mercredi 8 avril 2009

Spring quarter



Que de dilemnes en ce dernier trimestre de l'année à Stanford, trimestre qui devrait également être le dernier de ma vie d'étudiant. Beaucoup de cours intéressants, mais qui demandent beaucoup de travail, ce qui, avec un temps estival, paraît assez peu compatible. En résumé, voici ce que devrait être ma "shopping list":
  • Investment practice: un projet en groupe réalisé en collaboration avec un Hedge Fund, Eva, qui ne doit pas être trop mauvais pour avoir réalisé une performance nettement positive l'an dernier. Le site web donne un aperçu des sujets, qui traitent de problématiques liées au carnet d'ordres, à la recherche de "patterns" dans les prix d'option et à l'optimisation et à la prédiction de stratégies.
  • Computation and Simulation in finance: pas très glamour, mais sans doute un passage obligé, méthodes numériques classiques pour aborder concrètement pas mal de problèmes rencontrés en finance.
  • Statistical modeling in financial markets: le second cours de statistiques appliquées en finance, de niveau plutôt avancé, en théorie. Applications en finance de quelques méthodes de data-mining (régression améliorée, réseaux de neurones...), séries temporelles multivariées, et application de tout cela à des problèmes de pricing et calibration, ainsi qu'à des stratégie de trading statistique (haute-fréquence entre autres) et gestion des risques. D'ailleurs, le livre de référence, "Statistical Models and Methods for Financial Markets" de Lai et Xing, est pas mal fait, même si pour des méthodes statistiques plus modernes et avancées, "The Elements of Statistical Learning" de Hastie, Friedman et Tibshirani est une référence.
  • Enfin, un quatrième cours, que je choisirai normalement entre "Fixed income models", un cours sur les produits dérivés de taux et "Credit Risk" (le titre parle de lui-même, et la partie sur les CDOs vaudra sans doute le détour vu la situation actuelle). A moins que je ne sois plus audacieux et sorte des sentiers battus avec "Data mining and electronic business", un des "cours-stars" de Stanford donné par l'ancien chef de la recherche d'Amazon.com, un physicien allemand ayant tout d'abord travaillé dans la finance, et qui se spécialise désormais dans la recherche et l'analyse de données, notamment grâce aux réseaux sociaux sur le web (c'est la "social data revolution"). Je vous invite à aller sur son site, c'est assez passionnant (www.weigend.com). Même si je ne le prends pas, j'auditerai certainement ce cours.
Il y a également un séminaire de mathématiques financières, mais à cause de la crise, la liste des participants fait pâle figure par rapport aux années précédentes. A voir, donc...

mardi 7 avril 2009

Ecoles et universités face à la crise

Non, cet article ne parle pas des difficultés économiques des universités américaines comme Yale ou Stanford, dont l' "endowement" a perdu le quart de sa valeur en un an. Je pense plutôt aux écoles et universités qui proposent des formations preparant aux metiers des salles de marche, très durement touches cette année. Aux Etats-Unis, Stanford a décide de diminuer sa taille de promotion d au moins deux tiers, Columbia d'un quart, même si d autres préfèrent la facilité financière à l'insertion de leurs diplômés (mais gare aux statistiques des enquêtes premier-emploi!).

La nouveauté, c est que l'université Paris-Dauphine a décidé de fermer pour l'an prochain le master 203. Cela peut passer pour un aveu d'impuissance face a la crise et un manque d'adaptabilité (car après tout, on a toujours besoin de personnes ayant un bon niveau, mais plutôt en gestion des risques par exemple). En même temps, quand Nicole El Karoui déclare il y a quelques semaines que sur les promos de l'an passé et de cette année de son DEA, une centaine d'étudiants n'avaient pas trouve de stage ou d'emploi, cela incite a réfléchir...

lundi 6 avril 2009

Frais de scolarité

HEC s'apprête à annoncer en grande pompe la suppression des frais de scolarité pour les boursiers, qui s'élèvent à 8600€ par an, durant les trois années de cours que comptent le cursus (avec souvent une année de césure en entreprise entre la seconde et la troisième année). C'est sans doute une bonne mesure, ainsi qu'un beau coup de pub, alors que les problématiques de diversité sociale et ethniques sont au cœur de l'actualité.

Mais lorsque je vois la presse analyser cette mesure en pressentant une hausse du pourcentage d'étudiants de milieux défavorisés dans les années à venir, je doute un peu. D'une part parce qu'HEC offrait déjà des exonérations de frais de scolarité assez importantes pour certains élèves jusqu'à présent. D'autre part parce que le nombre d'élèves boursiers en classe prépa est faible, et que ceux-ci ne boudaient pas forcément HEC à cause de son prix (notamment parce qu'après tout, la plupart des autres écoles coûtent la même chose, et il est facile d'obtenir un prêt à bas taux pour couvrir ces frais de scolarité, avant de profiter des salaires relativement hauts à la sortie de l'école pour le rembourser; mais certains ont du mal à considérer une formation du supérieur comme un investissement).

Bref, beaucoup de bruit pour pas grand chose. Pour ne pas délaisser les étudiants des classes moyennes, HEC pourrait songer à enfin proposer l'apprentissage comme alternative, ce que font déjà la plupart des autres écoles, et cela couvre les frais de scolarité et propose à l'étudiant une expérience professionnelle et un salaire au cours de ses études.

