lundi 11 février 2008

Hyperion


Je sens déjà le cliché: holà, le gars il est en école d'ingé, c'est un geek, il lit de la S-F... Je démens. Je lis un peu de tout (sacrément banale comme réponse). Mais Hyperion, c'est un cycle, avec Hyperion, la chute d'Hyperion, Endymion, l'éveil d'Endymion (bon OK c'est de la SF) qui transcende un peu les genres, sans doute une oeuvre qui a marqué ces vingt dernières années (dans le domaine de la S-F, hein).


Pourquoi j'en parle? Parce que je me demandais quand est-ce qu'un livre à succès comme celui-ci serait adapté au cinéma. Apparemment pas tout de suite vu les difficultés prévues.


Le pitch, sans trop de spoilers: une planète étrange, des évènements mystérieux, des personnages que tout semble opposer mais dont les histoires ont pourtant des points communs, un monstre presque divin, des hommes, des machines, du suspense, bref, LE space-opera par excellence.


Bon, rien n'empêche de lire aussi le dernier Goncourt.

dimanche 10 février 2008

Miscellanées


Un petit peu de tout pour cette entrée du week-end. Il faudra un jour que j'écrive un billet sur les films les plus sous-estimés de l'histoire (fin en tout cas ceux que je connais). Parce que j'ai revu il y a pas très longtemps "Papy fait de la résistance", et tout compte fait, dans le genre comédie à la française un peu parodique, j'en connais pas beaucoup qui soient autant réussies.


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Dans le registre "films que j'attends cette année", il y a notamment Indiana Jones 4 (bon, celui-là, je l'attends tellement qu'il passe même dans la catégorie films que j'attends avec appréhension). Il faudra d'ailleurs que je fasse un ptit tour dans les salles obscures pour voir Juno, et ptet John Rambo (pour l'hommage), et enfin Asterix (non quand même pas). Sans oublier Jumper qui sort dans quelques semaines (non là encore c'est pour rire).


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Enfin, la grève des scénaristes est finie, les séries US vont pouvoir reprendre d'ici quelques semaines. Ouf, je commençais à plus supporter Nip Tuck, là. Vivement HIMYM.


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Obama a le momentum dans les primaires US. Hillary prie pour garder son avance au Texas et dans l'Ohio dans 3 semaines, mais d'après la jurisprudence Giuliani, ça risque d'être compliqué. Mais vu que tout se fait à la proportionnelle, je pense qu'il sera difficile de régler la situation sans un accord (mais lequel?), tant la situation est serrée.


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Je ne sais plus quoi faire! Stage, études... A des quasi-certitudes succèdent des doutes, je me renseigne beaucoup, d'autres élément surgissent, je change d'avis, bref, en deux mots: si je commence à voir où est-ce que je vais passer mon stage en banque d'avril à août, je ne sais absolument pas où est-ce que j'étudierai l'an prochain. (En gros, dans mon esprit, ça donne un truc du genre: il faut aller aux US, c'est indispensable... quoique le DEA El Karoui ça ouvre toutes les portes à Londres... oui mais j'en ai marre de la théorie, et où est alors l'international sur mon CV... bon OK, allons-y pour un master à l'étranger... UK? Oxford? Cambridge? il faut déjà qu'ils me prennent... ensuite la valeur ajoutée est faible pour la finance... US? Stanford, c'est vraiment sympa... mais c'est très loin, et le job placement est médiocre ces derniers-temps... alors NYU? super programme, mais pas trop de brand-name... donc pourquoi partir? Donc je tourne en rond...)


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A ce propos, http://www.napierscott.com/ donne une estimation des revenus des divers métiers de la finance (c'était avant la crise).

mercredi 6 février 2008

Cloverfield


Enorme. Tout simplement. Ce film produit précédé d'un buzz intense depuis quelques mois a débarqué aujourd'hui sur les écrans français, avec de bonnes critiques. Synopsis (sans spoiler): quelque chose attaque New York, et un amateur filme les évènements en temps réel.

Rien d'original a priori, et pourtant, je pense que tous les films catastrophes sembleront fades ou bourrés de clichés après avoir visionné Cloverfield. Un peu stressant, c'est sûr, mais des effets spéciaux bluffants.

Bref, je recommande.

Verdict...



...du super tuesday. Enfin, pas tout à fait, parce que tout n'est pas décidé, le dépouillement n'est pas fini. Côté républicain, un grand gagnant, et c'était attendu: John McCain. Bon, à dire vrai, ce n'est pas un raz-de-marée non plus car Huckabee a très bien résisté, et même Romney a gagné des états. Cela montre que McCain risque d'avoir besoin d'un co-listier proche de la base des républicains, car il a du mal dans le sud conservateur.

