jeudi 24 juillet 2008
Remarque, presse et cinéma
Chose amusante, c'est aussi le cas en ce qui concerne les acteurs. Saviez-vous que Matt Damon était passé par Harvard? Et la liste est longue. Bon, attention, le cinéma français, c'est très bien, hein, (fin ça dépend), et le cinéma américain, c'est inégal. Mais il est vrai que j'apprécie la capacité de certains acteurs à se métamorphoser pour des rôles très exigeants (deNiron, Day Lewis...). Et cela ne se retrouve pas toujours en France, où les acteurs sont très bien quand ils jouent "naturel", mais où ça sonne un peu plus faux dans les rôles de composition. Bon, ne m'attaquez pas tout de suite, ce n'est qu'une vague impression, et je parle plus ici du cinéma que du théâtre.
mercredi 23 juillet 2008
VISA
mardi 15 juillet 2008
Sélectivité, attractivité, désistements croisés, ou comment les Ecoles jouent avec les chiffres.
Les écoles évoquent souvent le rapport nombre d'admis/ nombre de candidats, mais ce n'est qu'une indication partielle. En effet, déjà, il arrive que certaines écoles "oublient" que le nombre de candidats finalement admis est bien supérieur au nombre de candidats intégrés (du fait de démissions vers d'autres écoles). S'il y a 3000 candidats pour 300 places, mais que le rang du dernier intégré est 600, la sélectivité est de 20%, et non 10%... logique, jusque là, il suffit de ne pas maquiller les chiffres, et tout va bien.
Oui mais ce n'est pas si simple. Prenons deux exemples:
- Il est acquis que de manière générale, les étudiants de prépa commerciale préfèrent l'ESCP-EAP à l'EM Lyon. Pourtant, le taux de sélectivité est de 18% environ à l'ESCP (900 admis sur 5000 candidats), contre 16% à l'EM Lyon (1000 admis pour 6000 candidats). Bien sûr, les concours sont en partie disjoints et qu'on peut imaginer que certains étudiants qui réussissent à l'ESCP échouent à l'EM Lyon (de même, à peine un peu plus de la moitié des admis à l'ESSEC auraient pu être acceptés à l'ESCP, comme quoi...). Mais là, il y a deux autres facteurs très importants:
- un phénomène d'autocensure de la part des candidats qui ne présentent pas l'ESCP (du fait du coût ou de faibles chances de l'avoir). Ainsi, avec 6000 candidats, la sélectivité de l'ESCP serait supérieure. D'ailleurs, le vrai chiffre de sélectivité devrait être 900/8000 (le nombre total d'étudiants en prépa HEC).
- le fait que près de 300 étudiants, souvent déjà admis à l'ESCP (du fait de dates de résultats différents) boudent les oraux de l'EM Lyon. Comme ce sont de plus de bons candidats, on peut supposer que beaucoup d'entre eux auraient pu intégrer l'EM Lyon et donc faire augmenter le rang du dernier intégré.
- Deuxième exemple: en prépa scientifique, filière PC, le rang du dernier intégré aux Mines de Paris est environ 100 selon les années, contre 160 à l'X environ. Et pourtant, l'X passe pour être un peu plus cotée. Là encore, des dizaines de candidats "zappent" l'oral des Mines; et surtout, les Mines maintiennent une sélectivité très forte grâce à leur faible total d'intégrés (20 en filière PC).
On pourrait donc imaginer le critère suivant: rang du dernier intégré potentiel/nombre d'intégrés. Mais cela pénalise cette fois trop les écoles aux petites promos.
Mais finalement la question est tout simplement: où vont les meilleurs étudiants? Où vont les candidats admis à la fois à HEC et l'ESSEC? à l'X et aux Mines? Aux Mines et à Centrale?
Pour les écoles d'ingé, les statistiques sont assez dures à obtenir, mais ces "désistements croisés" font apparaître une tendance claire. Plus de 95% des admis à l'X et les Mines ou l'ECP choisissent l'X. Entre les Mines et Centrale, c'est serré et cela dépend des années. Puis suivent les Ponts, Supélec... Chez les commerciaux, on peut trouver ces stats sur le site bloom6.free.fr . Et on voit que la hiérarchie est aussi assez claire entre HEC , l'ESSEC et l'ESCP (avec des taux de préférence pour l'école placée au-dessus d'au-moins 90%), et un gap après l'ESCP.
Ce qui est frappant, c'est que si l'on compare aux grandes facs US (http://www.nytimes.com/imagepages/2006/09/17/weekinreview/20060917_LEONHARDT_CHART.html), les étudiants américains sont bien moins tranchés que nous. Près d'un tiers préfèrent Yale à Harvard, 3% préfèrant même Virginia (pourtant bien plus modeste, les facteurs géographiques ou d'argent jouant sûrement), le jeu est partagé entre le MIT, Princeton et Stanford... Ceci explique peut-être que les Américains sont bien moins "complexés" par leur fac que certains Français par leur Ecole: les Américains ont peut-être été refusé quelque part, mais ils n'ont pas loupé de concours pour lequel ils auraient travaillé durement durant deux ou trois ans, et s'ils n'ont pas été pris dans telle université, ils peuvent se dire que c'est juste une affaire de "profil", et ils n'ont pas à se remettre en cause autant que ceux qui estiment avoir loupé leurs concours en France. Et c'est peut-être cela qui leur permet d'aborder avec plus de confiance la suite de leurs études et le monde du travail.
Bref, vous l'avez compris, méfiez-vous des chiffres, les plus intéressants ne sont pas toujours ceux qui apparaissent sur les sites des écoles ou dans les magazines.
Quelques autres (bons) restos
dimanche 13 juillet 2008
Message d'importance
lundi 7 juillet 2008
Food for thougths
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Pour revenir un instant sur la mini-polémique Obama du moment (certains de ses supporters étant déçus de son "recentrage"), il faut comprendre qu'il a toujours été en balancement entre ses idées profondes, qui ne le placent pas du tout à la gauche du parti démocrate (sur la peine de mort, les armes, les moeurs, même l'économie ou la politique interventionniste extérieure) et les votes réalisés au Sénat, où les arrières-pensées électorales sont souvent présentes; il y passe par contre pour un des sénateurs les plus "libéraux" (à gauche, au sens américain du terme). Attention à l'effet girouette. Mais bon, pas de dramatisation, il reste favori.
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Je reçois souvent des mails pour me demander quelques conseils à propos de la prépa ou des Grandes Ecole. J'aimerais ici développer un point particulier: est-ce qu'après avoir intégré une très bonne école (X, ECP, Mines, Ponts, ou encore HEC, ESSEC, ESCP...), le plus dur est fait? En un sens, oui, on trouvera du boulot, et toutes les portes sont ouvertes. Mais voilà, il ne faut pas rêver, rien n'est gratuit, et nombreux sont ceux qui chercheront encore à se distinguer (par un double-diplôme, une deuxième formation, des stages impressionnants etc). Et on peut les comprendre: prenons par exemple le private equity ou le conseil en stratégie, deux filières assez élitistes. Même si l'on considère uniquement les écoles cibles, cela fait chaque année pas loin de 2500 étudiants. Et pour un poste chez McKinsey, en gros, peut-être 300 ou 400 candidats (à l'aise). Même dans les écoles cibles, on ne peut pas rencontrer tout le monde en interview. Il faut donc se distinguer encore en amont. D'où la course effrénée vers le CV parfait...