Finalement, l'Institut Montaigne remarquait dans un rapport paru il y a quelques années que le pourcentage d'enfants d'ouvriers à l'X, Normale Sup', l'ENA et HEC était passé de 29% à 9% en 40 ans (et on devrait toutefois préciser que la proportion d'ouvriers a largement diminué en France sur cette même période). L'aspect financier n'est pas le premier critère en France, car après tout, les étudiants sont même payés à l'X, l'ENS et l'ENA. Nous ne sommes pas dans le même cas de figure qu'aux Etats-Unis où, vu le poids des frais de scolarité, des universités comme Stanford ou Yale ont pris une mesure très importante en exemptant de frais de scolarité les étudiants dont la famille gagne moins de 100000$ par an. Non, le problème réside dans les inégalités entre les "Grands Lycées" et ceux de banlieue ou de province: souvent, les étudiants ignorent les filières d'élite, sont mal orientés, ou s'auto-censurent. Et en ce qui concerne les remèdes, je préfère largement la "pré-prépa" d'Henri IV aux quotas de Sciences-Po...

samedi 4 avril 2009

March Madness


Dans quelques heures débutera le second évènement sportif le plus regardé aux Etats-Unis après le Superbowl. Non, il ne s'agit pas des NBA finals, des World Series de la MLB ou encore de la NHL. Il s'agit du final four du championnat universitaire (NCAA) de basket-ball, qui se déroule au Ford Field de Detroit devant 80000(!) spectateurs dans un stade normalement utilisé pour du football américain, alors que 20 millions de téléspectateurs regarderont l'évènement.

J'ai déjà parlé à de nombreuses reprises de la popularité du sport universitaire, mais ce tournoi, qui départage en deux semaines les 65 meilleures équipes du pays et se finit début avril, illustre parfaitement ce phénomène.

Dans le premier match, les "Talons goudronnés" de Caroline du Nord (histoire de montrer que les surnoms des équipes US rendent quand même beaucoup moins bien en Français...) devraient s'imposer face aux "Chats sauvages" de Villanova (près de Philadelphie). Ensuite, les "Huskies" du Connecticut seront favoris face aux "Spartiates" de l'université d'Etat du Michigan... avant la grande finale de lundi soir.

Facebook, vie privée et travail.

Les gens ne se méfient pas assez des traces parfois indélibiles qu'ils laissent sur Internet. Discussions enflammées sur un forum, engagement politique, photos compromettantes, et surtout désormais, les réseaux sociaux, et Facebook notamment (parce qu'a priori Linkedin n'est pas vraiment nuisible potentiellement). Notamment, vous n'avez peut-être pas envie que votre futur employeur vous voie faire partie de groupes comme "Vive l'alcool dès le matin" ou encore commenter vos horribles journées au bureau (que vous passez sur facebook, d'ailleurs). Parfois, on a bien raison d'être un peu parano, et la moindre des choses est de ne rendre accessible son profil qu'à ses amis (mais quand on voit le nombre de vagues connaissances ajoutées comme amis, surtout aux Etats-Unis...).

Un petit exemple, dans lequel se reconnaitront les traders de nombreuses salles de marché, je vous laisse deviner quel est la première chose que certains font lorsqu'ils reçoivent le CV d'une demoiselle qui postule par exemple à un stage d'assistant trader ou sales...

vendredi 3 avril 2009

Dream college '09

Si l'on en croit le Princeton Review, qui organise notamment les fameux tests de sélection à l'entrée des facs US (SAT, GRE, GMAT...), Stanford a été désigné, selon un sondage, comme l'université de rêve par les étudiants américains, juste devant Harvard. Le duo de tête s'inverse lorsque les parents sont interrogés ( http://ir.princetonreview.com/releasedetail.cfm?ReleaseID=372901 ).

Peu de surprises dans cette liste, même si l'on peut voir que les grandes métropoles (New York, LA) attirent particulièrement les étudiants, et que quelques universités peu connues en France mais réputées ici (Duke, Notre Dame) sont présentes.

Ce qui est assez amusant, c'est de comparer cette liste, qui s'apparente à un concours de popularité, aux véritables préférences des étudiants (http://www.google.com/url?sa=t&source=web&ct=res&cd=1&url=http%3A%2F%2Fpapers.ssrn.com%2Fsol3%2Fpapers.cfm%3Fabstract_id%3D601105&ei=zKTVScPKI4y6tQPYnZmyCg&usg=AFQjCNGKFPVmmyKnMRGZ3bgbii0n6DCdlQ&sig2=IGBnE3iNZI1SeeTFOk50wg). Où l'on peut s'apercevoir par exemple que même si NYU apparaît comme plus populaire que Yale, le nombre d'étudiants admis aux deux universités privilégieront dans leur écrasante majorité Yale. Ceci peut également servir à illustrer en quoi les marchés de prédiction sont plus fiables que les enquêtes d'opinion.

jeudi 2 avril 2009

Tracasseries (2)


J'ai pu paraître un brin sévère avec notre chère administration française dans le message précédent, et je vais tenter de réparer ceci en remerciant les agents de la RATP qui m'ont fourni un passe me permettant de me rendre à Roissy en RER B, après qu'une machine (une de celles qui remplacent les guichetiers) a subitement décidé de me gober un billet de 10€. Bon, le RER, c'est un peu lent, bondé avant Châtelet ou Gare du Nord, et surtaxé vers Roissy, mais ça reste cinq fois moins cher qu'un taxi et trois foix moins que les cars Air France. Mais ça ne vaut pas le bus Samtrans KX qui vous emmène en à peine une heure de Palo Alto à SFO pour 1$50. 

By the way, si jamais vous vous rendez à l'aéroport de Newark (probablement avec Continental Airlines) et que les conditions de vent sont "normales", je vous recommende de choisir une place sur la gauche, près d'un hublot, afin d'admirer la vue magnifique sur la "skyline" de Manhattan.