Chez les démocrates... too close to call. Bon, il y a plusieurs moyens d'interpréter les choses. Hillary s'est imposée dans des gros états comme NY ou la Californie ( à ce propos, bravo à Zogby pour son sondage d'avant-hier qui donnait à Obama 13 points d'avance alors qu'Hillary va largement s'imposer). Obama l'a emporté dans de nombreux petits états plutôt conservateurs, ce qui est quand même bon signe en vue de l'élection générale de novembre prochain. Comme d'habitude, les hommes jeunes, éduqués, aisés et les noirs ont préféré Obama. Les femmes, les personnes âgées et, surprise, les latinos, ont plutôt voté Hillary. Globalement, Obama fait mieux que ce qui était prévu il y a quelques semaines, mais son "momentum" est un peu stoppé dans les gros états.

Bref, rien n'est joué, et si certains se mettent à rêver à un ticket Hillary-Obama, pendant que ces deux candidats vont continuer à s'affronter pendant des semaines, McCain est sur un boulevard et peut déjà penser au mois de novembre.

lundi 4 février 2008

Le super mardi...


...ou Super Tuesday, ça sonne mieux, et c'est demain! En gros, la moitié des états américains votent pour les primaires US.

Côté républicain, pas de suspense, c'est normalemenr le sacre de McCain. A moins que Romney nous fasse l'une des plus grosses surprises de l'histoire, mais bon, à part dans l'Utah, McCain devrait s'imposer nettement, notamment dans les gros états où "the winner takes all". Allez, soyons honnêtes, il reste un petit suspense en Californie et en Géorgie, mais à part ça, ça devrait passer tranquillement.

Chez les démocrates, c'est par contre l'incertitude la plus totale, du 50-50. Obama remonte la pente grâce au soutien de nombreuses personnalités, Marira Shriver, ou la fille de Kennedy, ou même la petite-fille d'Eisenhower. Mais je me demande s'il y aura un vrai vainqueur demain, car la plupart des états attribuent leur délégués à la proportionnelle. Et ce sera vraisemblablement plus ou moins du 50-50 en Californie, dans le Missouri dans l'Alabama ou le Connecticut. Hillary s'imposera par contre clairement à New York et dans le Massachusetts, et Obama dans l'Illinois et la Géorgie. Bref, ça se jouera à rien.

Ou plutôt, tout se jouera peut-être la semaine suivant en Pennsylvanie ou dans l'Ohio, suivant le momentum ou peut-être même au printemps. Ou peut-être, enfin, durant la convention démocrate de cet été, ce qui serait un problème pour les démocrates face aux républicains déjà rassemblés derrière leur candidat. Et là, les super-délégués, désignés directement par les instances du parti, sont suffisamment nombreux pour faire pencher la balance. Et ils penchent nettement en faveur d'Hillary (du moins pour le moment), vu que la plupart d'entre eux ont été nommés grâce à Bill.

Bref, pas de pronostics fiables pour le moment, et on y verra sûrement plus clair d'ici quelques jours (ou pas, d'ailleurs)

Super Bowl et autres sports US


Les Giants de New York ont remporté hier soir le Super Bowl contre les Patriots de la Nouvelle-Angleterre (de la banlieue de Boston en fait). C'est une grosse surprise, un peu comme si Strasbourg (par exemple) parvenait sans qu'on sache vraiment comment en finale du championnat de France (oui, ça fait beaucoup de si, il faudrait en effet qu'il y ait des play-offs en ligue 1), et l'emportait sur Lyon qui serait resté invaincu jusque là. Bref, une "upset" comme les américains adorent. Le foot US, c'est très tactique, avec beaucoup de temps morts (peut-être trop si on compare au rugby), mais c'est sympa quand même. Et surtout, il faut comprendre l'importance des sports dans la culture américaine.

Ou plutôt, des quatre sports, parce qu'à part le base-ball, le foot US, le basket et le hockey, les autres sports, comme le tennis, l'athlé ou le soccer se partagent les miettes. Les sports majeurs, c'est du spectacle avec les all-star games dans chaque discipline, beaucoup d'argent, énormément de matches (82 par saison régulière en basket! et du base-ball presque tous les jours), bref, c'est une part importante de la culture, de la vie quotidienne.

Mais, en rupture avec ce monde un peu strass et paillettes, il existe un univers un peu à part, qui remporte un succès populaire au moins aussi important que le sport pro: le sport universitaire. C'est difficile à imaginer en France, mais par exemple, l'équipe de foot US du Michigan joue toutes les semaines devant 115000 spectateurs, au sein même du stade de son université. Hier soir, le Super Bowl avait d'ailleurs lieu dans le stade flambant neuf de l'université de Phoenix. En fait, les stars en devenir passent toutes par l'université, où elles obtiennent en général leur diplome (mais avec de sacrés aménagement et une politique de favoritisme aussi importante
qu'envers les minorités).

Les sportifs universitaires représentent leur ville, et évidemment leur fac, et les rivalités sont nombreuses, au sein de chaque état par exemple. On peut citer les légendaires affrontements entre Berkeley et Stanford, surnommé le Big Game, et diffusé sur les TV nationales.

