009

Un peu de soccer


Eh oui, même aux Etats-Unis, on parle parfois de soccer dans les médias. Pas particulièrement à propos de la finale du championnat américain entre LA et Salt Lake City, mais bien en raison de la "fameuse" main de Thierry Henry contre l'Irlande, peut-être en raison du grand nombre d'Américains d'origine irlandaise.

Eh bien les commentateurs diffèrent beaucoup de l'hystérie généralisée qui s'est emparée de la France, où l'on a vu des personnes qui ne connaissent rien au football partir dans des monologues enflammés (et ridicules), évoquant tantôt la grandeur perdue de la France et la bravoure des Irlandais, tantôt la nécessité "morale" de rejouer le match et le regret que la France aille en Afrique du Sud.

Bien sûr, je regrette comme beaucoup de monde que la France y aille de cette manière, en développant un jeu très pauvre (mais, chers Footix, la vision de Cocagne du football champagne de l'équipe de France, ça concerne au maximum 6-7 ans dans toute l'histoire de cette équipe, ce qui est bien peu...). Bien sûr, le fait que la France est souvent été défavorisée par l'arbitrage dans le passé ne constitue pas en soi une justification. Evidemment, les faits de jeu similaires de Vata (contre l'OM en 91) et Maradona (en 86) n'excusent en rien Henry (même si je serai un peu moins dur que ceux qui l'accusent froidement de tricherie tout en étant assis tranquillement devant leur télé en regardant des images de la scène ralentie d'un facteur dix).

Non, je veux juste rappeler ici que le football est un sport où contrairement au tennis ou au basket, le hasard occupe une place prépondérante, même à haut niveau. Les erreurs d'arbitrage en font partie, mais ce n'est que la face émergée de l'iceberg. Car quand j'entends des arguments de type "mais l'Irlande a tellement dominé le match, ils méritaient de passer", je me dis que certains ont une analyse bien curieuse de l'histoire du foot, où l'équipe qui domine ne s'impose pas toujours, loin s'en faut. Pour être plus précis, sur des matches à élimination directe notamment, il faut que l'équipe la plus forte dispose d'une marge gigantesque sur son adversaire pour aborder le match sereinement, en étant à peu près certaine de s'imposer (et encore...). Cela s'estompe sur la durée (lors d'un championnat par exemple). Ce qui différencie le football d'autres disciplines. Mais ce qui explique aussi son succès auprès du public, avec cette part d'incertitude certes parfois extrêmement frustrante (les Irlandais en font ici l'expérience), mais souvent grisante.

Pour en revenir à l'analyse des médias américains de cet évènement, ils se divisent en trois camps (vision simplificatrice mais qui me convient bien). Ceux qui trouvent que le football a des années de retard sur le monde moderne en n'autorisant pas les ralentis sur les actions de but (et je ne dis pas que tous les problèmes seraient résolus, mais quand même, l'apport de la vidéo a été extrêmement utile en foot US, hockey, rugby ou même tennis). Ceux qui déplorent la défaite de l'Irlande, mais demandent honnêtement aux détracteurs de Thierry Henry "What would you have done?" (en sous-entendant que si l'attitude du Français a été regrettable, la plupart des autres équipes auraient agi de la même manière compte tenu de l'enjeu, et auraient fait preuve d'encore moins de fair-play après coup). Et enfin ceux qui font remarquer, avec une pointe de sarcasme envers le foot, que proposer de rejouer le match est ridicule vu la boîte de Pandore que cela ouvrirait (à commencer par la conséquence pour les Irlandais, qui doivent en grande partie leur présence en barrages à une victoire "volée" contre les modestes Géorgiens).

Bon, de toute façon, on n'en parlera plus dans quelques temps, il y a des évènements un peu plus importants ailleurs.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

T'as eu quelle mention au bac?