Je me demande quand même ce que ça donnerait en France, si PPDA déclarait à la fin de son journal: "Et tout de suite, le match de foot de championnat universitaire que vous attendez tous, entre Paris VI et Lyon II". Ca sonne quand même un peu moins sexy.

samedi 2 février 2008

NEK


Sous cet étrange pseudonyme se cache une femme, professeur, chercheur, pionnière dans les mathématiques financières qui sont tellement à la mode ces temps-ci: Nicole El Karoui. (http://www.dailymotion.com/relevance/search/dea+karoui/video/x48o9j_deakaroui-envoye-special_news )

Pour son parcours, vous pouvez faire un tour sur wikipedia. Outre sa renommée dans le domaine de la recherche, NEK est surtout connue pour avoir fondé il y a une quinzaine d'année un master ( alors appelé DEA) en probabilités et finance, cohabilité par l'université Paris VI et l'Ecole Polytechnique. Elle enseigne par ailleurs à l'X. Ce master est une formation de haut vol en probabilités, méthodes numériques, programmation, statistiques (un peu moins en fait) , le tout appliqué à la finance. Le but: former des "quants", analystes quantitatifs en finance, qui crée des modèles utilisés dans les salles de marché des grandes banques d'investissement. Parmi les autres débouchés, il y a les métiers de structureur ou de trader, mais cela reste extrêmement spécialisé dans le domaine des produits dérivés exotiques (càd complexes). Les autres domaines de la finance ne sont pas abordés, mais ce n'est pas le but (même si NEK réfléchirait à augmenter la dose de stats dans le master, vu que le domaine de l'arbitrage statistique, voire de l'écono-physique, seraient en plein développement aujourd'hui, dans les banques et les hedge funds).

Le site http://www.masterfinance.proba.jussieu.fr/ donne plus d'informations sur les enseignements, les entreprises qui embauchent, les débouchés. Parmi les infos à noter: le programme est très intense (cours tous les jours concentrés en gros d'octobre à janvier, puis électifs en février et mars et stage à partir d'avril). Il est en théorie de travailler à mi-temps durant le cursus. Une moitié des diplomés va travailler à Londres, en raison du salaire, souvent une fois et demi plus élevé qu'en France, sans compter les bonus qui peuvent grimper très vite. Et en France, les banques comme BNP ou la SG sont très réputés dans le domaine des dérivés exotiques (notamment sur actions, ainsi que les produits structurés), et comme il y a moins d'eployeurs potentiels à Paris, la sélection est rude, d'où l'exil à Londres pour de nombreux étudiants. Mais en ce moment, vu la situation morose, il n'est pas évident detrouver un job intéressant.

Mais que faire pour intégrer cette formation prestigieuse, au point que le Wall Street Journal en a fait l'éloge (http://www.columbia.edu/cu/alliance/documents/Education/Article_NEK_WSJ.pdf) , et que la plupart des salles de marchés quantitatives sont dominées par des Français, même à Londres (ce n'est pas encore vrai à NY, où les asiatiques l'emportent car sont plus nombreux à y étudier, et le PhD est encore le diplôme de référence pour les postes très quantitatifs)?

Sur les 80 étudiants admis chaque année, c'est assez sélectif, une trentaine vient de Polytechnique, une vingtaine d'autres écoles d'ingé (Centrale par exemple, mais il est de plus en plus délicat dans certaines écoles de le faire en parallèle de la troisième année). Pour d'autres écoles, un M1 de maths (à Paris 6) est recommandé. Il y a en général moins de 10 étudiants
venant de la fac, une majorité venant de P6 avec mention (bien si possible, mais vous pouvez toujours tenter le coup). Enfin, quelques profils atypiques (doctorats, agrégés en maths, professionnels de la finance), et quelques étudiants d'écoles de commerce (2 ou 3 de l'ESSEC, pareil pour HEC, mais ça va peut-être augmenter avec le très bon M1 en commun X-HEC "quantitative economics and finance").

D'un point de vue plus personnel, j'espère être admis à cette formation, et si c'est le cas, j'aurai alors un sacré dilemne avec Stanford (et peut-être d'autres universités anglo-saxonnes dont les résultats ne son pas encore parus, comme NYU ou les anglaises). Le programme de Paris 6 est plus théorique, plus poussé, plus pointu, idéal pour travailler en Europe, et quasi-gratuit. Mais il est plus orienté quant que trading, n'est pas encore très reconnu à New York, et manque à mon sens de certains cours de stats en se focalisant uniquement sur les dérivés, contrairement à l'ENSAE (où le cursus est vraiment pas mal, avec des intervenant comme Bouchaud, n'hésitez pas à regarder son bouquin d'écono-physique sur amazon.com; d'un autre côté, E. Bacry enseigne à Paris 6 à partir de cette année, c'est pas mal non plus), Paris VII (Master Modélisation aléatoire de Laure Elie), ou même les Etats-Unis. Bref, déjà que j'hésite entre différents programmes aux US, je ne sais toujours pas si ça vaut vraiment le coup de partir à l'étranger pour finir mes études (même si l'aspect plus pratique et professionnalisant des enseignements et le brand-name éventuel de l'université compensent à mon sens les frais de scolarité élevés...)

Mais j'en reparlerai sans doute plus tard.